L'Aisne avec DSK

31 décembre 2009

Les voeux du président.

Bonsoir à toutes et à tous.

Avez-vous vu les voeux du président à la télé ? Ou bien sur votre ordinateur ou votre portable, puisque c'était l'innovation de cette année ? Le gaillard a la pêche et l'assurance, comme toujours. Mais je n'ai pas aimé le côté catalogue de la Redoute de son intervention, avec la liste de toutes ses réformes, toujours fastidieuse. Il agit, on le sait. Mais agit-il dans le bon sens ? C'est toute la question. Le volontarisme ne suffit pas, il faut savoir au service de quoi et de qui on le met. La réponse est sur ce blog, du 1er janvier au 31 décembre de chaque année.

J'ai noté quelques petites expressions, presque des clins d'oeil qui marquent l'homme de droite. Ainsi la référence aux "accidents de la vie", pour désigner le chômage ou la précarité. Non, ce ne sont pas des "accidents de la vie" mais la logique d'une société libérale qui sacrifie beaucoup trop au profit au détriment de l'individu. Ainsi aussi de cette Justice dont Nicolas Sarkozy souhaite qu'elle se préoccupe beaucoup plus "des victimes". Là, c'est le petit coup de klaxon démago : comme si l'institution judiciaire négligeait, par je-ne-sais quel plaisir pervers ou principe idiot, les victimes ! En vérité, et on l'oublie trop souvent, la Justice est d'abord ce qui punit les coupables et blanchit les innocents.

Sauf erreur de ma part, car je n'ai peut-être pas été complètement attentif au chapelet de mesures, il n'a pas été question du grand débat sur l'identité nationale. Étrange et révélateur lapsus pour une initiative qui se veut pourtant grandiose. Il n'a été évoqué que très indirectement, à la fin des voeux, sous forme alambiquée de rappel au "respect" dans le débat entre Français. Bref, Sarkozy fait entrer la bête dans la bergerie puis crie au loup ! Trop tard.

Allez, c'est notre président, que le peuple s'est donné démocratiquement. Je lui souhaite donc une bonne année, en lui suggérant d'être un peu plus attentif aux remarques de la gauche. Sur la taxe carbone par exemple, ça lui aurait évité bien des déconvenues.


Bon réveillon à toutes et à tous.

Supprimer les courants.

Bonjour à toutes et à tous.

Pour une fin d'année politique, c'est une belle fin d'année politique ! Je fais référence au texte rendu public par trois députés socialistes, Bianco, Gorce et Vallaud-Belkacem, qui demandent la suppression des courants dans notre Parti. Je milite depuis longtemps pour cette mesure, et nous sommes nombreux au Parti socialiste, quelles que soient les sensibilités. Car le maintien des courants, c'est la mort du PS, sa dévitalisation progressive et une assurance-vie pour la droite. Je parle de ce que je connais : Saint-Quentin en donne l'illustration dramatique et presque caricaturale.

Les courants n'ont pas toujours eu ce rôle mortifère. Je parle encore de ce que je connais parce que je l'ai vécu : les années 70 ont été la période glorieuse des courants. Ceux-ci représentaient alors des familles de pensée qui alimentaient intellectuellement le Parti. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il faut avoir connu le CERES, les rocardiens, le poperénisme pour voir la grande différence avec la réalité affligeante actuelle.

Les courants se sont transformés en clans : au niveau national, ce ne sont plus que des "écuries présidentielles", et au niveau local des amicales pour promouvoir la carrière des élus. L'idéologie n'y a pratiquement plus sa place. Au gré des intérêts des uns et des autres, on change allègrement de "courant", sans aucune gêne. Au moment des votes internes, les chefaillons font adhérer en masse, y compris des non socialistes, y compris en donnant un coup de pouce pour payer les cotisations. C'est ce qu'on appelle de la malhonnêteté et de la manipulation. Mais chut, il faut que ça reste "dans la famille".

Mais oui mes jolis ! Tout ça pour faire votre petite tambouille électoraliste ... Dénoncer ou moraliser n'a strictement aucun effet. Ce qu'il faut, c'est changer les modes de désignation de nos candidats, c'est-à-dire les statuts du PS. En économie, on frappe à la caisse quand on veut faire avancer la situation. En politique, il faut viser le pouvoir et sa répartition. C'est ce que proposent Bianco, Gorce et Vallaud-Belkacem. Un passage de leur texte pointe l'essentiel :

"Le vote à chaque congrès devrait se limiter à l'élection du ou de la Première secrétaire national(e). Par la suite, nous ne voterions plus en interne pour des courants, mais en fonction des seules compétences et arguments de chacun lorsqu'il s'agira de désigner nos candidats, et en fonction de nos seules convictions lorsqu'il s'agira de définir un positionnement politique".

Quelques mots seulement, une vraie révolution dans le Parti, que je souhaite le plus rapidement possible.


Bonne journée.

30 décembre 2009

2009, année maussade.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je ne sais pas si c'est la pluie qui tombe en ce moment sur Saint-Quentin qui m'inspire cette réaction, mais l'année 2009 qui s'achève m'apparaît rétrospectivement très maussade. Il y a d'abord eu, dans les premiers mois, en janvier et mars, ce formidable mouvement populaire et social qui, à l'appel des syndicats unis, a fait descendre les Français dans la rue, en réaction à la crise financière mondiale. Et puis ... plus rien, aucun résultat, le gouvernement n'a pas cédé, rien accordé. Première raison d'être maussade.

La deuxième, c'est bien sûr le résultat des élections européennes, très mauvais pour la social-démocratie dans tous les pays, mais très mauvais aussi pour la gauche radicale. Comme si les peuples, dans une situation pourtant économiquement difficile prouvant les impasses et limites du capitalisme, faisaient malgré tout confiance aux partis de droite ! Il y a de quoi l'avoir mauvaise, et maussade ...

A Saint-Quentin, ce n'est guère mieux, et comme ça ne peut pas être pire, on se console comme on peut, mais quelle année ! La droite locale continue tranquillement de dominer, avec ses 60% à la dernière élection, et l'opposition de gauche poursuit sur sa lancée, dont vous savez ce que je pense. Les deux événements de l'année sont à droite : d'abord la venue historique de Nicolas Sarkozy, qui nous a rappelé sa capacité écrasante de mobilisation, que seuls les aveugles ne veulent pas voir ; ensuite la victoire de Pascale Gruny aux européennes, d'autant plus humiliante pour nous qu'elle prend en quelque sorte la place de notre députée. Maussade et désespérant. Mais comme nous avons l'habitude, nous finissons par ne plus trop y faire attention ...

Je ne veux pas vous quitter ce soir sur une note aussi pessimiste, vous risqueriez de faire des cauchemars. Si 2009 a été maussade, qui sait si 2010 ne sera pas joyeuse ? Il y a les régionales, où les socialistes peuvent espérer gagner. Et puis, nous préparerons, du moins je l'espère, les cantonales de l'année qui suivra. Là, l'occasion nous sera donnée, si nous savons la saisir, de battre la droite en choisissant assez tôt nos candidats, en préparant assez vite la campagne dans les deux cantons renouvelables. La pluie peut cesser, les nuages se dissiper, une trouée apparaître et quelques rayons de soleil nous réchauffer. J'y crois, c'est tout le mal que je souhaite à la gauche locale.


Bonne soirée.

Un coup de tonnerre.

Bonjour à toutes et à tous.

Il peut y avoir de l'orage en plein hiver, et un coup de tonnerre dans le ciel politique à deux jours du réveillon. Les paresseux et les fatigués qui croient en la trêve des confiseurs en seront encore pour leurs frais. La décision du Conseil constitutionnel à propos de la taxe carbone va les tirer de leur torpeur vacancière. Décidément, la politique n'épargne personne, surtout ceux qui n'en font pas en laissant croire le contraire. De cette invalidation, je retiens six réflexions :

1- Il est toujours réjouissant de voir la République fonctionner. Car ce régime n'est pas la gouvernance d'un seul, même mandaté par le peuple ; c'est un système de pouvoirs et contre-pouvoirs démocratiques, dont le Conseil présidé par Jean-Louis Debré et chargé de vérifier la validité des lois est l'un des rouages essentiels. Il est bon de le rappeler.

