L'Aisne avec DSK

31 janvier 2007

Revoilà les RG.

Bonsoir à toutes et à tous.

A nouveau les RG font parler d'eux, si l'on en croit le Canard Enchainé d'aujourd'hui. Sarkozy dément leur implication dans la campagne. Les socialistes se demandent à qui profite le crime. C'est un jeu d'accusations sans fin. Je sais cependant qu'il existe à droite une tradition "barbouzarde" qui persiste.

Mais je veux en venir à la question de fond, une question politique qui mérite d'être posée lors de cette présidentielle: que faire des RG? La droite les a certes parfois utilisés à de basses oeuvres, mais la gauche les a souvent fantasmés, sachant que tout fantasme contient un fond de réalité. Police politique? Activités secrètes? Organisme antidémocratique? Ce que je sais, c'est que ma vie de militant m'a amené à rencontrer des agents des RG plutôt sympas, assez débonnaires et même quelquefois ... de gauche.

Le vrai problème est ailleurs. Est-il normal que dans une République des policiers soient chargés de compter le nombre de manifestants dans un cortège syndical? Est-il normal que ces mêmes agents relatent les réunions de partis politiques à l'activité publique, légale et reconnue? Bien sûr que non. C'est à la fois contestable sur le plan des principes et inutile en matière d'efficacité.

Notre société est confrontée à une petite délinquance grandissante qui crée un sentiment d'insécurité. Les interventions de CRS à la Sarkozy ne servent strictement à rien. Pourquoi ne pas affecter les fonctionnaires des RG à des tâches de surveillance de cette délinquance, qui ne pourra être éradiquée que par un patient travail de proximité? Je ne connais pas vraiment la chose policière mais il me semble qu'il y a là une piste à explorer. Pour en finir avec les sempiternels débats et polémiques sur les RG.

Bonne soirée.

30 janvier 2007

Réunion avec DSK.

Bonsoir à toutes et à tous.

La prochaine réunion des responsables du courant strauss-kahnien "Socialisme et Démocratie" se tiendra à Paris le samedi 10 février, de 17h00 à 20h30. Les camarades de l'Aisne qui souhaiteraient participer voudront bien me le faire savoir au 06 61 79 56 30 ou sur ce blog, le plus rapidement possible.

Il se fait tard, je vous réserve mes réflexions pour demain.

Bonne nuit.

29 janvier 2007

Le retour de l'Europe.

Bonsoir à toutes et à tous.

Un évènement est passé quasiment inaperçu en France ce week-end, la réunion à Madrid des "Amis de la Constitution européenne", c'est à dire les pays qui ont dit oui. Cette rencontre pose trois problèmes politiques:

1- La France est manifestement isolée, face à 18 nations qui se sont démocratiquement prononcées en faveur de la Constitution européenne. Le fait que la procédure soit généralement parlementaire ne change rien, sauf à être anti-parlementaire, qu'on le dise alors. Seuls les Pays-Bas, avec la France, ont voté non. Que va faire désormais la France?

2- Les partisans du non en France ont dit à plusieurs reprises qu'ils n'étaient pas hostiles à une Constitution pour l'Europe, mais pas celle qu'on leur proposait. Les "Amis de la Constitution européenne" prennent acte de cette position et demandent qu'on leur fasse des propositions pour débloquer la situation. Que va proposer la France?

3- Les "Amis de la Constitution européenne" estime qu'il ne faut pas d'un nouveau Traité a minima, comme le proposent certains hommes politiques français, Sarkozy le premier, c'est à dire un mini-traité ne retenant que ce qui fait consensus, mais au contraire un maxi-traité, comportant ce que ses adversaires voudraient lui ajouter pour la perfectionner. Comment va réagir la France?

L'Europe et ces trois questions, voilà vers quoi j'aimerais que se dirige le débat politique français.

Bonsoir à toutes et à tous.

28 janvier 2007

BHL pour DSK.

Bonsoir à toutes et à tous.

J'ai commis une petite erreur dans mon billet de ce matin, dont je me suis rendu compte en lisant cet après-midi le "bloc-note" de BHL dans Le Point. Le philosophe a certes salué la candidature de Ségolène Royal quand elle a été désignée par le PS, mais sa préférence durant la campagne interne allait à DSK.

Bonne soirée.

La campagne m'inquiète.

Bonjour à toutes et à tous.

