Après la défaite.
Bonjour à toutes et à tous.
Hier s'est tenu le Conseil national du PS. Martine Aubry a fait un bon discours, dans un contexte difficile. Il n'y a pas eu de déchirements, c'est l'essentiel. La volonté de changer a été réaffirmée, la prise de conscience de la défaite n'a souffert aucune hésitation, c'est bien. Rien n'est plus insupportable en politique que s'entendre chanter "Tout va très bien Madame la Marquise" quand la maison brûle ou que le bateau prend l'eau.
Maintenant, on fait quoi ? J'ai quelques idées, partagées par bon nombre de camarades, qu'il suffirait de mettre en oeuvre pour que les choses aillent un peu mieux :
1- Il y a d'abord notre projet. Nous avons des idées, mais pas encore un véritable projet qui fasse le poids face à Sarkozy. Je pense qu'on y vient, qu'il faut du temps. C'est ce que les Français attendent de nous.
2- L'unité, il nous en faut aussi. Halte aux disputes, aux querelles de personnes ! Les Français ne s'y retrouvent plus, ne nous reconnaissent pas. Il faut en finir avec les courants, les clans, les écuries. Les strauss-kahniens ont donné l'exemple en se sabordant. Résultat : nous tenons certains secteurs du Parti, nous sommes beaucoup plus influents qu'avant, nous contribuons à la réflexion collective.
3- Des primaires à tous les niveaux pour désigner nos candidats. Marre des votes téléguidés, téléphonés où quelques dizaines d'adhérents longuement briffées font la pluie et le beau temps, ce qui généralement se termine sous l'orage. Il faut un corps électoral beaucoup plus grand que celui des adhérents triés sur le volet dans les sections, il faut associer les sympathisants et la société civile. Alors nous serons en phase avec la population et nous pourrons espérer gagner. Marre des jeux d'appareil, des manoeuvres d'apparatchiks.
4- Il faut, et c'est peut-être le plus difficile, casser toute une culture sclérosée, enkystée dans les pratiques d'il y a trente ou quarante ans, qui ont eu leur grandeur et leur utilité en leur temps, qui sont dérisoires et contre-productives aujourd'hui. Rompre avec le suivisme des militants, limiter l'influence des notables, favoriser l'expression des adhérents, interdire le cumul des mandats afin de faire surgir une nouvelle génération d'élus. Et puis, cesser la comédie de ces réunions de section où personne ne va parce qu'on s'emmerde comme des rats crevés à entendre des coqs de basse-cour faire leur cocorico et des bigotes du socialisme nous assommer avec leur crécelle. Des pans entiers du Parti sentent la naphtaline et la mort. C'est la vie et l'énergie qu'il faut nous redonner ! Mais il faut que le grain meurt pour que pousse la plante.
5- L'éclatement de la gauche nous est préjudiciable. La droite a réalisé son unité, la gauche doit faire de même, en inventant un grand parti de toute la gauche. L'offre politique à gauche est devenue tellement multiple que l'électeur n'y retrouve plus ses petits. Il faut clarifier, simplifier tout ça.
6- Martine Aubry et sa majorité sont les mieux placés pour mener à bien cette refondation du socialisme. Nous n'allons pas rejouer entre nous une nouvelle révolution de palais. C'est ce dont nos électeurs ne veulent plus.
Bon après-midi.
Hier s'est tenu le Conseil national du PS. Martine Aubry a fait un bon discours, dans un contexte difficile. Il n'y a pas eu de déchirements, c'est l'essentiel. La volonté de changer a été réaffirmée, la prise de conscience de la défaite n'a souffert aucune hésitation, c'est bien. Rien n'est plus insupportable en politique que s'entendre chanter "Tout va très bien Madame la Marquise" quand la maison brûle ou que le bateau prend l'eau.
Maintenant, on fait quoi ? J'ai quelques idées, partagées par bon nombre de camarades, qu'il suffirait de mettre en oeuvre pour que les choses aillent un peu mieux :
1- Il y a d'abord notre projet. Nous avons des idées, mais pas encore un véritable projet qui fasse le poids face à Sarkozy. Je pense qu'on y vient, qu'il faut du temps. C'est ce que les Français attendent de nous.