2- Sarkozy termine l'année par un camouflet, suscité par le Parti socialiste, puisque c'est nous qui avions fait appel au Conseil constitutionnel. C'est bon à prendre quand on est de gauche. Un cadeau de Noël après la date, en quelque sorte. Et puis, l'événement confirme ce que la droite infirme : il y a une opposition dans ce pays, elle est conduite par le Parti socialiste, elle fait son travail d'opposition.

3- Sur le fond, comprenons bien que la taxe carbone n'est pas rejetée dans son principe mais dans ses modalités. Le Conseil constitutionnel ne se prononce pas sur le contenu d'une loi, sur son bien fondé politique mais sur sa forme juridique, en l'occurrence irrecevable.

4- Ce qui cloche et qu'a repéré le Conseil constitutionnel, c'est que cette loi, l'une des plus importantes de son quinquennat selon Sarkozy, multiplie à l'excès les exonérations et dérogations, qui font que l'exception ne confirme plus la règle mais devient quasiment la règle. Ce travers est d'ailleurs celui de nombreuses lois aujourd'hui, et contraire à ce que Montesquieu appelait "l'esprit des lois", dont le respect est fondamental en République : l'universalité de la loi, l'égalité de tous devant la loi (c'est pourquoi, soit dit en passant, une loi interdisant la burqa me semblerait anticonstitutionnel, c'est-à-dire anti-républicaine).

5- Cette tendance à s'éloigner de la loi et à favoriser le privilège est profondément contemporaine, et nous aurons du mal à nous en débarrasser : c'est l'individualisme qui en est le ressort, l'éloignement du sens collectif, de l'intérêt général. Tout le monde est d'accord pour instaurer une taxe carbone mais personne ne veut la payer et chacun s'emploie à justifier que c'est à l'autre et pas à soi de verser son écot.

6- La gauche doit se saisir de cet échec de la droite pour promouvoir l'écologie dans la campagne des régionales. Jusqu'à présent, nous avons trop dépendu des thèmes imposés par l'adversaire (essentiellement la fiscalité). Montrons que l'impôt a son utilité, précisément en matière de sauvetage de la planète et de notre avenir. D'autant que le souci de l'environnement se traite aussi à l'échelle régionale et qu'il est transversal à bien d'autres domaines.


Bonne journée.

29 décembre 2009

Ces années-là.

Bonsoir à toutes et à tous.

Dans trois jours, nous changerons non seulement d'année mais de décennie. Je me suis amusé à résumer les précédentes en un seul mot. J'ai commencé à partir de celle que je connais, celle de mon adolescence : les années 70. Le terme qui s'impose : libération. C'était le journal du même nom, qui m'a beaucoup marqué, mais surtout toutes les formes de libération possibles et imaginables. Et le début de la décennie suivante nous a même libérés de la droite, qui dominait depuis un quart de siècle c'est-à-dire une éternité !

Les années 80, je n'hésite pas non plus : argent est le mot qui convient à l'époque, dont Bernard Tapie était le roi. La gauche se convertissait à l'économie de marché, Fabius défendait "la France qui gagne" et "l'esprit d'entreprise", le fric investissait et bouleversait le paysage audio-visuel (devenu odieux-visuel ?). C'est en tout cas comme ça que j'ai perçu ces années-là.

Et puis est venue la décennie 90. Et là, je ne sais pourquoi, mais je cale, je n'arrive pas précisément à les identifier, je ne trouve aucun mot qui les caractérise. Peut-être pouvez-vous m'aider ? Les années 2 000, celles dont nous sommes en train de vivre les dernières heures, no problem : technologie, c'est le maître-mot, et c'est déjà ainsi qu'on se les représentait trente ans auparavant, quand j'étais gamin. Nous avons la tête pleine de téléphone mobile, ordinateur portable, internet, télévision numérique et tout le reste. C'est très chouette, nous sommes beaucoup mieux informés que dans ma jeunesse, mais je ne suis pas certain qu'on soient devenus beaucoup plus intelligents.

Mon âge me donne un recul de quarante ans (qu'est-ce que c'est bien de vieillir ! Ça rend inexcusable d'être con ...). Par comparaison, il y a UN phénomène, un seul, que je n'imaginais pas alors : c'est la persistance et même la remontée des religions. Dans les années 70, la déchristianisation allait bon train, ceux qui allaient à la messe faisaient sourire et les seules formes de spiritualités conquérantes, unanimement condamnées, étaient les sectes. Aujourd'hui, le catholicisme reprend du poil de la bête, les églises évangéliques se développent à la vitesse grand V et l'islam radical fait l'Histoire. Il y a eu pourtant des signes avant-coureurs il y a trente ans : le musulman Khomeini renversant le régime pro-américain d'Iran, le catholique Walesa sonnant le glas du communisme en Europe.

Et les années 2 010, vous les sentez comment ? Je ne fais pas trop dans le genre prophétique, mais j'ai l'impression que le mot écologie pourrait bien s'imposer dans la décennie qui vient. Mais allez savoir ...


Bonne soirée.

La fin des convictions.

Bonjour à toutes et à tous.

En lisant la presse en retard depuis mon départ pour le Berry, je suis affligé et confirmé : c'est en politique la fin des convictions. Jean-Luc Belpaume, gremetzien, a rejoint le NPA parce qu'il n'avait pas de place éligible à "Colère et Espoir" ; Olivier Chapuis-Roux, communiste, a rejoint le MUP de Robert Hue au lieu de suivre ses camarades dans le Front de Gauche, parce qu'il veut conserver sa vice-présidence régionale ; Jean-Luc Lefebvre, maire PS d'Airaines, a rejoint les gremetziens parce qu'il n'a pas trouvé une bonne place sur la liste socialiste.

Tout cela me débecte. Il n'est pas interdit de changer de convictions, et même du tout au tout, car la vie est ainsi faite. Mais ces revirements au moment d'une élection, parce qu'on n'a pas eu ce qu'on voulait ou qu'on tient à conserver ce qu'on a, non, non et non ! C'est humain, je ne le conteste pas. Mais c'est petit, très petit, et l'existence est faite pour les grandes choses, pas pour les petites, qui sont méprisables.

Vous me direz peut-être que ces retournements de dernière minute sont aussi anciens que la politique ? Non, depuis quelques années, le phénomène s'est généralisé, il ne surprend plus guère. J'y vois deux raisons quasi culturelles : les engagements idéologiques ont perdu de leur force, les comportements individualistes priment sur tout le reste. Constat identique à propos des alliances : dans un même parti, les uns vont s'allier aux centristes, les autres aux lambertistes, au détriment de toute cohérence politique, pourvu qu'au tiroir-caisse des sièges, les places tombent dans l'escarcelle.

Où cela va-t-il nous conduire ? A un paysage politique où les grands partis auront moins d'importance que les petites structures, puisque ces dernières permettront plus facilement d'accéder à un poste éligible que l'ascension longue, difficile et tortueuse d'un appareil. A des alliances à la carte, localisées, intéressées, paradoxales, comme on l'a vu à Saint-Quentin pour les dernières municipales. Ce monde politique-là, il ne me réjouit pas, je n'en veux pas. Mais il s'installe. Je ne réussirai peut-être jamais en politique, du moins je n'aurai pas accepté ça.


Bonne journée.

28 décembre 2009

Rien à redire.

Bonsoir à toutes et à tous.

De retour à l'instant du Berry, je vais faire un peu dans la facilité, mais aussi dans l'efficacité, en vous proposant quelques extraits d'un article fort utile, repéré hier dans le Journal du Dimanche, page 22. C'est à propos de la loi interdisant la burqa, sur laquelle la droite va focaliser son action politique en début d'année. Je veux redire pourquoi il ne faut pas que la gauche tombe dans ce piège, en m'aidant cette fois de l'avis éclairé d'un constitutionnaliste, Dominique Rousseau. Appréciez l'argumentation :

1- "La loi est un texte général et impersonnel qui ne règle pas les cas particuliers. Or les femmes qui portent la burqa le font pour des motifs différents".