La campagne des présidentielles prend une inquiétante tournure. Un humoriste piège Ségolène Royal en se faisant passer pour le premier ministre canadien et lui arrache ainsi des propos sur l'indépendance de la Corse qui font polémique. Au nom de la liberté et de l'humour, j'accepte que l'amuseur fasse une blague de potache, mais l'usage qu'en fait Nicolas Sarkozy n'est pas honnête. Faire un usage public d'un entretien privé, prendre pour argument une boutade sortie de son contexte, non ce n'est pas honnête et ce n'est pas l'idée que je me fais du débat politique. Faut-il donc que Sarkozy n'est rien à dire d'autres contre Ségolène Royal? Après l'affaire des Renseignements généraux, après l'affaire de la situation fiscale de Ségolène Royal, voilà l'affaire du Québec et de la Corse...

Et ce n'est pas fini... Pierre Lellouche, député UMP, spécialiste de la Défense, reproche à la candidate socialiste de ne pas connaitre le nombre exact de sous-marins nucléaires français. Sarkozy connait-il le nombre exact de nos forces militaires engagées sur les terrains extérieurs? Je ne crois pas. Bayrou sait-il précisément le nombre de missiles à ogives nucléaires du plateau d'Albion? Je ne crois pas non plus. La politique n'est pas un quiz où les candidats seraient départagés par un jeu de questions-réponses comme à la télévision. La politique est une confrontation de convictions et de propositions.

Evidemment, je ne sous-estime pas la dimension technique des dossiers et leur bonne connaissance. Mais la politique et la technique ne se confondent pas. Je me souviens de ces années 70 où la droite attaquait régulièrement Mitterrand sur son incompétence économique. Je me souviens particulièrement de ce débat durant lequel Giscard osa demander au candidat socialiste le cours de la monnaie allemande et celui-ci de refuser de répondre, avec raison. Au bout du compte, c'est Mitterrand au pouvoir qui jugula l'inflation, et pas Giscard.

Dans un autre registre, je suis toujours irrité par les questions du type "Quel est le prix de la baguette de pain ou du ticket de métro?", comme si les réponses assuraient de la valeur et de la crédibilité d'un homme politique. Cette démagogie (on parle plus volontiers aujourd'hui de "populisme") m'est insupportable.

Pour finir, la lecture du Parisien -Aujourd'hui en France de ce matin, avec l'interview de Bernard-Henri Lévy, est surprenante. BHL lui aussi se met à douter de Ségolène Royal, qu'il soutenait cependant il y a quelques mois. Et d'évoquer cette hypothèse extravagante, dont on ne sait s'il la redoute ou la désire: un congrès exceptionnel du PS remplacant Ségolène Royal par François Hollande!

Quand je vous dis que la campagne m'inquiète... Pour ma part, je ne partage pas les états d'âme de BHL. A la différence de lui, mon choix s'était porté sur DSK, mais les socialistes ont tranché et l'heure est au rassemblement derrière notre candidate. Soutenons la encore plus fort aujourd'hui, au moment où la droite a lancé une sérieuse offensive pour la déstabiliser.

Bon dimanche.

27 janvier 2007

Captation d'héritage.

Bonsoir à toutes et à tous.

Le premier grand meeting de Sarkozy depuis qu'il est officiellement candidat a eu lieu jeudi soir, à Saint-Quentin, chez moi, dans ma ville. Normal, l'un des maires-adjoints est Xavier Bertrand, son porte-parole, qui se présente comme représentant de la "droite sociale" (sic). Et si Sarkozy est venu dans cette ville ouvrière, cruellement touchée par la crise, longtemps détenue par le Parti communiste à l'image de bien des villes du nord, c'est qu'il voulait parler aux travailleurs, s'adresser à l'électorat naturel de la gauche et poursuivre ce qu'il a commencé durant son discours d'investiture, une captation d'héritage, et même une falsification de l'Histoire.

Cet homme de droite veut dépasser le clivage droite-gauche. Ce libéral, admirateur de l'économie américaine, drague des terres socialistes. Ce partisan de la rupture est depuis longtemps au gouvernement. Sans doute veut-il rompre avec lui-même? Sarkozy cite Jaurès, Blum et Mitterrand. Et pourquoi pas Trotsky, Mao et Che Guevara? "N'importe quoi!", comme disent nos jeunes.

Jaurès, Blum et Mitterrand ont été de rudes adversaires de la droite, qui en retour ne les a pas ménagés. Quel sens y a-t-il à établir une fausse et impossible filiation, une généalogie tronquée? C'est ce que fait pourtant Sarkozy. Car il saît pouvoir faire le plein des voix de son propre camp, mais pour gagner, il faut un peu plus, il faut déborder sur le camp d'en face . C'est ce que croit faire finement Sarkozy.

