La tentation de la violence.
Bonsoir à toutes et à tous.
Les violences de Strasbourg, à l'occasion de la réunion de l'OTAN, méritent réflexion. De fait, la radicalisation nous guette. A Saint-Quentin, le 24 mars, la situation n'était évidemment pas comparable, mais elle était inhabituelle, ce qui n'a pas été suffisamment souligné, sauf sur ce blog. J'ai assisté localement à pas mal de manifs, y compris très tendus (je me souviens de l'époque où j'appartenais au CLRIF, mouvement anti Baur), je n'ai jamais vu une telle situation, avec une vingtaine d'arrestations.
La radicalisation d'une partie de la gauche est inévitable, quasi mécanique, pour plusieurs raisons:
1- La crise financière, aussi profonde soit-elle, n'a provoqué aucun élan révolutionnaire, à la différence de ce qu'une telle crise pouvait produire dans le passé. Il est donc dans l'ordre des choses que l'anticapitalisme, privé de débouché politique, se traduise par des manifestations de violence. Cette forme de désespoir est, si j'ose dire, le dernier espoir du camp révolutionnaire, son soubresaut ultime.
2- Partout, la riposte au capitalisme s'organise et se pense sous un mode réformiste, par exemple la mobilisation sociale en France. Pour les révolutionnaires, qui ont toujours dénoncé le réformisme comme leur pire ennemi, fossoyeur de l'espoir révolutionnaire, c'est rageant. Privés de l'espace politique qu'occupe désormais le réformisme, la violence est leur dernier recours.
3- L'extrême gauche elle-même est débordée, parce qu'elle a cessé d'être l'organisatrice et l'inspiratrice de la violence. Ce que la LCR après 1968 avait su faire, canaliser et structurer la violence, le NPA y renonce totalement, puisqu'il rompt avec elle, ne la pratique plus, sauf sur le mode symbolique. De plus, le NPA, premier parti d'extrême, a entrepris de s'intégrer à ce système que les plus gauchistes honnissent. Besancenot va dans les émissions branchées, il ne répugne pas à la médiatisation, il abandonne le discours révolutionnaire traditionnel. Là encore, la violence ne peut que s'exacerber quand l'extrême gauche s'éloigne de ses fondamentaux.
La gauche ne doit rien céder à cette violence, ne pas se complaire à la justifier, apporter même son soutien aux forces de l'ordre quand il le faut, se garder comme la peste de tout délire anti flic et anti fric (casser du policier, incendier des banques) qui la ferait régresser d'un siècle. Au début du XXème, la gauche politique et syndicale a renoncé à la violence, au vandalisme, au sabotage, à ce que préconisaient le syndicalisme révolutionnaire et l'anarcho-syndicalisme. Nous devons nous en tenir à cette ligne.
Vous me direz peut-être qu'à Saint-Quentin il n'y a pas de Black Bloc, pas de banques qui brûlent, pas de violence organisée. Non, mais il y a des black blocs dans les têtes, toute une mouvance radicale qui par son langage, ses prises de position, influence la gauche, y compris jusqu'au Parti socialiste. C'est une culture, une ambiance, qui s'étoffe, qui s'accroît dans les rencontres, les liens tissés entre les uns et les autres, un micro climat, une bio atmosphère, un éco système qui poussent à la radicalisation, de façon imperceptible mais réelle.
Le problème politique n'est pas tant l'infusion de ce bouillon de culture dans la scène politique locale que le retrait des réformistes et sociaux-démocrates, après leur échec aux municipales. Nous n'avons plus guère prise sur l'événement. Pourtant, notre espace politique reste intact, et peut-être plus large que jamais. La clé des prochains scrutins est de ce côté-là, qui souffre de n'être pas organisé. Notre analyse est pertinente, notre ligne est claire, l'avenir nous appartient, mais nous ne savons pas, moi le premier, répondre à la question: comment?
Bonne soirée.