2- "Nous avons déjà, dans notre pays, des lois et des décrets qui permettent de régler cette question".

3- "Le trouble à l'ordre public est une notion qu'il faut manier avec prudence. Quand une femme se promène dans la rue avec une burqa, y a-t-il des bagarres ? Des agressions ? Un attroupement sur la voie publique ? Un blocage de la circulation ? La réponse est non".

4- "Une loi qui interdirait, de manière générale et absolue, le port de la burqa dans l'espace public risquerait la censure du Conseil constitutionnel, justement sur le fondement de l'article 10 [ de la Déclaration des Droits de l'Homme ] qui protège l'expression des opinions, même religieuses".

5- "Arrêtons de penser que tous les problèmes de notre société peuvent être réglés par la loi".

Je ne trouve rien à redire, rien à ajouter à tout ça, frappé au coin du bon sens, de la saine réflexion et de la laïcité bien comprise. La burqa provoque des débats passionnels. Dépassionnons le débat. Quant à ceux qui veulent faire sur ce sujet bras dessus bras dessous avec Sarkozy et Copé, qu'ils fassent. Mais sans moi.


Bonne soirée.

27 décembre 2009

La mémoire des autres.

Bonjour à toutes et à tous.

L'action politique procédant de la durée, elle n'existe pas sans la mémoire de ce qu'on fait et de ce qu'on est. Quand j'étais secrétaire de la section socialiste, je tenais tout particulièrement à ce que nous conservions des archives. Je les ai transmises à mon successeur, je ne sais pas ce qu'elles sont devenues.

A Saint-Quentin, j'ai le désagréable sentiment que la continuité n'existe pas, que les majorités de gauche qui se suivent se positionnent en opposition avec le passé, et pas dans son prolongement. Il y a là une façon de se diviser qui est aussi préjudiciable que les divisions sur l'instant. Notre mémoire est fragmentée. Le sens politique n'est lisible qu'à quelques militants très impliqués.

Pour l'opinion, c'est incompréhensible. Si nous échouons à chaque rendez-vous électoral, c'est aussi à cause de ça. A Saint-Quentin, il y a une mémoire de droite, une histoire communiste, il n'y a pas de récit socialiste. C'est la mémoire des autres, pas la nôtre.

Si je vous dis tout ça, c'est que je viens de lire ce matin une passionnante petite brochure éditée par la CGT du Saint-Amandois et rédigée par celui qui a été longtemps son secrétaire, communiste comme il se doit : Jean-Claude Coffin. Vous prenez Jean-Luc Tournay, vous lui rasez la moustache, vous teignez ses cheveux en blanc et vous ajoutez quelques années de plus sur son visage, vous aurez le portrait et surtout la carrure de Jean-Claude Coffin ! Voilà quelques éléments marquants que j'ai piochés dans son "Mouvement ouvrier dans le Saint-Amandois" :

1- A l'origine, il y a plus d'un siècle, ce sont des syndicats de ... bûcherons qui ont mis en place dans ce coin du Cher l'organisation cégétiste.

2- Saint-Amand a échappé à la révolution industrielle, à la différence des autres grandes villes du Berry. Le patronat voulait préserver son marché de l'emploi et ne pas se voir concurrencé par l'exode rural et l'implantation de nouvelles entreprises.

3- Il en a résulté un comportement très paternaliste des chefs d'entreprise, avec chez certains la forte incitation à participer à la messe, surtout en direction des femmes de salariés.

4- 1968 a mobilisé, mais dans le calme. Seul le patron de la grosse imprimerie Bussière a perdu son chapeau, bousculé par un cégétiste !

5- Deux figures "historiques" se détachent dans cette ville oubliée par l'Histoire : Robert Lazurick, député-maire SFIO avant guerre pour devenir patron du très droitier journal "L'Aurore" après guerre. A droite, c'est Maurice Papon, de sinistre mémoire, qui a été maire de 1968 à ... 1983. Pour redorer le blason de la ville, il y a ces admirables militants de la CGT dont Coffin nous présente la courte biographie.

C'est vieux tout ça ? Oui mais ça explique beaucoup de choses d'aujourd'hui, car les ramifications sont toujours là et plongent encore dans l'avenir. On ne bâtit rien sur rien. Si les socialistes saint-amandois comme les saint-quentinois ont souvent raté les rendez-vous avec l'Histoire, c'est qu'ils n'avaient plus, c'est qu'ils n'ont toujours pas d'histoire, des références, des racines, de grandes figures ... et des archives. On ne peut pas vivre, surtout on ne peut pas gagner avec la mémoire des autres.


Bon dimanche.

26 décembre 2009

Lendemains de Noël.

Bonjour à toutes et à tous.

J'ai changé ce matin de troquet pour le petit déj, je suis retourné cette fois dans le centre-ville bourgeois et son café non moins bourgeois, La Rotonde, qui en impose comme notre Carillon à Saint-Quentin, qui est comme lui l'endroit où aiment à se montrer vrais et faux bourgeois. Moi c'est surtout pour la presse que j'y vais. Il ne se passe pas grand-chose ici et dans le monde, je vous fais donc ma petite revue de presse locale.

D'abord pour remarquer que l'agence locale de la Nouvelle République a fermé. Il se passe un peu ce qui va arriver chez nous avec L'Union. Reste donc le Berry Républicain, quotidien, et l'Echo du Berry, hebdomadaire, dans lesquels j'ai pioché ces trois petites "infos" :

1- Le Berry est à onze heures de la Chine. Mais oui, c'est incroyable, je n'en reviens pas ! Le centre paumé de la France n'est pas si loin du bout lointain du monde, à peine une demi-journée, moins qu'il n'en faut pour une grande balade en vélo à travers la région. C"est avec ce genre de constat que la mondialisation prend tous son sens ... et fait peur à certains. Le trajet se fait bien sûr en avion, à partir de l'aéroport de Châteauroux, qui n'embarque cependant pas de passagers, que de la marchandise. N'empêche que la réalité est là et que ça fait tout drôle ! On m'aurait dit ça quand j'étais enfant, la Chine à onze heures du Berry ...

2- Dans le Saint-Amandois comme dans d'autres territoires, les élus ne jurent que par le "développement", ambition noble mais mot un peu magique. Quatre villages se sont associés pour exploiter le filon de l'endroit, qui n'en a pas tant que ça : la sortie d'autoroute, l'étape vers le grand Midi. Comment utiliser cet atout ? Un projet grandiose a pointé du nez il y a deux ans : centre commercial, entreprise de logistique, hôtel, restauration, loisirs, magasins, et même un casino. Le grand jeu, quoi ! Mais aujourd'hui rien ne va plus, la montagne a accouché d'un petit Mickey. Trêve de plaisanterie, cette péripétie pose le problème des "projets" de territoire, qui sont indispensables mais doivent être faisables. Peut-on reprocher à ces imprudents élus d'avoir été exagérément ambitieux ? Sans doute pas ...

3- Je termine cette revue de presse du Bas Berry d'après Noël par un fait amusant et intéressant. A Vierzon, la messe de minuit a été célébrée par un prêtre africain (ce n'est pas si rare, même ici : l'évangélisation se fait en sens inverse des siècles précédents !). Mais le plus surprenant est ailleurs : la cérémonie s'est déroulée dans une salle de spectacle, à la suite d'un show d'acrobates et de danseuses aux seins nus ! Je n'invente pas ! Les seins puis les saints, qui dira que le Berry n'innove pas ! Est-ce sacrilège ? Je ne pense pas. Toutes les créatures de Dieu, selon le point de vue chrétien, méritent d'être honorées, car toutes ont leur beauté. Et puis, est-ce si grave ? Les missionnaires en leur temps ont fait parfois plus contestable pour convertir les indigènes ...