Pourtant, la manoeuvre ne trompe pas. Ce n'est pas des évocations ou des invocations qui changeront la réalité. Rien dans le programme de l'UMP, le parti de Sarkozy, ne montre une conversion aux idées de gauche.Les propositions de Sarkozy feraient hurler de rage ou de rire n'importe quel progressiste conséquent. Alors, ne suivons pas la droite dans ce grossier stratagème. Jaurès, Blum ou Mitterrand auraient renvoyé Sarkozy dans l'enfer libéral de ses rêves.

Bonne nuit.

25 janvier 2007

Drame hivernal.

Bonjour à toutes et à tous.

Je vais vous parler des aléas de l'hiver, puisque tout le monde en parle depuis quelques jours, et puisqu'à mon avis c'est un sujet éminemment politique. Qu'on en juge par les propos tenus et complaisamment rapportés par les radios et télévisions: Etat, gouvernement, préfets, sous-préfets, DDE, politiques, tous sont violemment pris à partie, accusés d'imprévoyance, d'incompétence, d'irresponsabilité. Les vrais victimes de l'hiver, si l'on en croit la déferlante des critiques, ne serait-ce pas les services publics?

Ce que les français ne comprennent pas, c'est que si peu de neige, un peu plus de froid puissent produire des conséquences si grandes: routes bloquées, trains stoppés, électricité coupée,... Comment une société moderne peut-elle, l'espace de quelques heures ou quelques jours, se vivre en quasi état de guerre ou de sous-développement? Et faut-il pour autant accabler les institutions et les services de l'Etat? (Remarquez que le secteur privé échappe généralement à l'opprobre)

Je pense que ce vrai faux drame hivernal a plusieurs explications:

- le confort nous a rendu exigeant, et c'est une bonne chose, mais point trop n'en faut. Nous avons perdu l'habitude des rudesses du climat, à quoi s'adaptaient fort bien nos grands et arrière grands parents.

- nous croyons beaucoup trop aux performances de la technique, nous lui demandons la perfection c'est à dire l'impossible. La météorologie ne sera jamais une science exacte, ses prévisions ne sont pas des prédictions mais des probabilités.

- nous détestons le hasard, l'imprévu, la malchance, l'incident, comme s'ils ne devaient pas exister. La meilleure organisation au monde n'empêchera jamais un camion de glisser malencontreusement sur quelques centimètres de neige et de bloquer une route durant plusieurs heures, malgré les efforts pour dégager le véhicule, à cause aussi des mesures draconniennes de sécurité.

- nous oublions que le trafic routier a énormément augmenté ces trente dernières années, que la mobilité est beaucoup plus grande, que les camions notamment ont envahi nos routes et nos autoroutes, tout automobiliste peut le constater. Bref, la circulation est devenue extrêmement délicate à gérer et à la merci de la moindre perturbation.

- enfin, nous avons perdu en autonomie, attendant beaucoup (beaucoup trop?) de l'Etat et de ses services. Quand j'étais enfant, mon grand père prenait sa pelle pour enlever la neige devant notre maison. Je ne dis surtout pas qu'il faut revenir au passé, et encore moins que l'Etat doit se désengager, ce n'est absolument pas ma philosophie politique. Mais il y a des responsabilités qui relèvent de l'individu, non pas tant d'ailleurs des responsabilités matérielles que morales: savoir par exemple prendre son mal en patience quand l'électricité est provisoirement coupée ou que notre automobile est stoppée quelques heures en rase campagne.

A mes yeux, la vraie question politique est dans la régulation du transport des marchandises, le contrôle de ses entreprises, l'alternative que représente le rail. Pour le reste, je me méfie des remises en cause de l'Etat et de nos services publics, qui font généralement leur travail correctement, même si on peut toujours espérer qu'ils fassent encore mieux.

Bonne journée.

24 janvier 2007

Ca continue.

Bonsoir à toutes et à tous.

A la lecture du Canard Enchaîné de ce matin, j'apprends que des agents des Renseignements Généraux sont chargés d'enquêter sur l'entourage de Ségolène Royal. Le Ministre de l'Intérieur dément. Soit, mais le Canard passe pour sérieux et bien informé.

En fait, le vrai problème doit être posé autrement. Il n'est pas normal, pas juste, peu honnête qu'un Ministre de l'Intérieur soit en même temps candidat à la présidentielle, puisque ce même ministre est l'organisateur de ce scrutin. On ne peut pas être à la fois juge et partie, vieille adage du Droit qui vaut aussi pour la politique, du moins pour ce qu'on peut appeler la morale politique. En effet, aucune règle n'oblige Sarkozy à démissionner mais il serait bon et conforme au principe démocratique qu'il le fasse.

