L'Aisne avec DSK

13 mai 2010

Le bouclier troué.

Pierre Lellouche, qui n'est pas n'importe qui à l'UMP, a évoqué lundi l'idée d'abandonner le "bouclier fiscal", pourtant une mesure-phare de Nicolas Sarkozy. L'objectif était de faire revenir les riches pour qu'ils n'aient plus peur de l'impôt jugé "confiscatoire". Mais les riches n'ont jamais peur de rien, ils ne sont pas rentrés à la maison. Depuis, le fameux "bouclier" protège très efficacement tous ceux qui sont restés (mais qui partiront quand leurs intérêts l'exigeront).

Lellouche pense qu'en ces temps de "rigueur" qui n'ose pas dire son nom et de grosses difficultés à pérenniser le système des retraites, le maintien du "bouclier" la fiche mal. Pourtant, ce n'est pas la somme récupérée qui va servir à grand-chose, mais c'est une question de symbolique, de solidarité. Sarkozy lui-même a compris, qui maintenant songe à une contribution des hauts revenus pour alimenter les caisses de retraites.

En politique, j'ai tendance à croire que les vraies victoires et les pires défaites sont symboliques (autrefois, il n'y a pas si longtemps, on disait idéologiques). Les réformes, elles, prennent du temps, sont conduites souvent par les gestionnaires et les spécialistes, c'est parfois la force des circonstances qui les impose malgré elles. Si la droite renonce à son "bouclier" (ce qui est loin d'être fait), elle aura symboliquement perdu et la gauche pourra pavoiser. De même que la droite avait remporté une victoire symbolique en supprimant les régimes spéciaux de retraites. Dans les deux cas, bouclier fiscal et régimes spéciaux, ça ne règle pas le problème du financement du système, mais symboliquement c'est-à-dire politiquement, l'enjeu pour les uns et les autres est essentiel.


Bon après-midi.

6 Comments:

  • le tout ou rien n' est pas une bonne méthode , c 'est le binaire de l' informatique ...

    En matiére de fiscalité , il faut des fonctions continues ...

    MAIS aussi compte tenu de l'évolution trés rapides des facteurs économiques , il faut des situations simulées en fonction de l' avenir ... POUR éviter de se planter pendant des dizaines d'années comme pour les retraites ...

    les 35 H 00 auraient été un succés sous MITERRAND , plus tard et mal appliquées ça reste une mesure controversée et n' ayant pas eu sa réelle portée ... NI UN BON BILAN fiscal et économique ..

    By Anonymous Anonyme, at 3:30 PM  

  • Si les victoires sont symboliques,
    les défaites doivent l'être aussi.

    Et au niveau du symbolisme,
    localement, c'est la déroute pour vous.

    By Blogger grandourscharmant, at 3:38 PM  

  • Bouffé aux mites le bouclier fiscal, à peine érigé et déjà emporté comme une vulgaire digue vendéenne un soir de grande marée d’équinoxe ! « Restons Correct ! » le pressentait, le Figaro le confirme : bouclier fiscal ou pas le « solde migratoire » des fortunes hexagonales demeure lourdement négatif.

    En clair, ces enfoirés de riches se barrent toujours autant sous des cieux moins infernaux pour s’y goinfrer de (vraie) galette-saucisse en toute impunité fiscale.

    On vous l’avait bien dit hurle le chœur des vierges babouvistes, inutile de combler les riches de « cadeaux », yaka leur supprimer leur bouclier, point barre !



    Ben force est de convenir que, sur ce dernier point, ils ont indiscutablement raison. Il faut de fait être particulièrement borné pour croire qu’on devient riche en France ou qu’on le reste sans un minimum de gingin.

    Parce qu’il a été conçu comme une mauvaise réponse aux effets dévastateurs de cet impôt imbécile qu’est l’ISF, le bouclier fiscal n’a jamais été perçu par ceux de nos concitoyens qu’il concerne comme autre chose qu’un emplâtre sur une jambe de bois.

    Si vous ajoutez à cela qu’il n’est pas besoin d’avoir fait Normale Sup et l’ENA pour savoir qu’en matière fiscale, la législation française est à peu près aussi instable que la démarche de Marcel quand il a abusé de l’eau de vie de cidre, vous comprendrez que c’est pas demain la veille que la tune hexagonale va revenir se faire taxer at home.



    Pour que l’argent revienne et avec lui l’investissement productif indispensable à la création de nouveaux emplois générateurs de recettes fiscales ou sociales, il faudrait d’abord que les dépenses publiques baissent durablement et significativement.

    Or elles représentent bon an mal an, crise économique ou pas, 50 % du PIB national à comparer au chiffre de 40 % pour la moyenne des pays de l’OCDE…

    Une fiscalité « au taquet » et 10 points de PIB sur-dépensés année après année, pas besoin de chercher plus loin pour savoir pourquoi les finances publiques sont dans le triste état que l’on sait.



    inutile donc de vous précipiter pour boucler vos valises, avec le très probable retour de la gôche au pouvoir en 2012 ça va surement pas s’arranger…

    By Anonymous Anonyme, at 4:21 PM  

  • A 3.38 :

    Je n'ai jamais dit le contraire, et c'est bien pourquoi ce constat me désole.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 6:33 PM  

  • A 4.21 :

    Votre défense des pauvres riches est amusante mais pas très convaincante.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 6:34 PM  

  • A 3.30 :

    Je conteste votre bilan négatif des 35h. Allez en discuter avec ceux qui en profitent.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 6:35 PM  

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