Mais peut-être suis-je trop indulgent envers une église légèrement frivole et des élus qui voient trop grand ? Mettez-ça sur le compte de l'esprit pacifiant de Noël et profitez-en, ça ne durera sûrement pas.


Bonne journée.

25 décembre 2009

Histoires de bourgeois.

Bonsoir à toutes et à tous.

Ouf, l'@rrêt.net était ouverte en ce jour de Noël, mais en soirée ! (pour comprendre, voir dans les archives mes précédentes aventures berrichonnes). Ce matin, pas facile de trouver un troquet pour le petit déj. J'ai déniché un bistro populo comme je les aime. Quel formidable observatoire des comportements humains ! Il y en a qui attaquent la journée au blanc, et pas un seul verre ! D"autres viennent gratter pour gagner quelques sous qu'évidemment ils perdent. Quelle misère ! Quelques bons bourgeois mal réveillés, à cause du réveillon ou de la messe de minuit, achètent la presse ou des cigarettes. Tout ça est passionnant, j'y retournerai peut-être demain.

En parlant de bourgeois, je crois vraiment que la gauche ne s'en sortira qu'en nous reparlant des classes sociales. Pas exclusivement certes, mais un peu quand même, car l'analyse sociale est une composante de la culture de gauche. On n'ose plus aujourd'hui certains mots, et on a bien tort : classe ouvrière, grande bourgeoisie, oui ça existe et il faut en parler, comme la droite n'hésite pas à réactiver son vocabulaire de base, autorité, identité nationale et tout le ramdam.

Si je vous dis ça, ce n'est pas uniquement parce que j'ai vu et vécu, ce matin, dans un bar paumé d'un coin du Berry, les différences sociales presque inscrites sur les visages, flagrantes dans les comportements, les vêtements et les conversations. C'est surtout parce que nous assistons depuis quelques année, dans l'opinion publique la plus large, dans ce qu'on peut appeler aussi l'air du temps, à un refoulement, à un déni de cette réalité sociale et de sa structuration en classes (et pas besoin d'être marxiste pour admettre que les classes sociales, leurs cultures propres, leurs intérêts spécifiques sont des évidences indiscutables).

Et si j'insiste, c'est que j'ai une petite anecdote grandement significative à vous soumettre. C'était lundi, lors de mon Ciné Philo, pendant le débat autour du film Rapt, inspiré par l'enlèvement du baron Empain, avec dans la salle pas mal de psys, que j'avais invités pour évoquer le thème de l'enfermement et du retour à la vie normale. Mais cette lecture (psychologique) n'en interdit pas d'autres, d'autant que le film est assez riche : morale, économique, politique et ... sociale, puisque l'univers de la grande bourgeoisie y est décrit sans complaisance ni caricature.

J'ai donc fait un petit laïus, assez banal, sur les us et coutumes du monde bourgeois tel que Rapt nous le présente. Que n'avais-je pas dit ! Personne n'a repris ma modeste analyse, je me suis même vu, non pas contredire, mais disqualifié dans mon intention de poser le débat en termes sociologiques. Pour la salle, pourtant orientée plutôt à gauche, il ne fallait jurer que par l'approche psychologique.

J'ai bien sûr beaucoup de respect pour la psychologie, mais elle n'explique pas tout. Et puis, elle écarte généralement la dimension collective, donc politique, des problèmes. Qu 'on fasse donc un peu sa place à la sociologie et à la grille d'analyse des classes sociales. Car la culture de droite, qui réduit les conflits sociaux à des problèmes individuels, parfois moraux, ne peut que prendre comme pain béni la suprématie actuelle de la psychologie.


Bonne soirée.


PS : n'oubliez pas de me tenir au courant des nouvelles de Saint-Quentin et de l'Aisne.

23 décembre 2009

Lagarde met le feu.

Bonjour à toutes et à tous.

La fin d'année, c'est le temps des palmarès. Parmi eux, celui des politiques. Surprise, Christine Lagarde arrive souvent en tête. Pour les auditeurs de RTL, elle est même en deuxième position des personnalités, derrière Johnny ! J'aurais plutôt vu Borloo le sympa, Rama la rebelle ou Hirsch l'idéaliste. Mais non, c'est la ministre de l'économie et des finances, alors que son domaine n'est pas trop flambant avec la crise. Et puis, la personnalité de la grande Christine n'est pas haute en couleurs, elle ne fait pas vraiment parler d'elle. Comment expliquer cette surprenante popularité, qui fait dire à certains qu'ils la verraient bien Premier ministre ? J'y vois cinq raisons :

1- Un nom commun. C'est très secondaire, c'est même un peu bête mais ce n'est pas rien, le nom qu'on porte et l'effet qu'il produit. Avec Freud et Lacan, nous savons que le signifiant a son importance. Ségolène Royal fait autrement rêver qu'Adèle Michu. Christine Lagarde, c'est banal, mais du coup c'est rassurant, on s'y reconnaît. Et puis, Lagarde, c'est une vigie, une surveillance, une protection. Les Français d'aujourd'hui ont hélas besoin de ça, plus que de beaux rêves ou de grands projets. De Gaulle, autre nom prédestiné, ferait un bide à notre époque.

2- Une grande bourgeoise. Ce n'est pas parce que le nom est commun que la situation sociale l'est aussi. Christine Lagarde est un des meilleurs produits de la grande bourgeoisie. Elle le porte dans son allure, elle l'exprime dans son langage, elle en a la profession, femme d'affaires. Elle frôlerait presque la caricature. Eh bien, les Français, qui ont fait pourtant la révolution et se sont révoltés de nombreuses fois, conservent une certaine fascination pour les gens de la Haute, si simples, si bons, si dévoués ... Quand leurs yatchs viennent mouiller dans quelques criques de la Côte d'Azur, le peuple s'empresse d'aller voir. Nous sommes comme ça, coupeurs de têtes et faiseurs de rois. La classe, la distinction, on aime, même quand on s'en défend.

3- Une politique non politique. C'est une autre facette que les Français adorent, un plaisant paradoxe : nous apprécions les politiques surtout quand ils ne font pas de politique. Sinon on crache dessus. Lagarde, on ne la voit pas dans un meeting UMP, à la tribune, encore moins collant des affiches ou distribuant des tracts, ni même faire campagne et assurer un mandat d'élu (elle est seulement conseillère municipale à Paris, et depuis l'an dernier !). Au gouvernement, à ses débuts, elle a fait des bourdes, n'étant pas du sérail. Les Français lui pardonnent et apprécient.

4- La compétence. C'est tout ce qui lui reste quand le superflu est enlevé. Mais quel beau reste ! Les Français sentent intuitivement qu'ils n'ont pas besoin de discoureurs ou d'idéologues pour conduire le pays, que pour sortir d'une crise économique il faut faire appel à des économistes, Lagarde à droite, Strauss-Kahn à gauche.

5- La femme. Oui, je crois que le sexe a son importance dans sa popularité. A part l'expérience courte et malheureuse d'Edith Cresson, malgré la grande notoriété de Simone Veil, la France aimerait donner à une femme la charge d'un poste suprême, comme les Américains l'ont fait pour un noir. Avec Ségolène, nous avons failli. Avec Christine, on est sans doute dans la même aspiration.

Voilà ce que je peux proposer comme explications. Sinon quoi ?


Bon après-midi.


PS : je pars quelques jours où vous savez, je ne suis pas certain de pouvoir vous écrire, je vous souhaite donc de bonnes fêtes, nous nous retrouverons au pire la semaine prochaine. Mais le pire n'est jamais certain.

22 décembre 2009

La France dans le tunnel.

Bonjour à toutes et à tous.