Ainsi, personne ne pourrait le soupçonner de ce que révèle aujourd'hui le Canard Enchaîné, utiliser les moyens de police à sa disposition en vue de gêner sa principale rivale. Sarkozy lui-même reconnait que la démission serait une attitude normale et correcte puisqu'il va, dit-il, le faire, mais... le plus tard possible.

Bref, après la campagne de la semaine dernière à propos de la situation fiscale de Ségolène Royal, qui n'a pas fait long feu, certains à droite cherchent une nouvelle faille. La peur est manifestement dans leur camp, peur de perdre les élections, tentative d'y remédier à n'importe quel prix. Les français ne seront pas dupes de ces manoeuvres.

Bonne nuit.

22 janvier 2007

Adieu l'abbé.

Bonsoir à toutes et à tous.

Comme vous, en apprenant la triste nouvelle aux informations de ce matin, j'ai été affecté par la disparition de l'abbé Pierre. C'est plus qu'un homme qui meurt, c'est une figure nationale, un héros de notre temps, régulièrement au sommet des sondages, la personnalité sans doute la plus estimée de France.

Et je le salue aussi la mémoire de l'abbé en tant que fervent laïque, président de la Ligue de l'enseignement de l'Aisne, parce qu'il a fait sortir l'aide aux pauvres de la simple charité. En fondant l'association Emmaüs, il a donné aux sans-logis les moyens de s'organiser par eux-mêmes, de retrouver par le travail leur dignité perdue. Dignité au lieu de charité, voilà une perspective qui ne peut que plaîre au laïque que je suis.

L'action de l'abbé Pierre est remarquable d'un autre point de vue. Avant la montée en puissance du mouvement associatif dans les années 70, il a compris qu'une association, autant qu'un parti politique, pouvait s'essayer à "changer la vie" de ceux pour qui l'existence est devenue insupportable. Et il avait quelque raison et quelque mérite à le faire, lui qui avait commencé sa vie, on l'oublie trop souvent, par la politique, en tant que député MRP.

J'entends déjà les pessimistes, qui sont légions, dire que rien n'a changé, des enfants d'Emmaüs en 1954 aux enfants de Don Quichotte en notre hiver 2007. Le pessimisme n'interdit pas d'être intelligent. Au sortir de la guerre, une effroyable misère régnait en France, le logement, à la suite des bombardements, était défaillant, des bidonvilles, oui des bidonvilles comme dans les pays du Tiers Monde, existaient au pourtour de certaines grandes villes. Qui peut prétendre que la situation n'a pas radicalement changé et que le combat de l'abbé Pierre a été vain?

Il reste encore beaucoup à faire? Oui et alors? C'est parce qu'il y a eu des progrès hier qu'il y aura des progrès demain. Le pessimisme est l'alibi de ceux qui ne font rien. Bravo l'abbé, et adieu!

Bonne soirée.

21 janvier 2007

- 20%.

Bonjour à toutes et à tous.

Des dizaines de milliers d'enseignants dans les rues de Paris hier, une manifestation très réussie, à l'initiative pourtant de la seule FSU, et dans le même temps, une étude qui montre que les professeurs du second degré ont perdu 20% de leur pouvoir d'achat entre 1981 et 2004. 20%! Connaissez-vous une profession qui ait subi une telle perte? Moi pas.

C'est d'autant plus surprenant que le monde enseignant est réputé fort syndiqué et volontiers gréviste. Comment alors expliquer une telle dégradation sociale d'un métier pourtant souvent au coeur du débat politique? Je vois trois explications:

1- le syndicalisme enseignant, notamment le SNES, s'est concentré sur la défense des "moyens": l'emploi, les conditions de travail, l'allègement des classes, le renforcement de l'encadrement, etc. C'est logique pour un syndicat. De fait, le budget de l'Education nationale n'a cessé d'augmenter, ce que la droite a beau jeu de rappeler en réponse aux revendications syndicales. Mais l'accroissement des "moyens" n'a pas toujours eu des effets perceptibles dans la vie professionnelle des enseignants.

Surtout, cette priorité a mis au second plan les revendications purement salariales. Pour une raison qui est également psychologique, et je parle en tant qu'enseignant et syndicaliste: un prof manifeste aisément pour la réduction des effectifs par classe car l'objectif est pédagogique et d'intérêt national. En revanche, il a quelque scrupule à exiger une augmentation de salaire, tellement on lui a répété que cette démarche était "corporatiste", qu'il était un "privilégié" disposant de fréquentes vacances et de la sécurité de l'emploi. La pression de l'opinion conjuguée à la conscience professionnelle ont fait que les enseignants se sont peu mobilisé sur la revalorisation de leurs rémunérations.