Les violences de Strasbourg, à l'occasion de la réunion de l'OTAN, méritent réflexion. De fait, la radicalisation nous guette. A Saint-Quentin, le 24 mars, la situation n'était évidemment pas comparable, mais elle était inhabituelle, ce qui n'a pas été suffisamment souligné, sauf sur ce blog. J'ai assisté localement à pas mal de manifs, y compris très tendus (je me souviens de l'époque où j'appartenais au CLRIF, mouvement anti Baur), je n'ai jamais vu une telle situation, avec une vingtaine d'arrestations.
La radicalisation d'une partie de la gauche est inévitable, quasi mécanique, pour plusieurs raisons:
1- La crise financière, aussi profonde soit-elle, n'a provoqué aucun élan révolutionnaire, à la différence de ce qu'une telle crise pouvait produire dans le passé. Il est donc dans l'ordre des choses que l'anticapitalisme, privé de débouché politique, se traduise par des manifestations de violence. Cette forme de désespoir est, si j'ose dire, le dernier espoir du camp révolutionnaire, son soubresaut ultime.
2- Partout, la riposte au capitalisme s'organise et se pense sous un mode réformiste, par exemple la mobilisation sociale en France. Pour les révolutionnaires, qui ont toujours dénoncé le réformisme comme leur pire ennemi, fossoyeur de l'espoir révolutionnaire, c'est rageant. Privés de l'espace politique qu'occupe désormais le réformisme, la violence est leur dernier recours.
3- L'extrême gauche elle-même est débordée, parce qu'elle a cessé d'être l'organisatrice et l'inspiratrice de la violence. Ce que la LCR après 1968 avait su faire, canaliser et structurer la violence, le NPA y renonce totalement, puisqu'il rompt avec elle, ne la pratique plus, sauf sur le mode symbolique. De plus, le NPA, premier parti d'extrême, a entrepris de s'intégrer à ce système que les plus gauchistes honnissent. Besancenot va dans les émissions branchées, il ne répugne pas à la médiatisation, il abandonne le discours révolutionnaire traditionnel. Là encore, la violence ne peut que s'exacerber quand l'extrême gauche s'éloigne de ses fondamentaux.
La gauche ne doit rien céder à cette violence, ne pas se complaire à la justifier, apporter même son soutien aux forces de l'ordre quand il le faut, se garder comme la peste de tout délire anti flic et anti fric (casser du policier, incendier des banques) qui la ferait régresser d'un siècle. Au début du XXème, la gauche politique et syndicale a renoncé à la violence, au vandalisme, au sabotage, à ce que préconisaient le syndicalisme révolutionnaire et l'anarcho-syndicalisme. Nous devons nous en tenir à cette ligne.
Vous me direz peut-être qu'à Saint-Quentin il n'y a pas de Black Bloc, pas de banques qui brûlent, pas de violence organisée. Non, mais il y a des black blocs dans les têtes, toute une mouvance radicale qui par son langage, ses prises de position, influence la gauche, y compris jusqu'au Parti socialiste. C'est une culture, une ambiance, qui s'étoffe, qui s'accroît dans les rencontres, les liens tissés entre les uns et les autres, un micro climat, une bio atmosphère, un éco système qui poussent à la radicalisation, de façon imperceptible mais réelle.
Le problème politique n'est pas tant l'infusion de ce bouillon de culture dans la scène politique locale que le retrait des réformistes et sociaux-démocrates, après leur échec aux municipales. Nous n'avons plus guère prise sur l'événement. Pourtant, notre espace politique reste intact, et peut-être plus large que jamais. La clé des prochains scrutins est de ce côté-là, qui souffre de n'être pas organisé. Notre analyse est pertinente, notre ligne est claire, l'avenir nous appartient, mais nous ne savons pas, moi le premier, répondre à la question: comment?
Bonne soirée.
24 Comments:
J'ai pas tout compris mais je vais essayer.
By Emmanuel Mousset, at 7:25 AM
Avec Royal qui la légitime et l'encourage,
bon courage pour etre entendu.