Quand j'étais enfant, on m'expliquait que la neige énervait les animaux. Mais j'étais enfant et c'était dans le Berry. Ce que je constate aujourd'hui, c'est qu'elle rend fou les Français. J'en connais qui se plaignent de glisser sur les trottoirs, qui recherchent les responsables. C'est la faute à la neige, à pas-de-chance et à l'habitant qui ne nettoie pas devant sa maison ! Bon dieu, on est en hiver, il est froid, ça neige et c'est normal ! Pas de quoi se lamenter ...

C'est comme cette histoire de train bloqué dans un tunnel. Ok ce n'est pas n'importe quel train mais l'Eurostar, et pas n'importe quel tunnel puisque c'est celui sous la Manche. Et nous avions l'impression, en suivant les infos, que la France entière était prisonnière du tunnel. Mais ça change quoi ? Il y a eu une panne quelque part, le train s'est arrêté, les voyageurs ont attendu. Et après ? Pourquoi tout ce psychodrame national ? Etre ainsi sous la mer, bien à l'abri, c'est aussi une chance : on peut parler d'amour avec son conjoint, faire réviser leurs devoirs aux enfants, lire le journal Le Monde du début jusqu'à la fin (ce qu'on ne peut jamais faire en temps normal). Certes les hommes d'affaires feront un peu moins d'affaires, mais est-ce si grave ? Ils se rattraperont en 2 010, c'est pour bientôt.

Le secrétaire d'Etat aux transports s'est stupidement étonné : pourquoi un train s'arrête-t-il dans un tunnel où il n'y a pas de neige pour l'arrêter ? Bussereau n'est pourtant pas plus idiot qu'un autre, mais il veut plaire, flatter la population, aller dans le sens des râleurs. Ce n'est pas très digne, très citoyen, mais c'est ainsi : l'approbation de l'opinion vaut bien une sottise. Car si le train s'est arrêté dans le tunnel, c'est que la neige a perturbé son fonctionnement avant qu'il n'y entre ...

Sarkozy, lui aussi, lui surtout, a fait son numéro de démago sur le sujet. Il a carrément convoqué le président de la SNCF dans son bureau pour lui demander des explications, il a fait savoir que c'est en regardant les images des voyageurs à la télévision qu'il a réagi. Bref, notre président est un téléspectateur comme un autre, et un râleur comme tout le monde. Le patron de la SNCF s'est senti obligé d'aller se justifier le soir même sur TF1. En Angleterre, ils ont fait plus forts, le président de l'Eurostar a dû s'excuser sur le petit écran.

Vraiment lamentable, cette façon d'accuser des hauts fonctionnaires, des grands dirigeants d'entreprise, de les soumettre à un mea culpa public alors qu'ils n'y sont strictement pour rien dans ce qui se passe. C'est un très mauvais exemple donné à nos concitoyens, qui vont une fois de plus se défier des services publics. Pour l'occasion, Sarkozy redevient sarkozyste, il laisse entendre que lui seul peut régler les problèmes, en a une claire conscience et agit en conséquence. C'est dramatique en matière de citoyenneté : les corps intermédiaires sont bafoués, l'Etat est réduit à un infirmier et son président à ... un chef de gare. Vous imaginez Mitterrand ou Chirac se préoccuper d'un train bloqué et de ses passagers ? Comme si tout ça était du ressort d'un chef d'Etat !

A vrai dire, nous assistons là à un phénomène qui remonte à quelque temps et qui est récurrent : la négation du politique au profit de la technologie. Il n'y a plus de mauvais choix mais des pannes, il n'y a plus d'alternative mais des réparations, les Français ne votent plus, ils râlent. Ce qui est proprement sidérant, c'est que le RER parisien est en grève depuis bientôt quinze jours, que le problème est cette fois humain, que de la négociation devraient surgir des solutions, car ce ne sont pas des milliers mais des centaines de milliers de personnes qui sont pénalisées, et là, Sarkozy ne dit rien, ne propose rien, ne fait rien, ne regarde pas sa télé et ne convoque personne à l'Elysée. Non, ce qui le préoccupe, c'est un seul train en un seul endroit.


Bonne journée.

21 décembre 2009

Encore la burka.

Bonjour à toutes et à tous.

Manuels Valls et deux autres députés socialistes veulent déposer un projet de loi pour interdire la burka. Cette initiative est fâcheuse, pour plusieurs raisons :

1- Sur un tel sujet, le Parti socialiste devrait adopter une position commune, décidée par notre bureau national et portée par l'ensemble du groupe parlementaire. Si chacun continue à faire sa popote dans son coin, on ne va pas s'en sortir !

2- Proposer une telle loi quelques jours après qu'une centaine (et pas trois !) de députés UMP aient précédé, c'est ballot. Ce n'est pas comme ça, sur un sujet de société, qu'on va aider à distinguer la gauche et la droite !

3- Une loi contre la burka, stigmatisant un vêtement d'une religion particulière, est contraire au principe de laïcité, qui ne doit viser aucune confession spécifique (ou bien toutes sans distinction).

4- Cette loi est contraire au principe de liberté, qui laisse à chacun l'initiative de se vêtir comme il veut, et de rester anonyme s'il lui plaît.

5- L'argument de "l'humanité" du visage est philosophiquement contestable. Ce que nous sommes, c'est-à-dire notre humanité, ne s'affiche pas fondamentalement sur notre visage. Beau ou moche, blanc ou noir, accidenté ou pas, ce n'est pas le visage, ou pas seulement, qui détermine notre identité (ou bien de façon très superficielle, quasi administrative ou policière). C'est ce qu'il y a dans la tête plus que notre tête qui nous définit. C'est d'ailleurs pourquoi le délit de faciès nous est insupportable. Mais l'avantage de la belle gueule ou le réconfort de la gueule normale ne le sont pas moins.

6- En voulant interdire la burka dans un certain périmètre de l'espace public mais pas partout, en excluant l'espace privé, Valls est contradictoire : si la burka attente à la liberté de la femme, il faut l'interdire PARTOUT, et surtout dans l'espace privé, car c'est là où la femme est la plus vulnérable et la plus opprimée.

Mais je crains que pour beaucoup de nos concitoyens, l'émancipation féminine et la laïcité ont bon dos. Il ne s'agit pour eux, comme en Suisse, que d'empêcher la manifestation extérieure d'une religion, la musulmane, qui n'entre pas dans leurs habitudes, qu'ils ne tolèrent pas et qui les inquiète. Et moi, c'est bien ça qui m'inquiète.


Bonne journée.

20 décembre 2009

Le premier qui dit ...

Bonsoir à toutes et à tous.

Maxime Gremetz a présenté hier ses listes pour les élections régionales. Elles sont sans surprise, et pourtant l'événement est politiquement important, avec surtout des retombées politiques considérables à Saint-Quentin, fief gremetzien. Pour la première fois, le député de la Somme défend des listes qui ne sont pas celles du Parti Communiste Français, mais en quelque sorte du Parti Gremetzien. Les instances nationales du PCF ont même voulu, il y a quelques années, retirer sa carte d'adhérent au turbulent Maxime. C'est vous dire l'ampleur de la dissidence. Mais jusque là, elle n'avait pas été si j'ose dire officialisée. C'est fait depuis samedi.

Quelles conséquences sur Saint-Quentin et sa vie politique ? Pendant les municipales, une des raisons, qui étaient nombreuses, pour laquelle je m'opposais à ce qui se mettait en place, c'est que nous étions en train de nous allier non seulement à des lambertistes, négation de notre réformisme, mais aussi à des gremetziens férocement anti-socialistes (des communistes reconnus, en phase avec leur Parti, ça ne m'aurait pas dérangé, je suis favorable au rassemblement de la gauche).

A l'époque, que ne m'a-t-on pas reproché ! Que j'étais excessif, que le terme de "gremetziens" était purement polémique, que je sombrais dans l'anticommunisme primaire, qu'un strauss-kahnien ne pouvait qu'avoir cette position "droitière', etc, etc. Rien de tout ça n'était vrai. Je ne faisais qu'établir un constat : les lambertistes représentent une composante particulièrement sectaire de l'extrême gauche et les gremetziens ne sont plus fidèles à la ligne directrice de leur Parti.