2- la querelle entre les "anciens" et les "modernes", les partisans de l'instruction et de la transmission des connaissances opposés aux tenants de la pédagogie et de l'éducation, aussi intéressante soit-elle intellectuellement, a stérilisé les forces, dévoyé les énergies, suscité des passions destructrices et conduit finalement à une impasse. Ce combat interne a relativisé le combat externe, certes plus prosaïque, pour le pouvoir d'achat.

Le "pédagogisme" a exagérement été présenté comme un danger mortel, créant ainsi un catastrophisme très artificiel négligeant du coup la véritable menace. La seule question qui vaille est pourtant simple: comment adapter les lycées et collèges à un enseignement qui a cessé de s'adresser à l'élite pour devenir, et c'est heureux, un enseignement de masse?

3- l'éclatement du syndicalisme enseignant, la fin de la "puissante FEN", la rivalité entre organisations ont accentué les différences et divergences au détriment du front commun sur la question des salaires, sur quoi chacun s'accorde facilement.

Prochaine mobilisation enseignante, le 8 février.


Bon dimanche.

20 janvier 2007

Les partis en question.

Bonsoir à toutes et à tous.

Les collectifs anti-libéraux se réunissent ce week-end, n'ayant pas renoncé à une candidature unitaire, malgré la désignation certes contestée de Marie-George Buffet, malgré le cavalier seul d'Olivier Besancenot. C'est que José Bové n'a pas abandonné l'idée de se présenter, fort d'une pétition de 20000 noms en sa faveur. Mais que valent ces signatures face à l'appareil du PCF et celui de la LCR? Bové tente un dernier baroud d'honneur, avec une réelle mais vaine aspiration collective en sa faveur.

Chez les écologistes, tout le monde attend lundi. Nicolas Hulot dira s'il est candidat ou pas. Lui aussi a ses partisans et bénéficie d'un mouvement ascendant. Les sondages lui donnent 11%, contre 2% à Dominique Voynet. Va-t-il y aller? Il semble que oui mais je prends le risque de parier que non. Hulot a des idées politiques mais n'est pas un politique. Comment pourrait-il sans risque se lancer dans une aventure aussi difficile?

De ces deux remarques, je conclus que les électeurs apportent leurs faveurs à des candidats hors partis. Un syndicaliste paysan apparait comme mieux à même de porter les couleurs de l'antilibéralisme qu'une communiste ou qu'un trotskyste. Un animateur de télévision, défenseur de l'environnement, passe pour plus crédible qu'une militante historique de l'écologie politique, ancienne ministre.

Et le succès de Ségolène Royal n'est pas étranger à cette défiance envers les partis, tant il est vrai que sa candidature a été perçue comme se démarquant des fameux "éléphants".

Je veux bien que les partis politiques aient de nombreux défauts, mais il n'y a pas et il n'y aura pas de vie politique et de démocratie sans eux. Les rénover oui, les disqualifier non.

Bonne soirée.

19 janvier 2007

La chasse aux signatures.

Bonjour à toutes et à tous.

Les candidats à la présidentielle auront une semaine supplémentaire pour collecter leurs 500 signatures. La mesure est destinée à aider les "petits" candidats qui ont, dit-on et disent-ils, du mal à boucler leur liste. Pourquoi pas. J'espère en tout cas que ce n'est pas un clin d'oeil amical qui est ainsi adressé au Front national.

Quoi qu'il en soit, la règle des 500 signatures, très décriée, ne me semble pas injuste. Il faut savoir ce que l'on veut: soit il n'y a pas de règle, n'importe qui peut alors se présenter et c'est la paralysie du système; soit il y a une règle et il parait normal qu'un candidat soit capable de réunir 500 noms de maires derrière lui.

Je rappelle tout de même qu'il y a 36000 maires en France, dont la grande majorité ne sont rattachés à aucun parti. Si un candidat ne trouve pas dans le nombre 500 soutiens, c'est qu'il ne représente rien. Or, on ne se présente pas à une élection présidentielle pour sa bonne tête, ni même parce qu'on a des idées, sinon il y aurait des milliers de candidats. Non, on prend cette décision parce qu'on représente un courant de l'opinion. La démocratie est ainsi faite: on se définit par rapport aux citoyens, pas par rapport à soi, aussi éminent soit-on. C'est pourquoi la démocratie est une école de l'humilité.

Arlette Laguiller a dépassé les 500 signatures. C'est bien la preuve que le système fonctionne et n'écarte personne. D'ailleurs, depuis qu'existe l'élection présidentielle au suffrage universel, le nombre de candidats n'a pas cessé d'augmenter. C'est la confirmation qu'il n'y a pas d'exclusion.

Bon après-midi.

18 janvier 2007

Une bonne nouvelle.