2- L'unité, il nous en faut aussi. Halte aux disputes, aux querelles de personnes ! Les Français ne s'y retrouvent plus, ne nous reconnaissent pas. Il faut en finir avec les courants, les clans, les écuries. Les strauss-kahniens ont donné l'exemple en se sabordant. Résultat : nous tenons certains secteurs du Parti, nous sommes beaucoup plus influents qu'avant, nous contribuons à la réflexion collective.
3- Des primaires à tous les niveaux pour désigner nos candidats. Marre des votes téléguidés, téléphonés où quelques dizaines d'adhérents longuement briffées font la pluie et le beau temps, ce qui généralement se termine sous l'orage. Il faut un corps électoral beaucoup plus grand que celui des adhérents triés sur le volet dans les sections, il faut associer les sympathisants et la société civile. Alors nous serons en phase avec la population et nous pourrons espérer gagner. Marre des jeux d'appareil, des manoeuvres d'apparatchiks.
4- Il faut, et c'est peut-être le plus difficile, casser toute une culture sclérosée, enkystée dans les pratiques d'il y a trente ou quarante ans, qui ont eu leur grandeur et leur utilité en leur temps, qui sont dérisoires et contre-productives aujourd'hui. Rompre avec le suivisme des militants, limiter l'influence des notables, favoriser l'expression des adhérents, interdire le cumul des mandats afin de faire surgir une nouvelle génération d'élus. Et puis, cesser la comédie de ces réunions de section où personne ne va parce qu'on s'emmerde comme des rats crevés à entendre des coqs de basse-cour faire leur cocorico et des bigotes du socialisme nous assommer avec leur crécelle. Des pans entiers du Parti sentent la naphtaline et la mort. C'est la vie et l'énergie qu'il faut nous redonner ! Mais il faut que le grain meurt pour que pousse la plante.
5- L'éclatement de la gauche nous est préjudiciable. La droite a réalisé son unité, la gauche doit faire de même, en inventant un grand parti de toute la gauche. L'offre politique à gauche est devenue tellement multiple que l'électeur n'y retrouve plus ses petits. Il faut clarifier, simplifier tout ça.
6- Martine Aubry et sa majorité sont les mieux placés pour mener à bien cette refondation du socialisme. Nous n'allons pas rejouer entre nous une nouvelle révolution de palais. C'est ce dont nos électeurs ne veulent plus.
Bon après-midi.
44 Comments:
1- 7a depuis 2002,
il serait temps
2-Il va falloir changer les personnes pour que ce soit possible.
3-Le parti va mal,
supprimons le parti,
forcément ça ira mieux.
4-Avec de tels propos,
cela va etre facile de faire l'unité.
5-C'est justement parce qu'elle est incapable de s'unir que la gauche est éclatée et divisée.
Par contre, est ce que cela favorisera forcément la gauche,
je n'en suis pas si sur.
Il est possible que cela renforce la droite.
6-Si l'équipe est bonne,
il faut lui laisser du temps.
Si elle ne l'est pas,
plus elle aura de temps,
plus elle détruira le parti.
Au vu de tout ce que vous avez écrit,
la mission de la nouvelle direction devrait etre de modifier les statuts du parti et de provoquer un nouveau congres qui tiendrait compte des nouvelles regles mise en place afin qu'une majorité claire se dégage.
By grandourscharmant, at 4:20 PM
Apres la défaite, si on est socialiste,
une autre défaite.
By Anonyme, at 5:07 PM
Très bon programme Emmanuel avec quelques nuances cependant. Sur les révolutions de palais d'abord : si on avait été capables de mettre Eva Joly à la tête du parti je ne suis pas sûr que l'électorat socialiste aurait tellement boudé... Bon faut pas rêver sans doute mais "Martine Aubry et sa majorité sont les mieux placés pour mener à bien cette refondation", c'est peut-être un peu rigide, la refondation elle ne sera possible que si toute la famille s'y coltine ce me semble.