A l'époque encore, sur ce blog, quand je présentais Olivier Tournay, conseiller municipal, comme gremetzien, celui-ci me faisait gentiment remarqué que ma remarque ne se fondait sur rien. Et maintenant, quand je vois son nom apparaître sur la liste Gremetz, en compagnie de plusieurs autres Saint-Quentinois, je lui dis gentiment : qui avait tort, qui avait raison ? J'ai toujours soutenu, je continuerai de soutenir que nos alliances municipales ont été pour le Parti socialiste local catastrophiques, nous discréditant au regard de l'opinion de gauche, nous interdisant tout espoir de victoire.

Vous connaissez sans doute le refrain de cette belle chanson : "Le premier qui dit la vérité, il sera exécuté". De ce point de vue, j'ai été gâté, et ce n'est pas fini ! Je crois même que ça ne pourra qu'empirer dans les prochaines années. Au fur et à mesure qu'on prendra conscience de la vérité. Comme ce samedi. Mais j'y suis prêt. Car qui a peur de la vérité ?


Bonne soirée.

Bis repetita.

Le Conseil régional de Picardie s'est réuni vendredi sans qu'il se passe à vrai dire grand-chose. La finalité était essentiellement technique, adopter une décision modificative afin de surseoir au vote du budget. C'est réglementaire et ça donne tous les éléments, à ceux qui le souhaitent, pour débattre des finances régionales. Mais qu'a-t-on entendu ? La droite se répéter, Gremetz éructer et le FN tenter de faire pire que les deux autres réunis. Avec ça, on n'est pas plus avancé !

Je me vois à mon tour contraint de répéter des évidences :

1- Le budget régional a fortement augmenté parce que le Conseil régional a fait le choix du développement de la Picardie. Sinon, comment aurait-on fait ?

2- De plus, les transferts de l'Etat vers les régions ont inévitablement augmenté les dépenses de fonctionnement. Mais la droite doit s'en prendre à qui ?

3- L'endettement par habitant est en Picardie dans la moyenne nationale. Cessons donc les faux procès.

4- Le désendettement se fera en un peu plus de sept ans, ce qui est un délai autorisé et raisonnable. Là aussi, il n'y a pas prise à polémique.

Attention, à force de se répéter, la droite picarde pourrait finir par lasser. Même en parlant de "faillite" sur l'air de la calomnie. Car faillite, une fois de plus, il n'y a pas, on n'en voit trace, même la plus infime. Le bouquet, c'est qu'au moment du vote, la droite, qui aurait logiquement dû s'opposer à la décision modificative, s'est simplement abstenue ! Allez y comprendre quelque chose ...

Un en tout cas dont le petit jeu n'est pas joli joli, c'est le Vert Arnaud Caron, qui est en quelque sorte le n°2 de la région, son grand argentier, et qui se désolidarise de sa majorité et de son exécutif. Certes il ne reprend pas les termes de l'UMP (encore heureux !) mais sa critique, aussi ciblée, aussi ponctuelle soit-elle, est proprement inacceptable. Un trésorier de n'importe quelle association se comportant ainsi se verrait vertement tancé. En privé, toutes les remarques sont permises, et même souhaitées, quand elles aident à progresser. Mais s'en servir à des fins électorales, dans un début de campagne, c'est intolérable.

Le Parti socialiste, parce qu'il a besoin d'eux, se montre indulgent plus qu'il ne le faudrait avec ses partenaires, et trop généreux quand il s'agit de leur accorder des places. A Saint-Quentin, en livrant des sièges aux gremetziens et aux lambertistes, c'est un boa constrictor imperator qu'on nous a fait avaler, à la région c'est la petite couleuvre verte. A force de menus chargés, certains changent de cantine. Il va bien falloir un jour ou l'autre arrêter ça, se demander sérieusement ce que sont un allié loyal et des alliances politiquement cohérentes.


Bon après-midi.

L'écologie est socialiste.

Bonjour à toutes et à tous.

Echec de Copenhague, propos d'Aubry sur la "social-écologie", mon billet d'hier m'est resté en tête, je veux y revenir ce matin. Bien sûr qu'on peut être de droite et écolo, et même d'extrême droite ! Le culte exacerbé de la nature existait jusque dans le nazisme. Mais il faut définir ce dont on parle, sinon on ne dit rien de pertinent. Si l'écologie c'est la protection de l'environnement, un homme de droite peut s'y reconnaître. Mais si c'est la dénonciation et la solution aux périls planétaires, tel que le sommet de Copenhague a tenté en vain de les aborder, l'écologie ne peut qu'être socialiste. Pour trois raisons :

1- La critique du capitalisme. C'est l'aboutissement naturel de l'écologie. Car le moteur du capitalisme, c'est le productivisme, la croissance matérielle sans limite, la démesure, ce que les anciens Grecs appelaient l'hubris. L'écologie ne peut que s'y opposer fondamentalement.

2- La transformation de la société. Elle ne se contente pas d'aménager des abris pour les oiseaux ou de protéger les beaux paysages. Face au réchauffement de la planète, ce sont les modes de vie, de production, de consommation qui sont à changer. Ce n'est pas une petite réforme, c'est une révolution, la seule à laquelle j'adhère, que je mets déjà un peu en pratique dans mon existence, et que les révolutionnaires patentés ne sont pas nécessairement les premiers à suivre.

3- La défense des démunis. On parle parfois d'un capitalisme vert, on se gausse du bio de luxe, des écolos bobos. Rien n'est plus faux ! On l'a vu à Copenhague : ce sont les pays riches ou en voie de le devenir qui sont réticents à l'exigence écologique, car ils veulent à tout prix conserver leur économie de surconsommation, de gaspillage et de pollution, dont les pays pauvres voudraient bien en revanche ne pas faire les frais.

Critique du capitalisme, transformation de la société, défense des démunis, ce sont les fondamentaux du socialisme. Comment ne pas voir qu'ils rencontrent aujourd'hui les aspirations de l'écologie ? A nous de faire en sorte que cette rencontre soit réussie.


Bon dimanche.

19 décembre 2009

Un socialisme vert.

Bonsoir à toutes et à tous.

Le sommet de Copenhague a été un échec. C'était relativement prévisible. Sarkozy a fait du Sarkozy, croyant pouvoir par le verbe bousculer les grands de ce monde. Il a eu raison d'essayer. Mais il a échoué. Les Américains et les Chinois ne se laissent pas impressionner, et c'est bien dommage, par un discours, surtout tenu par un Français.

A qui la faute ? A personne, à tout le monde, à un système, que les plus riches veulent conserver parce que c'est LEUR système, que les plus pauvres voudraient bien voir évoluer, parce que c'est la seule issue aux problèmes environnementaux. C'est ce qu'Aubry a parfaitement expliqué. On ne pourra régler les problèmes du monde qu'en changeant le monde, qu'en transformant l'organisation de la production, qu'en partageant mieux et autrement les richesses, qu'en édictant beaucoup plus de règles internationales.

Depuis le XIXème, cette aspiration porte un nom, elle s'appelle le socialisme. Elle est née, en son temps, des tragédies de la condition ouvrière. Elle doit s'ouvrir aujourd'hui aux tragédies de la condition planétaire. Au siècle de Marx, elle a connu l'espoir, qui s'est ensuite renié dans le socialisme rouge, le communisme. Je crois aujourd'hui à un socialisme vert, c'est-à-dire à une transformation des modes de travail et de consommation qui prenne en considération les impératifs écologiques.

Dire cela, c'est tout simple dire la vérité, et même l'évidence, ce n'est pas faire de la récupération. Nos partenaires et amis Verts ont le droit d'exister et de se développer, et je souhaite qu'ils contribuent ainsi à renforcer, politiquement et intellectuellement, l'ensemble de la gauche. Mais nous, socialistes, avons aussi le droit, et sûrement le devoir, de nous saisir des questions sur le climat et des réponses en matière de décroissance. Et si je ne suis pas écolo pur et dur, si je ne rejoins pas les Verts, c'est parce que je crois que la question sociale doit demeurer au coeur de la préoccupation environnementale.