Bonjour à toutes et à tous.

Le sondage IPSOS paru hier pourrait m'être désagréable. Sarkozy est donné gagnant à la présidentielle. Et pourtant, je trouve un motif de satisfaction, qui n'est pas négligeable. Pour la première fois depuis bien longtemps, Le Pen n'est plus le "troisième homme", titre que lui ravit Bayrou.

Je n'ai pas de sympathies politiques pour le candidat de l'UDF, j'ai déjà eu l'occasion de m'en expliquer sur ce blog. Son discours anti-système et anti-medias, lui qui est autant qu'un autre le produit du système et l'utilisateur des medias, m'irrite profondément. J'ajoute, sur le fond, que la social-démocratie à laquelle j'adhère se distingue fortement de la démocratie chrétienne qui demeure l'inspiration idéologique de François Bayrou. D'ailleurs, dans de nombreux pays d'Europe, on est soit social-démocrate, soit démocrate-chrétien, c'est l'alternative fondamentale.

Mais Bayrou est un démocrate, honnête homme, dissident courageux de son propre camp. Il est porteur d'un message original, porté par de fortes convictions. C'est une bonne nouvelle que ce candidat là l'emporte sur l'extrême droite qui, elle, n'apportera jamais rien de bon à notre pays.

Bonne journée.

17 janvier 2007

Lamentable...

Bonjour à toutes et à tous.

Ca y est, et c'est venu hélas plus rapidement que je ne le prévoyais, les coups bas de l'élection présidentielle. Ils ont certes toujours existé, mais ce n'est pas une raison pour se résigner à cette tradition française qui fait le déshonneur de la politique. Je crains qu'ils soient plus nombreux cette fois, puisque les deux candidats susceptibles de l'emporter sont au coude-à-coude.

Ségolène Royal, comme par hasard, est la cible du coup tordu, sur un sujet très sensible à gauche, l'argent. Ségolène Royal est assujettie à l'impôt de solidarité sur la fortune. Et alors? Elle reconnait être "aisée". Est-ce une faute, un crime, un délit? Je suis toujours surpris d'entendre critiquer la gauche qui dispose de moyens financiers et de patrimoines. On devrait plutôt l'en féliciter, tant il est vrai que ses intérêts devraient l'amener à rallier la droite, chez qui la présence de gens fortunés ne choque personne tellement elle semble naturelle.

Le procédé est détestable et ancien. Léon Blum déjà était moqué pour ses manières bourgeoises et l'on prétendait qu'il mangeait dans de la vaisselle en or! Par delà la calomnie, il est urgent de rappeler qu'il faut distinguer vie privée et vie publique, qu'un homme ou une femme politique doit être jugé sur la seconde et pas sur la première, sauf comportement délictueux.

Le débat sur la fiscalité était bien lancé depuis quelques jours, c'est un débat essentiel à l'action politique et à la présente élection présidentielle. Il vient depuis quelques heures de s'enliser dans le nauséeux. A qui profite le crime? Qui a intérêt à ce que ce débat ne se pose pas? Je vous laisse deviner, ce n'est pas difficile... J'espère de tout coeur que la sordide manoeuvre s'arrête, que le vrai débat reprenne.

Bonne soirée.

Lamentable...

Bonjour à toutes et à tous.

Ca y est, et c'est venu hélas plus rapidement que je ne le prévoyais, les coups bas de l'élection présidentielle. Ils ont certes toujours existé, mais ce n'est pas une raison pour se résigner à cette tradition française qui fait le déshonneur de la politique. Je crains qu'ils soient plus nombreux cette fois, puisque les deux candidats susceptibles de l'emporter sont au coude-à-coude.

Ségolène Royal, comme par hasard, est la cible du coup tordu, sur un sujet très sensible à gauche, l'argent. Ségolène Royal est assujetti à l'impôt de solidarité sur la fortune. Et alors? Elle reconnait être "aisée". Est-ce une faute, un crime, un délit? Je suis toujours surpris d'entendre critiquer la gauche qui dispose de moyens financiers et de patrimoines. On devrait plutôt l'en féliciter, tant il est vrai que ses intérêts devraient l'amener à rallier la droite, chez qui la présence de gens fortunés ne choque personne tellement elle semble naturelle.

Le procédé est détestable et ancien. Léon Blum déjà était moqué pour ses manières bourgeoises et l'on prétendait qu'il mangeait dans de la vaisselle en or! Par delà la calomnie, il est urgent de rappeler qu'il faut distinguer vie privée et vie publique, qu'un homme ou une femme politique doit être jugé sur la seconde et pas sur la première, sauf comportement délictueux.