Faut bien voir que le péril comme le disent beaucoup c'est le replâtrage genre "Le guépard" (tout changer pour que rien ne change). J'entends déjà certains de nos éléphants dire "faut pas paniquer on est déjà tombés très bas, c'est une élection où les électeurs aiment bien se défouler, on s'en remettra". Là ils parlent de 94 et des 15% de Rocard aux européennes. Ils oublient de se rappeler que c'est Mitterand en personne qui avait torpillé Rocard avec la liste Tapie (et oui on vient aussi de ça). Le niveau du Tout Sauf Rocard était à peu près au même étiage que le TSS aujourd'hui dans le parti. Sauf que cette fois c'est pas un artiste genre Mitterand qui a programmé la déroute, c'est l'électeur lui même qui s'en est chargé.
Quant à un grand parti de gauche, c'est sans doute le bon moment (pour les régionales par exemple) de tenter quelque chose. Comme à peu près tous ceux qui rêvent hégémonie (NPA, Front de gauche, PS, Modem) ont été plus ou moins au tapis par rapport à leurs ambitions, ils se résoudront peut-être à rééxaminer leurs prétentions hégémoniques et à freiner leurs égos (bien que le pire soit toujours assez probable)...Comme personne n'est plus hégémonique il vaudrait peut-être mieux tenter quelque chose d'innovant genre des assises de la gauche que les anciennes négociations bilatérales sur la taille pour chacun de cuillère et la soupière. Les résistances à vaincre du côté du syndicat des sortants seront nombreuses : les vieilles habitudes ont leurs petites faiblesses...
By V, at 6:25 PM
Erreur de manip, le 3ème commentaire est de "Claude"
By Claude, at 6:28 PM
NPA, FG, PS, MODEM
apres un succes aurait été ravi de négocier,
apres une défaite, en situation de faiblesse,
on ne négocie pas,
on peut perdre beaucoup et ne rien gagner.
By grandourscharmant, at 7:49 PM
occupe toi des nantis l'ours, laisse les pauvres tranquilles
By j'aime pas le MPF, at 9:30 PM
Emmanuel,
D'accord avec toi sur le n°5, depuis le temps qu'on vous le dit au MRC, qu'Epinay n'existe plus.
Vous a fallu du temps, mais bon, ça y'est.
Quant aux autres points, faut relativiser, j'interviendrais plus longuement demain.
L.E.
By Anonyme, at 11:10 PM
Au plaisir de te lire demain, Laurent.
By Emmanuel Mousset, at 11:16 PM
Les nantis en général,
ils savent tres bien s'occuper d'eux meme et ont plutot tendance à s'occuper de toi.
Ce sont les pauvres qui ont besoin qu'on les aide et qu'on s'occupe d'eux.
Mais apres pauvres ou nantis,
il faut de tout pour faire un monde,
pourquoi cette vision sectaire de la vie ?
By grandourscharmant, at 12:32 AM
Un parti de la gauche avec le PS partisan du TCE et du traité de Lisbonne (donc de la concurrence libre et non faussée) : non merci !
By Szut, at 10:33 AM
"mais apres pauvres ou nantis,
il faut de tout pour faire un monde,
pourquoi cette vision sectaire de la vie ?"
grandourscharmant ose écrire cela..c'est vraiment un droite-droite genre 'quand on est pauvre c'est qu'on l'a mérité'..écoeurant..ça donne encore plus envie de militer à gauche où nous disons: GUERRE A LA PAUVRETE
mais qui c'est " ce mec cynique"?
By Anonyme, at 11:12 AM
C'est une confirmation : l'ours UMP n'est pas un "mec cynique" mais tout simplement un homme de droite pur jus.
By Emmanuel Mousset, at 11:37 AM
Pour Szut
Je suis le genre de socialiste écolo qui a voté pour le Traité Constitutionnel Européen et qui est favorable à la ratification du traité de Lisbonne. Non que je les trouve parfaits mais ils sont des avancées dans la construction européenne : progression du rôle du Parlement, début de construction d'un éxécutif (présidence, affaires étrangères..) démocratiquement élu, recul de la règle de l'unanimité qui réduit l'Europe au plus petit dénominateur commun...etc. Tout cela est encore modeste mais c'est un progrès par rapport à un simple marché unique que veulent les ultralibéraux de tous poils. Par bien des aspects c'est sur que le TCE comme le traité de Lisbonne sont le résultat du rapport de force politique actuel en Europe qui n'est pas favorable à la gauche. Je suis internationaliste, fédéraliste, démocrate, les progrès vers une Europe plus sociale et orientée développement durable ne peuvent se faire que par voie démocratique et construction d'un nouveau rapport de force. Ça vent dire convaincre, comme s'y est employé brillament Dany. L'absention comme le nonisme c'est bien triste mais actuellement en Europe ça fait le jeu des ultralibéraux et des nationalistes xénophobes qui se frottent les mains chaque fois que l'Europe politique regresse.