By grandourscharmant, at 11:27 AM
Je n'ai jamais entendu Ségolène Royal ni aucun socialiste encourager la violence.
By Emmanuel Mousset, at 12:41 PM
et comme vous n'avez pas non plus lu son interview dans le jdd,
forcément vous n'etes au courant de rien.
Passe encore que vous ne lisiez pas les encyclopédies, mais si en plus vous ne lisez pas la presse.
C'est sur que vous ne pouvez pas etre au courant de ce qui se passe, ni pouvoir le comprendre.
By grandourscharmant, at 6:21 PM
En revanche, je suis très au courant de vos mensonges, comme celui qui consiste à laisser croire que Ségolène Royal est favorable à la violence. Même Villepin, qui est de votre bord, a rétabli la vérité sur ce point.
By Emmanuel Mousset, at 6:42 PM
S'il le dit,
c'est que cela doit etre vrai.
On parle quand meme d'un homme qui s'y connait particulierement en violence urbaine.
Mais peut etre qu'au lieu de faire preuve de votre antisarkozysme pavlovien,
vous devriez vous faire une opinion par vous-meme si vous en etes capable,
plutot que de vous faire dicter ce que vous devez penser par les uns ou les autres.
http://www.lejdd.fr/cmc/politique/200914/royal-on-se-croirait-sous-l-ancien-regime_199847.html
By grandourscharmant, at 7:28 PM
Cela vous éviterait de passer pour un crétin en soutenant une femme qui a pris des positions sur le mépris radicalement opposé à celle que vous défendiez dans un billet précédant,
mais comme toujours,
ce n'est pas la girouette qui tourne mais le sens du vent.
Son discours sur le mépris est diamétralement opposé au votre,
mais comme vous n'etes pas à un retournement de veste pres vous lui donnez raison, vous écrasant devant elle.
By grandourscharmant, at 7:31 PM
Je porte rarement de veste et Pavlov n'est pas mon auteur préféré. Passons donc là-dessus et venons-en au fond:
Je ne suis en effet pas d'accord avec ceux qui se sentent "méprisés", car je crois que c'est une réaction de faiblesse. L'homme fort éventuellement méprise mais ne se sent jamais méprisé.
Quant à Ségolène et Villepin, ils ont eu raison de moucher Sarkozy: la violence sociale est une réalité, ce n'est l'approuver que la constater.
By Emmanuel Mousset, at 8:13 PM
Sauf que justement vos 2 faibles qui se sentent méprisés,
ils ne constatent pas une violence que tous constatent,
ils l'approuvent.
quand on explique
"Ce qu'on appelle la révolte, c'est une réaction contre la violence qui s'exerce contre les salariés et contre le pays"
qui exerce cette violence,
comment, pourquoi ?
By grandourscharmant, at 8:56 PM
au début , elle est est froide et après elle est bonne, ours, ours...
By chasseur d'images, at 9:39 PM
pitié,
j'avoue tout
mais pas marcel
sale batard
By grandourscharmant, at 9:53 PM
Je vois mal Villepin en train d'approuver la violence sociale. Visiblement, vous refusez de faire la différence entre comprendre et approuver.
By Emmanuel Mousset, at 10:25 PM
pourtant en cautionnant les propos de Royal,
c'est ce qu'il fait.
Et puis surtout,
est-il vraiment le mieux placé pour donner des leçons sur ce sujet.
A croire qu'il aura oublié l'état d'urgence pendant qu'il dirigeait le gouvernement.
Et puis quand meme vous qui etes si critique avec le paquet fiscal à cause du bouclier fiscal ramené de 60% à 50%,
en etre à faire l'éloge de cet homme qui a crée le bouclier fiscal.
Ce n'est pas sérieux.
Villepin et ses amis représentent l'aile la plus libérale de l'UMP
et vous etes sans cesse à louer leur mérites.
Soyons sérieux vous ne pouvez pas reprocher au président son trop grand libéralisme en vous appuyant sur les critiques que font à son égard ceux qui le trouvent si peu libéral.