Bonne soirée.

Nouvelles fraîches.

Bonjour à toutes et à tous.

Les nouvelles sont-elles fraîches ? Couci-couça. L'Aisne Nouvelle de ce matin nous rapporte en des termes plutôt positifs la réunion de Claude Gewerc en Thiérache. Le président du Conseil régional a manifestement choisi une campagne aux antipodes de celle de son adversaire de droite, Caroline Cayeux. Celle-ci a sorti le grand jeu, meetings publics avec Maxime Gremetz en guest star. C'est ronflant mais vide. Gewerc préfère la proximité, le contact avec les militants et les élus. Normal : Cayeux a un déficit de notoriété à combler, il lui faut assurer le spectacle. Gewerc, sortant, n'a pas besoin de ça.

Sur Saint-Quentin, ce sont les jeunes communistes qui font parler d'eux. Ils ont réuni une belle petite équipe, se montrent offensifs, avec au milieu d'eux Jean-Luc Tournay et Corinne Bécourt aux anges. C'est la relève assurée, nous expliquent-ils. De vieux militants sont venus transmettre le flambeau, c'est à dire remettre leur carte aux plus jeunes. Sympa. Et joli coup médiatique. On a beau critiquer la presse, tout le monde est content quand elle publie une grande photo. Sauf que l'exploit n'est pas d'être dans les journaux mais d'y rester, sur plusieurs années. A tous ces jeunes camarades, je dis bienvenue dans le monde de la politique, persévérance et courage !

Et à droite, est-ce que les nouvelles sont aussi fraîches que le temps ? Je ne sais pas, mais L'Union croit tenir un scoop, sans l'annoncer explicitement : Freddy Grzeziczak viserait la place de Colette Blériot aux prochaines cantonales. D'où de petites bisbilles entre les deux, dont nous parle la rubrique "Parole de Bouffon" des 7 et 15 décembre. Je n'ai pas fait d'enquête, je ne suis pas là pour ça, mais je n'y crois pas :

D'abord parce que tout ça, s'il y a un début de vérité, se terminera dans le bureau de Pierre André, qui tranchera sans laisser son camp se diviser. En politique, la division est un luxe de pauvre. Ensuite parce qu'un sortant qui fait bien son boulot (c'est le cas de Blériot) est sans problème réinvesti. Certes, Colette fait parfois un peu copain-copain avec nous autres socialistes au Conseil général. C'est un flirt qui peut irriter à droite, mais ça ne va pas très loin, c'est une séduction sans conséquence, la conseillère générale rentre vite dans le rang une fois revenue dans sa ville.

Enfin et surtout, s'il y a un canton où Freddy pourrait être candidat, c'est le Nord, pas le Centre. L'éloignement de Jérôme Lavrilleux laisse une place à prendre. Et puis, ce canton n'a jamais cessé d'être à droite, la victoire est donc assurée. A moins que la gauche ne se donne un bon candidat pour l'emporter. Ce n'est pas à exclure, c'est même à espérer.


Bonne et fraîche journée.

18 décembre 2009

Johnny et la neige.

Bonsoir à toutes et à tous.

C'était il y a quelques jours Johnny. Tout le monde ne parlait que de ça. C'est aujourd'hui la neige qui nous obsède. Et demain, ce sera quoi ? Sans doute n'importe quoi ... Mais pas besoin de ces emballements pour savoir que notre pays vit, depuis longtemps déjà, une sorte de décadence. Johnny Halliday est un grand chanteur populaire dont la durée de carrière est remarquable, quasi exceptionnelle. C'est qu'il a su s'adapter à toutes les modes sans vraiment lui-même en créer une nouvelle. Son succès actuel repose en bonne partie sur la nostalgie que provoquent le personnage et ses chansons.

De tout cela, je me réjouis personnellement, mais je m'inquiète politiquement. Par le passé, la France produisait des stars, qui fascinaient le monde entier, qui exhalaient un parfum de mystère, qui suscitaient des polémiques. C'est ce que nous avons connu avec Maurice Chevalier, Edith Piaf ou Yves Montand, qui étaient à leur façon des ambassadeurs de notre pays. Pas Johnny, dont la notoriété ne va pas plus loin que la Belgique et qui est parfaitement ignoré aux Etats-Unis. C'est une vedette, une énorme vedette, pas une star (voir l'analyse d'Edgar Morin dans son ouvrage "Les Stars", paru au début des années 60). La star est lointaine, distante, aussi inaccessible qu'une étoile. Elle ne fait pas de pub pour Optique 2 000 !

La neige maintenant ! C'est devenu une habitude depuis quelques années : aux premiers flocons, nous prenons peur, les médias annoncent quasiment l'apocalypse, c'est la mobilisation générale contre le froid, une bonne partie de la société est paralysée, nos concitoyens sont préoccupés ... Je me souviens de mon enfance, c'était il n'y a pas si longtemps : les enfants accueillaient la neige avec ravissement, les adultes trouvaient normal qu'il fasse froid en hiver, seuls les vieux en parlaient et s'en plaignaient, mais c'était logique, ils étaient vieux. Serions-nous tous, en 2009, devenus vieux ? La décadence, c'est le vieillissement, non pas tant celui des corps que celui des esprits.

Qu'est-ce qui nous a rendus décadents ? Le confort, l'embourgeoisement de la société, le monde de la consommation, qui n'ont d'ailleurs pas que des inconvénients, loin de là. Mais il faudrait apprendre à s'en passer, pour cesser d'en être dépendants. Les écologistes nous montrent un peu la voie, avec leur idée de décroissance et leur critique du consumérisme. Ils sont à la mode. Mais est-ce autre chose qu'une mode ? J'ai entrevu un espoir : les routiers ont bien failli bloquer notre approvisionnement pour les fêtes. J'aurais aimé qu'ils réussissent. Une fin d'année sans débauche d'achats, pourquoi pas ? Je vois un autre espoir : la grève qui va paralyser les distributeurs de billets. Elle nous réapprendra la simplicité de vie, la frugalité, elle nous libérera de l'épate, de la frime, du faux luxe. Pour ceux d'entre nous qui sont croyants, elle les ressourcera à la spiritualité en les détournant de la ripaille.

Bien sûr, dans quelques jours, tout reprendra son cours. Mais ne vaut-il pas le coup d'expérimenter ce que donnerait dans nos vies cette très ordinaire suspension de la société capitaliste et consumériste ? Après tout, être de gauche, ça commence peut-être par ça.


Bonne soirée.

17 décembre 2009

Les forces de l'esprit.

Bonjour à toutes et à tous.

Hier soir, vers 21h00, rue Emile Zola, en rentrant chez moi, deux types que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam m'ont abordé, très directement. Je ne suis pas de nature peureuse, mais mettez-vous à ma place, on est toujours un peu inquiet dans ce genre de situation. J'ai craint d'avoir affaire à des maris jaloux ou des adversaires politiques voulant me casser la gueule. L'un d'eux, plus engageant que l'autre, s'est avancé de près ... et m'a tendu la main. J'ai été surpris, je ne m'y attendais pas mais je n'ai pas aimé cette familiarité : c'est quoi ce quidam qui veut me saluer ? Un coup de poing m'aurait presque rassuré. Et puis j'ai compris en voyant les badges sur les blousons des deux types : des mords-moi ! (c'est comme ça que je surnomme les Mormons qui sillonnent régulièrement notre ville).

J'ai quand même un peu causé avec eux, malgré le froid et le fait que je m'en foutais de ce qu'ils me disaient. Pareil avec les Témoins de Jéhova, deux filles qui passent de temps en temps chez moi, me déposent leurs brochures. Un jour, je les ai fait entrer alors que j'étais en peignoir ! Bon, aucun risque avec elles que ça dégénère ... Discutailler théologie, c'est marrant. Mais pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que je redoute que ces représentants de diverses sectes ne soient plus désormais que les derniers militants sur la ville et sur bien des villes de France. Qui aujourd'hui est ainsi présent dans les rues à héler les passants ? Qui fait un porte à porte constant et systématique ? Ce sont eux, les militants de ces sectes. Ils m'irritent bien sûr, mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'ils ont du cran pour faire ça.