By Claude, at 1:04 PM
Pour Szut (suite)
Szut en mêlant tes voix et en partageant une partie de tes arguments avec la droite extrême tu devrais réfléchir aux précédents historiques. Dans les années trente la fusion entre une droite xénophobe et une gauche populiste déboussolée et "virile" a produit Doriot,Mussolini, Hitler, le pacte Germano-soviétique et la guerre civile sans doute la plus meurtrière de l'histoire en Europe et dans le monde.
By Claude, at 1:15 PM
Vous ne faites pas la guerre à la pauvreté,
vous faites la guerre à la richesse.
Vous ne voulez pas qu'elle soit mieux répartie,
vous voulez en spolier les possesseurs.
Si militer à gauche permettait de réduire la pauvreté,
hélas ça se saurait et tout le monde militerait à gauche.
Les gens les plus pauvres se seraient déplacés pour voter à gauche, ce we.
Alors à moins que ce soit tous des idiots, ce dont je doute, s'ils sont restés chez eux,
ce n'est certainement pas sans raison.
By grandourscharmant, at 2:31 PM
Un mec de droite pur jus qui ne fait qu'appliquer certains principes de bon sens qu'on lui a inculqué étant jeune et qui trouve les propos de Claude plutôt pertinent.
Et coté bon sens,
parfois on en manque à droite,
parfois.
Mais alors à gauche,
on a souvent l'impression qu'une bonne partie des gens a perdu le sens de cette expression.
By grandourscharmant, at 2:40 PM
Pour Grand Ours charmant :
Je relis actuellement Swift, un auteur pour lequel j'ai une particulière admiration (son humour, le fait qu'il ait été un homme de paix dans les partis anglais dans les dernières années de la guerre de succession d'Espagne si ruineuse pour l'Europe : et la France particulièrement)
Et je trouve ceci qui résume tout ce que je pense de la richesse :
"Dans les sociétés bien ordonnées, on a pris soin de limiter la propriété ; et cela pour plusieurs raisons, celle-ci entre autres, dont il est rarement tenu compte : à savoir que lorsqu’il est mis des bornes aux désirs des hommes, après qu’ils ont acquis tout ce que les lois leur permettent d’acquérir, leur intérêt privé cesse, et ils n’ont plus qu’à prendre soin de l’intérêt public."
C'est aussi ce que pensait un autre auteur anglais mis par l'église catholique sur ses autels (un peu tardivement) : Saint Thomas More, auteur de l'Utopie (c'est lui qui a inventé le mot), décapité par Henri VIII pour insoumission (sur des principes sur lesquels peu de gens aujourd'hui risqueraient 1 kopek).
Il me semble que la lutte contre la pauvreté ne va pas sans une redistribution. De grands penseurs libéraux anglo-saxons ont dit et écrit au début de ce siècle qu'au delà d'écarts de revenus de 1 à 30, la démocratie elle même est en danger. Je partage ce point de vue et personnellement étant citoyen du monde je serais favorable à un impôt mondial confiscatoire (95% par exemple) pour tous les revenus excédant cet écart dans chaque pays.
By Claude, at 3:20 PM
Je suis contre la concurrence libre et non faussée, donc je fais le jeu de l'extrême-droite ! Quelle analyse !
Stigmatiser plutôt que convaincre. Nous voilà replongés dans la campagne de 2005.
By Szut, at 3:23 PM
Pour Szut
Réduire le traité constitutionnel ou le traité de Lisbonne à la concurrence libre et non faussée c'est une singulière myopie. De toute façon pour le secteur marchand c'est déjà la règle dans la plupart des démocraties et heureusement car sinon ça serait la loi de la jungle des monopoles ou quasi monopoles, des ententes occultes ou mafieuses, de la grande distribution qui ferait encore plus la loi...etc
Personnellement je suis pour des contrepouvoirs à cette règle : les services publics (à condition que ça ne soient pas des simulacres mais des vrais contenus de services publics) devraient être exclus de la concurrence (poste, chemin de fer, santé, éducation par exemple).