Vous voir vanter les mérites de l'homme du CPE et du CNE, contre qui vous vous etes battu et que vous avez contribué à faire chuter.
Je n'arrive pas à comprendre.
By grandourscharmant, at 11:12 PM
C'est Sarkozy qui a tué Villepin, pas les socialistes. Quant à savoir qui est le plus libéral des deux, c'est une querelle d'experts qui ne me concerne pas. Je note simplement les dissensions profondes à droite, j'en joue, c'est de bonne guerre. Sarkozy a fait pire que ça contre Villepin.
By Emmanuel Mousset, at 12:17 AM
Et ça c'est sur qu'un expert,
vous n'en êtes pas vraiment un.
Ce qui est bien tout le probleme,
puisqu'ainsi vous reconnaissez que vous ne savez pas de quoi vous parlez.
Ce qui m'inquiete,
c'est qu'en prenant de tels positions, vous vous rapprochez chaque jour un peu plus de l'UMP et sans vous en rendre compte,
puisque vous n'etes pas expert.
J'essaie d'anticiper le jour où ce blog deviendra l'aisne avec DDV.
By grandourscharmant, at 9:45 AM
Les experts, les experts, les experts! C'est la pitoyable complainte des ignorants modernes, dont vous êtes: ils réclament des experts, ils pleurnichent après.
By Emmanuel Mousset, at 11:12 AM
Je ne pleurniche pas,
je regrette juste que les ignorants comme vous ne les écoute pas et ensuite viennent pleurnicher de s'etre fait avoir.
A ne suivre que ceux qui vous explique on rase gratis,
vous finissez tondu comme un mouton
et content.
Pendant qu'eux vont faire fortune avec la laine que vous venez de leur offrir,
il ne vous reste plus qu'à claquer du bec.
By grandourscharmant, at 1:01 PM
Les prétendus experts sont ceux qui se trompent une fois qu'on a oublié qu'ils affirmaient avoir raison.
By Emmanuel Mousset, at 10:01 PM
C'est pour le président de l'office du tourisme ou pour l'adjoint au patrimoine que vous tenez de tels propos ?
By grandourscharmant, at 12:01 PM
Non, je les estime l'un et l'autre, aucun ne se présentant comme "expert". Et j'ai de l'amitié pour l'un des deux, pas besoin de préciser lequel.
By Emmanuel Mousset, at 2:36 PM
Je ne vais donc pas etre plus critique que vous pourriez l'etre.
Je ne m'accorderais qu'un satisfecit,
cela fait plus d'un an que j'avais fait remarquer que le site internet était obsolete,
on vient enfin de s'en rendre compte,
surement les lenteurs de l'administration.
By grandourscharmant, at 2:46 PM
Si vous êtes plus malin que tout le monde, faites de la politique, prenez des responsabilités, on vous verra à l'oeuvre. Il y a quelque chose de minable à repérer les petites erreurs des autres.
By Emmanuel Mousset, at 5:02 PM
petites erreurs !!
à partir de combien
vous estimez qu'une erreur est une grosse erreur ?
quant à moi vous avez suffisament répété que j'étais idiot, ignorant et incompétent pour que justement j'évite de prendre des responsabilités.
Mais peut etre qu'avec ces qualités là et en étant votre ami, vous ne m'en tiendriez pas rigueur.
C'est ce qui nous sépare,
à choisir entre l'amitié et la compétence,
pour faire le boulot, je prend la compétence,
vous, vous prenez l'amitié et si le boulot n'est pas fait...
ce n'est pas si grave, on ne peut pas en vouloir à un ami pour si peu.
Et puis un ami,
ça ne vous emmerde pas si le boulot n'est pas fait,
voir meme ça vous soutient et ça vous couvre.
By grandourscharmant, at 6:36 PM
Qu'est-ce que vient faire l'amitié dans mes propos? "Idiot, ignorant, incompétent", c'est vous qui le dites et je ne trouve rien à y redire.
By Emmanuel Mousset, at 8:59 PM
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