L'Aisne avec DSK

17 novembre 2010

Lexomil et feu.

Bonsoir à toutes et à tous.


Est-ce que j'ai regardé hier Nicolas Sarkozy ? Oui, par conscience professionnelle. Comment je l'ai trouvé ? Changé. On aurait dit qu'il avait avalé un tube de lexomil. Je le préférais avant, vif, nerveux, offensif. Entouré de journalistes pratiquant l'entretien de déférence, c'était la totale ! Sur le fond, rien de bien nouveau : je n'ai senti aucun nouvel élan, contrairement à ce qui se passe lors d'un remaniement. La proposition sur la dépendance n'est pas encore assez élaborée pour susciter l'enthousiasme ou la critique.

La nouvelle politique fiscale n'est pas une véritable rupture. Comment d'ailleurs aurait-elle pu l'être ? Je me demande si le quinquennat n'est pas la cause de tout ça : sa courte durée ne permet pas un nouveau souffle à mi-mandat, à la différence du septennat. Là où le président a été le plus fort et le plus habile, c'est sur les retraites. On le sent convaincu par sa réforme, il n'hésite pas. Et sa malice à souligner les différences entre socialistes (sans parler des nombreuses références aux autres socialistes européens) est embêtante pour nous.

Il y a un passage où j'ai été particulièrement hostile à ses propos, je dirais même un moment qui justifiait pleinement que je sois de gauche, un moment qui m'empêchera pour toujours d'être de droite : c'est l'affaire des Roms. Sarkozy accuse les médias de faire de la surenchère en matière d'insécurité, comme si cela l'autorisait à en faire aussi ! Ses mots, ses images, sa référence au pape, tout ça sentait l'autojustification. Et ce n'est pas la disparition du ministère de l'identité nationale qui y changera grand-chose, pas plus que le rappel final d'aucune alliance avec le FN. Sur les questions de sécurité et d'immigration, la droite n'a pas cessé de jouer avec le feu et d'embraser la prairie. Je ne pourrais jamais adhérer à ça.


Bonne soirée.

3 Comments:

  • c'est vrai qu'il a changé mais seulement sur la forme... et puis que c'est ridicule de sa part de s'essayer à l'emploi de l'imparfait du subjonctif et du latin quand on connait son inculture ( notoire) et sa difficulté à rester dans une syntaxe correcte(sur ce sujet allez sur France Inter écouter le brillant billet de François Morel de ce jeudi)
    quelqu'un a dit un jour:le style c'est l'homme;belle démonstration ce soir: tout dans la forme et rien sur le fond

    By Anonymous Anonyme, at 9:27 AM  

  • Je vous comprends, mais contrairement à ce qu'on croit, "bien parler" n'est pas une nécessité en politique (en tout cas aujourd'hui). Remarquez le nombre d'élus ou de responsables politiques qui ne parlent pas très bien, qui ont même parfois du mal à lire un texte qu'on leur a écrit ... Est-ce que cela empêche leur réussite ?

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 9:58 AM  

  • de anonyme d 9:27:le billet de François Morel est du vendredi vers 8h..errare humanum est..
    pour ce qui est du"langage sarkozien", sans être puriste à l'extrème, on attend quand même d"un président de la république française qu'il manie la langue, sinon de manière précieuse( genre de Gaulle), ou précise (genre Mitterand),du moins de manière correcte;ça me semble être le minimum

    By Anonymous Anonyme, at 1:46 PM  

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