Je voudrais te rappeler que la commission européenne quand elle arrive à prouver des ententes illicites dans le secteur marchand leur inflige des amendes colossales (plusieurs milliards pour Microsoft récemment, les opérateurs télécoms y sont passés aussi) et aux Etats Unis ils sont aussi vigilants sur ces choses et ça donne droit aussi à des amendes colossales quand c'est avéré (c'est pas toujours facile et il faudrait sans doute plus de moyens d'investigation). Pour les échanges internationaux je trouve aussi que ça ne doit pas être la loi de la jungle et qu'il est légitime de limiter le libre échange en fonction de clauses sociales (dumping social ou fiscal, esclavagisme,travail des enfants..), de tripatouillages monétaires (sous-évaluation de monnaies), ou de clauses environnementales : l'accès aux marchés de tous ceux qui bouzillent la planète doit être surveillé sévèrement encadré.
Pour le reste je ne vois vraiment pas pourquoi donner une prime aux grands monopoles et aux grandes mafias planétaires, donc oui dans le secteur marchand éthique, équitable, je suis pour la libre concurrence non faussée. Si de telles règles étaient appliquées on devrait pouvoir trouver en Europe du sucre de canne moins cher que le sucre de betteraves et je n'ai pas de tendresse particulière pour le lobby betteravier picard qui s'en met plein les fouilles sur le dos du tiers monde. L'agriculture picarde pourrait produire des choses plus diversifiées que la quasi monoculture de la betterave.
Bien entendu si tu cultives 500 hectares de betteraves je comprends que tu ne sois pas favorable à la concurrence libre et non faussée dans le secteur marchand.
By Claude, at 3:56 PM
Errata pour Grand Ours charmant :
Dans mon message précédent j'ai écrit "au début de ce siècle", il fallait comprendre "au début du XXème siècle"
(à propos des auteurs libéraux).
Mon grand âge fait que j'oublie parfois que j'ai changé de siècle... et de millénaire !
By Claude, at 4:06 PM
La concurrence libre et non faussée,
voilà, une belle utopie à réaliser,
le jour où on y arrivera,
le monde ne s'en portera que mieux.
Dommage que ce soit plus difficile qu'éradiquer la faim dans le monde ou la misere.
By grandourscharmant, at 4:20 PM
Claude,
il est évident que la redistribution est indispensable.
Mais on ne doit pas basculer dans l'assistanat.
Or à mon sens dans de nombreux secteurs, l'état se substitue aux entreprises.
L'état paie les entreprises pour faire travailler les gens,
l'état paie les entreprises pour ne pas les faire travailler,
l'état paie les gens qui ne travaillent pas.
C'est le grand n'importe quoi.
Ce qu'on prend d'une main,
on le rend de l'autre,
à croire que la collecte et la redistribution n'ont pas de cout.
Il ne me semble pas que cela soit la marque d'un état efficace et compétitif.
Et de ce point de vue là,
le développement durable est un atout, que veut-on faire de nos territoires sur la durée.
Il y a un économiste que j'apprécie c'est Henri Ford,
et une idée simple
payer suffisamment ses ouvriers afin qu'ils aient les moyens de s'offrir le produit.
Et c'est ce que font en général les bons patrons,
ce qu'on ne sait pas forcément dans la fonction publique
car l'état et les collectivités font partie des pires employeurs et des endroits où les conditions de travail sont les plus déplorables.
By grandourscharmant, at 4:39 PM
Pour grand ours
La véritable utopie c'est l'intérêt général sur une petite planète qui est notre bien commun.