Le débat sur la fiscalité était bien lancé depuis quelques jours, c'est un débat essentiel à l'action politique et à la présente élection présidentielle. Il vient depuis quelques heures de s'enliser dans le nauséeux. A qui profite le crime? Qui a intérêt à ce que ce débat ne se pose pas? Je vous laisse deviner, ce n'est pas difficile... J'espère de tout coeur que la sordide manoeuvre s'arrête, que le vrai débat reprenne.

Bonne soirée.

16 janvier 2007

SOS SDF.

Bonjour à toutes et à tous.

A cause de mon interruption de l'internet, je n'ai pas pu vous dire ce que m'inspirait le mouvement Don Quichotte pour l'hébergement des SDF et son dénouement. Drôle de nom pour une association! Don Quichotte, c'est le symbôle d'un personnage un peu "allumé" , chevalier errant qui prend les moulins à vent pour des adversaires...

Comment aussi ne pas être surpris par l'extrême médiatisation du mouvement: là où certains, je pense à Emmaüs, lutte depuis des décennies, une association aura en quelques semaines, en installant des tentes oranges au coeur de quelques grandes villes et en conviant des célébrités à y séjourner, bousculé l'opinion, le gouvernement et fait avancer la cause des sans-logis. Je suis impressionné favorablement tout en ne pouvant pas m'empêcher d'être dubitatif: les nouvelles mobilisations auront-elles désormais ce profil, médiatisation quasi exclusive, rapidité d'action, solution immédiate?

Le résultat, c'est le droit opposable au logement, dont on ne peut que se féliciter. Mais une fois la tension médiatique retombée, une fois les tentes repliées, une fois qu'un nouveau sujet aura enflammé nos écrans de télévision, qu'en sera-t-il du sort des SDF? Car le recours à la loi est une excellente chose, mais l'essentiel est dans la politique économique en faveur du logement social. Un objectif peut se décider en quelques jours, sa réalisation effective prend des années.

Ne l'oublions pas. La droite n'est pas devenue magicienne pendant les périodes de fêtes, même si son grand chef affirme que "tout devient possible".

Bon après-midi.

PS: autre remarque, ce genre d'action était il n'y a pas si longtemps à l'initiative de l'extrême gauche (le mouvement des "sans"). C'en est fini. Nouveau signe des temps?

15 janvier 2007

La rentrée de DSK.

Bonjour à toutes et à tous.

Hier sur RTL, c'était un peu la rentrée politique de DSK, après les semaines de campagne interne et la désignation de Ségolène Royal. Comment j'ai trouvé Dominique? En très grande forme, faisant preuve d'humour et d'aisance. Quelques réflexions qui ont retenu mon attention:

A propos de la politique fiscale, à partir de quand est-on riche? "C'est une question philosophique", rétorque DSK. Bien vu, et vous pouvez me croire, je suis prof de philo. Disons le autrement: la réponse est subjective. "Faire payer les riches" est sans doute un bon slogan, mais ce n'est qu'un slogan. La seule remarque sérieuse, c'est de reconnaitre qu'il y a des riches.

Sur ce blog, un intervenant régulier me faisait remarquer que la fiscalité ne doit pas stigmatiser une tranche sociale, que cela n'a pas de sens. Ce qu'il faut (c'est moi qui précise), c'est que chaque citoyen contribue à l'effort national proportionnellement à ses moyens. Voilà le sens de l'impôt sur le revenu, inventé ne l'oublions pas par des républicains.

Autre réflexion de DSK: la richesse ne doit pas se calculer sur le seul salaire ou revenu, il faut inclure le patrimoine. Or la France est l'un des pays où le patrimoine est le moins imposé. Aux Etats-Unis, l'héritage est moins protégé. Notre pays n'en a pas complètement terminé avec son passé aristocratique et ses fortunes héréditaires.

Sarkozy essaie de nous faire croire que les droits de succession sont élevés, alors qu'ils ne le sont vraiment que pour les plus riches. Comme la droite aimerait que les intérêts des humbles recoupent ceux des puissants! C'est un joli rêve, mais là encore, ce n'est qu'un rêve.

Bonne soirée.

14 janvier 2007

De PMF à DSK.

Bonjour à toutes et à tous.

L'anniversaire est passé quasi inaperçu et c'est dommage. Il y a cent ans, le 11 janvier, naissait Pierre Mendès-France, LA grande figure politique qui domina la gauche française dans les années 50 et 60. On se souvient plus spontanément de Mitterrand, en oubliant que celui-ci ne s'imposa vraiment que sur le tard de sa vie, à partir de la victoire du 10 mai 1981, mais quelle victoire!

