Les pirates à l'abordage.

Bonjour à toutes et à tous.

Marrant, ce qui est arrivé hier à la droite au Parlement: son texte sur et contre le téléchargement illégal sur internet, qui devait normalement passer, a été rejeté. Ça fait désordre, d'autant que Sarkozy y tenait, à cette loi. Mais quelle est son autorité sur ses députés? Copé lui savonne la planche, se préparant pour de futures présidentielles.

Et le retour de Bertrand sur les bancs de l'Assemblée n'y change pas grand-chose. Il faut dire que le sous-maire de Saint-Quentin a le chic pour se fâcher avec tout le monde, ce qui n'arrange rien. Il jalouse le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, parce qu'il voudrait porter tout seul la parole. C'est aussi bête, aussi mesquin que ça. Pour se consoler, le secrétaire général de l'UMP se fait appeler "Monsieur le Président" par ses proches. Ça ne mange pas de pain et ça lui fait plaisir...

Bref, la droite n'est pas au mieux de sa forme. Hier, c'était le pompon, la grosse cerise sur un tas d'emmerdes, une défaite parlementaire rarissime. Hurlant comme des gorets, les députés de droite dénoncent la "manip" des socialistes. Quelle manip? Les socialistes étaient contre ce texte, ils ont voté contre. Où est la manip? La vraie question, c'est de se demander pourquoi la droite ne s'est pas mobilisée autour de ce projet.

Et c'est là où il faut en venir au fond. L'internet est désormais un phénomène de société, un élément fondamental de la civilisation contemporaine, ouvrant sur des perspectives inouïes, dont on saisit encore mal les conséquences. Le débat n'est donc pas seulement ou essentiellement technique, il est quasiment philosophique. Le traitement d'internet nous amène à réfléchir à la société que nous appelons de nos voeux.

L'internet a dégagé des espaces de gratuité auparavant inconcevables. Les créateurs se sentent menacés, redoutent le pillage de leurs oeuvres. Le vocabulaire remet à l'honneur des mots oubliés, car d'un autre temps, comme le "piratage". La notion de propriété est remise en cause, comme elle l'était par Rousseau au XVIIIème siècle ou par Marx au XIXème siècle. C'est vous dire l'ampleur et la profondeur du débat. Que la droite s'en trouve déstabilisée par le rejet d'un texte discuté et discutable, quoi de plus normal?


Bonne journée.