Ne pas oublier qu'individuellement la rapacité est souvent au coeur de l'homme. Les ultra libéraux mentent autant que les staliniens qui promettaient le bonheur pour tous en mettant un flic dans toutes les têtes et un quart de la population au goulag. Les lecteurs des pages saumons du Figaro sont toujours prompts à s'indigner des subventions à tel ou tel ou des protections à tel ou tel secteur, ou des niveaux de prélèvements obligatoires mais dans le même temps la plupart rêvent en secret d'une situation de monopole ou d'un avantage concurrentiel pour eux même et s'en mettre plein les fouilles. Et dès que leurs spéculations éffrenées ou leur exigence de profits démesurées effondrent tout le système comme on vient le voir ....ils en appellent à l'Etat. Le monde a besoin de régulateurs et redistributeurs très puissants pour sortir du cercle natonalisation des pertes et privatisation des profits qui est responsable de la faim et de la misère.
By Claude, at 4:45 PM
Excusez moi mais à écrire peut-être un peu trop sur ce blog je crains d'inhiber un peu tout le monde (pour autant qu'il y ait vraiment du monde). Je vais me faire une petite session de vie contemplative : ça tombe bien j'ai du travail au jardin. Un peu d'attention à la musique du monde et aux petits gestes et battements d'ailes des papillons : effets papillons sur la toile à venir ?
By Claude, at 10:35 AM
Surtout pas,
ou alors peut etre l'auteur du blog.
Mais surtout que dire de plus quand des choses intéressantes sont dites de manières intelligentes.
Plus qu'une inhibition,
visiblement la déroute de dimanche a mis pas mal de monde KO à gauche.
By grandourscharmant, at 10:56 AM
Manifestement, l'ours UMP est fasciné par les propos intelligents. C'est normal, on est toujours fasciné par ce qu'on a pas.
Quant au KO de la gauche, non ça va, moi en tout cas je suis debout.
By Emmanuel Mousset, at 11:22 AM
Allez, un dernier petit mot pour ce jour. La déroute pour moi ce n'est pas tellement le vote de dimanche (hors l'abstention massive) car ce qu'a réussi Dany dans cette campagne est riche de signes d'espoir. La déroute pour moi c'est plutôt une petite chose passée presqu'inaperçue en Picardie : la fin programmée de la dernière Société Coopérative Ouvrière de Production de la presse quotidienne française, le Courrier Picard qui va passer prochainement dans le giron des marchands de canons. Quel paradoxe révoltant qu'au moment même où l'on élève à Guise un mausolée à Jean-Baptiste André Godin cette indifférence à cet héritage encore vivant des utopies sociales du XIXème siècle et des idéaux de la réistance. Cette SCOP était née il faut s'en souvenir de la volonté du Conseil National de la Résistance de garantir l'indépendance et le pluralisme de la presse. Les coopérateurs du journal ont consenti à cet abandon sans doute parcequ'ils ont désespéré de nous tous. Si c'est encore possible pourquoi pas une société de lecteurs recapitalisant le journal sans interférer dans les choix éditoriaux ?
Nos vraies déroutes (bien au dela de la gauche) sont dans l'absence de réponse à ces défis.
By Claude, at 11:32 AM
Et pas seulement l'absence de réponse, pire l'indifférence
By Claude, at 11:36 AM
Nota benet :
Pour les marchands de canon, je ne suis pas sûr de la chose, ça sera peut-être les marchands de béton et de rêves bien bétonnés
By Claude, at 11:53 AM
Claude quel contre-sens historique,
si je puis me permettre.
Je comprends vos regrets
Mais surtout, j'ai l'impression qu'on ne retient de Godin que ce qu'on veut bien retenir,
en oubliant que c'était au mérite que les ouvriers rentraient dans le familistère et que les criteres et les obligations pour y rester étaient draconiens.
Quant à la scoop Godin,
c'est en mai 68 qu'elle s'est dissoute car plutot que d'investir dans l'outil de travail,
on s'était versé des dividendes importants et il a fallu vendre faute de liquidités.
Mais pour en revenir à la scoop courrier picard,
je suis totalement en accord avec vous.
Un des gros problemes de notre époque, c'est qu'on se plaint beaucoup et qu'on agit peu.
On ne se donne pas les moyens de ses ambitions.
L'argent n'est pas tout mais ça aide quand meme un peu,
les monopoles dans l'imprimerie et dans la disctribution des journaux
nuisent à la pluralité de la presse.
Et comme pour les abstenstionnistes, ceux qui ne lisent ont tort.