PMF a tout de même participé au gouvernement du Front Populaire, il a mené une politique courageuse de décolonisation avant que de Gaulle n'adhère à cet objectif, il a prôné le réalisme économique à l'heure où la révolution était à la mode, et jusqu'en mai 1968, il demeure une alternative possible pour la gauche réformiste. A tous les sens du terme, PMF a incarné le socialisme démocratique, en ce terrible siècle de socialismes autoritaires.

Aujourd'hui autant et plus qu'hier, PMF doit être, pour nous réformistes de tous pays, sociaux-démocrates d'Europe, une référence, une source d'inspiration. Michel Rocard, comme lui membre un temps du PSU, a poursuivi l'héritage dans les années 70 et 80. Lionel Jospin, dans les années 90, n'était pas très loin de cette filiation. Le relais est maintenant assuré par Dominique Strauss-Kahn.

A ce propos, n'oubliez pas d'écouter DSK ce soir, 18h30, sur RTL, au Grand Jury.

Bon dimanche à vous.

13 janvier 2007

Politique fiscale, politique sociale.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je ne sais pas si François Hollande a raison de proposer la suppression des allègements fiscaux accordés par la droite aux catégories aisées. Il faut voir. Je me réjouis que Ségolène Royal ait fait appel à DSK pour mener une réflexion sur la fiscalité et l'endettement public. Voilà un geste concret de rassemblement, que j'appelais de mes voeux il n'y a pas si longtemps sur ce blog.

Quant au fond de la question, il ne faut pas isoler une hausse des prélèvements de l'ensemble de la politique économique et sociale. Faire payer les riches, pourquoi pas, à condition de dire pour quoi faire. Car l'emploi doit rester, à mon avis, le premier objectif.

Mais ce qui m'amuse le plus dans cette affaire, ce sont les réactions de la droite, fidèle à elle-même et à ses intérêts de classe. Elle est choquée qu'on puisse envisager de taxer les revenus de 4000 euros nets mensuels, elle y voit une intolérable atteinte aux classes moyennes! Certes, les très riches gagnent beaucoup plus que cette somme, mais les classes moyennes ne l'atteignent pas.

Selon l'Office français de la conjecture économique, cette catégorie oscille entre 1200 et 1840 euros. Le sociologue Louis Chauvel, auteur de l'excellent "Les classes sociales à la dérive", fait commencer les classes moyennes à 1500 euros, jusqu'à 3000 euros, soit un bon tiers de la population.

Pour terminer, une petite question: combien de salariés du privé gagnaient-ils plus de 2959 euros en 2004? 10%... (statistique INSEE). Alors, la droite n'a pas à s'inquiéter du sort des classes moyennes, sauf si ce sont les intérêts des catégories supérieures qui la préoccupent.

Bonne soirée.

12 janvier 2007

Voeux du Conseil Général.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je rentre de Laon, où le président du Conseil Général présentait ses voeux. Je retiens du discours d'Yves Daudigny la politique combattive de sa majorité pour sortir l'Aisne de la torpeur et de la crise. C'est notamment la création du Center Parks, c'est aussi la campagne de notoriété "l'Aisneglish". Bravo.

Des voeux, c'est l'occasion de voir et de revoir les amis et les personnalités du département. J'ai échangé avec plaisir quelques mots avec René Dosière, à propos de son ouvrage qui vient de sortir sur l'argent secret de l'Elysée. Quel dommage, quel gâchis, quelle injustice que ce parlementaire de grand talent (tous les députés n'ont pas une notoriété nationale) n'ait pas été réinvesti pour les prochaines législatives!

Misère parfois de la politique.


Bonne nuit.

11 janvier 2007

Bonne année à vous tous!

Bonjour à toutes et à tous.

Vous me pardonnerez ces quinze jours de silence mais je me suis ressourcé dans mon Berry natal pendant les vacances de Noël, puis mon déménagement a occasionné une coupure de la ligne internet.

A toutes et à tous, je présente mes meilleurs voeux pour 2007, dont on comprendra sur ce blog qu'il soit avant tout politiques:

- d'abord, je souhaite la victoire de Ségolène Royal lors des présidentielles qui ne sont plus maintenant que dans trois mois et demi.

- ensuite, j'affirme que cette victoire se fera avec des socialistes rassemblés, et qu'on me permette de présenter des voeux chaleureux à Dominique Strauss-Kahn, qui a mené en 2006 une belle bataille interne et permis pour la première fois dans l'histoire du Parti socialiste l'émergence d'une sensibilité ouvertement social-démocrate.

Longue vie aussi à ce blog, puisque l'année qui commence sera inévitablement riche en commentaires politiques.

A très bientôt.