Mais la presse étant aussi une industrie, faute de lecteurs,
elle ne peut pas survivre.
Je renverrais à un précédent billet d'Emmanuel
où il expliquait qu'au lieu d'acheter le journal, il préférait lire dans la loge du concierge celui qui arrivait dans son lycée.
Si quelqu'un qui a les revenus suffisant et qui est censé avoir les capacités pour pouvoir le lire
n'est pas capable de faire la démarche de dépenser une trentaine d'euros mensuellement pour acheter le journal...
Doit-on s'étonner apres que la presse écrite soit si mal en point.
On peut critiquer les marchands de canons et les marchands de bétons,
ils ne sont pas idéaux,
mais ils ont le mérite d'être là.
Évidement il y a à redire,
mais ça pourrait etre tellement pire.
By grandourscharmant, at 12:30 PM
Grand ours, tes querelles avec Emmanuel semblent relever d'une longue histoire et vous semblez bien vous connaître. Parfois c'est drôle et ça me rappelle un peu "Zéro de conduite" de Jean Vigo. Parfois, le côté "cour de récré" et l'acrimonie de vos échanges sont un peu lassants.
Allez cette fois je file dans mon jardin (4 hectares, c'est du boulot).
By Claude, at 1:17 PM
Bon courage pour le jardinage.
Moi aussi,
je suis lassé,
mais il fallait en passer par là.
Notre histoire est une vieille histoire d'une année.
Et visiblement,
il n'est pas assez bon professeur pour que je puisse être son élève.
By grandourscharmant, at 2:37 PM
Je ne suis pas le seul à lire la presse dans la loge du concierge. Il y a aussi le célèbre VS.
By Emmanuel Mousset, at 10:29 PM
Dans la mesure où il est soutien de famille,
il faut aussi savoir etre indulgent.
By grandourscharmant, at 10:36 PM
Soyez alors indulgent envers les célibataires qui sont fiscalement très touchés.
By Emmanuel Mousset, at 8:58 AM
Il faut bien que les célibataires apportent leur écot au présent,
là où les familles travaillent pour l'avenir.
C'est quand même grâce aux familles que vous avez une profession,
sans elles,
il n'y aurait pas d'enfants à instruire et il n'y aurait pas besoin d'enseignants.
By grandourscharmant, at 9:33 AM
Sauf que tous les célibataires ne sont pas enseignants.
By Emmanuel Mousset, at 12:02 AM
C'est meme assez rare d'etre célibataire et enseignant,
tellement il y a d'avantages à etre en couple,
marié, pacsé,...
By grandourscharmant, at 8:37 AM
Je ne cours pas après les avantages mais après les convictions. Le mariage, non merci ! Mais je ne cherche pas à en dégoûter les autres ...
By Emmanuel Mousset, at 10:20 AM
Forcément que feriez vous de ces avantages,
vous ne les méritez pas.
By grandourscharmant, at 2:46 PM
Je suis un homme de gauche, je n'ai jamais cru à la notion de "mérite". Aucun homme ne peut prétendre mériter quoi que ce soit.
By Emmanuel Mousset, at 9:53 PM
Il faut prendre ce qu'on reçoit alors
sans qu'il soit question de prétention ou de mérite.
Mériter,
c'est aussi etre en droit de par sa conduite de jouir d'un bien,
d'un avantage.
Contesteriez vous le fait que vous méritiez votre maison ou votre salaire alors que ce ne sont que les conséquences de votre conduite.
By grandourscharmant, at 12:04 AM
Tout travail mérite salaire, c'est vrai. A part ça, je ne vois pas où s'applique la notion de mérite. Pas en amour, par exemple. Et même dans le travail, le terme de mérite me semble usurpé. C'est plutôt du donnant-donnant.
By Emmanuel Mousset, at 10:20 AM
Pour le travail,
ça devrait
un lien de subordination matiné de discipline,
je te paie en contre-partie de la force de travail que tu m'apportes.
Mais souvent la réalité est bien différente.
On veut de la soumission et de l'obéissance,
et au lieu de travailler,
on préfère intriguer et
dévaloriser les autres pour masquer le travail qu'on ne fait pas.
By grandourscharmant, at 1:04 PM
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