Puisque nous sommes dans la religion, continuons et venons-en à la politique. Chez les catholiques, il y a un concept qui est un peu sous-estimé, alors que les orthodoxes et certains protestants lui accordent une plus grande importance : c'est le Saint Esprit. Il ne suffit pas de prier le Père (Dieu), de suivre les enseignements du Fils (le Christ), il faut se laisser guider par le Saint Esprit. Interprété de manière profane, je dirais qu'il ne suffit pas de suivre un chef et de lire ses écritures, il faut être gagné par l'inspiration, l'enthousiasme, la motivation, quel que soit le combat que vous menez.

En ce début de campagne des élections régionales, il faut que l'esprit, c'est à dire l'espoir, habite les militants socialistes. A quoi nos concitoyens nous reconnaîtront-ils et nous feront-ils confiance ? Pas en écoutant des discours compliqués et par eux incompréhensibles sur le fonctionnement de la région ou la réforme des collectivités territoriales. Ça, ils le liront éventuellement, à tête reposée, dans les brochures et professions de foi. Mais pour qu'ils croient en notre parole et votent par conséquent pour nous, il faudra autre chose : qu'ils sentent que nous avons la foi, que nous y croyons nous-mêmes.

François Mitterrand, dans le testament de ses derniers voeux télévisés, a eu ce mot qui a fait sourire certains : "je crois aux forces de l'esprit". Il avait raison, il faut croire aux forces de l'esprit quand on fait de la politique. Ce sont elles qui nous font encore espérer quand la situation est désespérante, qui nous persuadent d'être dans le vrai quand tout le monde pense qu'on a tort, qui nous font lever tôt le matin, coucher tard le soir, sacrifier des heures à un combat incertain, alors qu'on a beaucoup mieux à faire. Sinon, nous devenons des fonctionnaires du socialisme, là il il faudrait au contraire être ses apôtres, ses disciples et même ses saints (je ne vais pas jusqu'aux martyrs, je tiens trop à la vie !).


Bonne fin d'après-midi.

16 décembre 2009

Vraiment laïque.

Bonsoir à toutes et à tous.

Le débat sur l'identité nationale produit chaque jour ses effets délétères. Aujourd'hui, ce sont des députés UMP qui demandent l'interdiction de la burka dans les services publics, d'autres carrément sur l'ensemble du territoire. Les intégristes nous tendent ce piège, faire du voile intégral un objet de polémique, et nous tombons dedans. La droite s'en sert pour complaire à la fois à l'électorat xénophobe et à la gauche laïque, dans un contresens total de ce qu'est la laïcité. Je suis hostile à toute législation en ce domaine. Car la République, ce sont quelques droits inaliénables :

1- Le droit à la différence. Chacun est libre de se vêtir comme il l'entend, où il le souhaite, en clown s'il le veut, en burka pourquoi pas. C'est un principe de liberté, seulement limité par les obligations professionnelles ou les simples règles de courtoisie.

2- Le droit à l'anonymat. Le fait que le visage soit dissimulé peut poser un problème moral, choquer certains. Ce n'est nullement un problème juridique. Tout citoyen a la liberté de se cacher, sous n'importe quel masque et quelle qu'en soit la raison, hormis les situations particulières et rarissimes où il convient de décliner son identité et montrer son visage, à la justice ou à son dentiste.

3- Le droit d'expression, qui comprend la liberté religieuse, que chaque citoyen est libre de pratiquer et de traduire à sa guise. L'Etat laïque n'a pas à juger du bien fondé religieux, moral ou politique du port de la burka. Il doit seulement veiller à ce que les institutions soient protégées de toute influence religieuse. Pour le reste, sur la voie publique, chacun fait comme il veut, en conformité avec ses convictions.

4- Le droit des femmes en particulier, et de tout citoyen en général, à ne pas subir l'oppression. Mais pas besoin d'une loi anti-burka pour ça. Il existe heureusement en République une juridiction qui protège les individus. Une femme contrainte par la violence à porter cet étrange et inquiétant tissu trouvera dans notre droit de quoi s'en émanciper et de faire condamner son oppresseur.

5- Le droit laïque. Il interdit qu'on favorise ou stigmatise une religion. Si l'on veut prohiber la burka et qu'on se prétend laïque, il faut prohiber tous les uniformes religieux, soutane des prêtres, tenue des religieuses, etc. Or je constate que personne ne le propose. Et le mètre de tissu, la forme de l'habit ou le recouvrement du visage n'ont rien à voir. C'est le principe seul qui compte. Personne n'ose aller jusque là. C'est donc bien une religion qui est visée, discriminée : la musulmane.

Dans cette histoire de burka, ne nous précipitons ni dans le piège des intégristes, ni dans la manipulation de la droite. Restons nous-mêmes, de gauche, partisan de la liberté, défenseur de l'émancipation humaine, et par dessus tout farouchement laïque.


Bonne soirée.

15 décembre 2009

Joie et rogne.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je le sens depuis quelque temps, un sondage France-Inter le confirme aujourd'hui : la gauche a le vent en poupe pour les régionales. C'est du 54/46 en notre faveur. A ce rythme, on peut garder toutes nos régions. Mais pas de précipitation : le verdict est pour dans trois mois, et bien des choses peuvent se passer. Il faut que notre campagne ait du nerf, soit très politique, très offensive. Sarkozy ne tombera pas tout seul. Il faudra bien le bousculer. En Picardie, la première grande réunion socialiste aura lieu vendredi.

Bonne nouvelle d'un côté, mauvaise nouvelle de l'autre : six conseillers régionaux d'Ile-de-France, dont deux vice-présidents, viennent de quitter le PS. Et savez-vous pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas été reconduits sur la liste. Ce comportement me fout en rogne. Mais que croient-ils, ses camarades ? Que la politique est faite pour satisfaire des intérêts personnels ? Tout le monde sur une liste, c'est IMPOSSIBLE, il faut donc faire des choix. Et élu un jour ne signifie pas être élu toujours. Pas de rente de situation en politique !

Ce qui me fout d'autant plus en rogne, c'est leur hypocrisie : ils dénoncent un "appareil déshumanisé", ils regrettent la "disparition des valeurs fondatrices et collectives". Mon oeil ! Triste spectacle que celui d'un être humain qui fuit dans les grands discours pour dissimuler de petites ambitions. Chez moi aussi, y'en a qui font la gueule parce qu'ils ne sont pas sur la liste ou pas en position éligible. Et alors ? Est-ce un drame ? Ils survivront ! Je connais les défauts de mon Parti, je les critique quand il le faut et comme il le faut sur ce blog, mais jamais il ne me viendrait à l'idée de pleurnicher parce que je ne suis pas sur telle ou telle liste.

Quand Sarkozy a remanié son gouvernement, j'ai été abasourdi par les plaintes de certains de ses membres non reconduits, genre Boutin. Ils regrettaient de n'avoir pas été traités avec les égards dus à leur petite personne ! C'est ahurissant. Le service de la République, c'est l'oubli de soi, c'est le service des autres, ce n'est rien d'autre. Si on n'aime pas, on ne fait pas de politique. Car personne ne vous y oblige ! Au PS, si ne comptait que mon intérêt personnel, il y a longtemps que je serais parti, car on ne peut pas vraiment dire que je sois gâté. Mais je déteste la vaniteuse susceptibilité et la pleurnicherie universelle.


Bonne soirée.

Attention verglas !

Bonjour à toutes et à tous.

Le grand froid est de retour. Il n'y a je ne sais combien de départements en alerte orange ou rouge. Et ce matin j'ai eu toutes les peines du monde à démarrer. Sur la route, il fallait faire gaffe. Une qui n'a pas fait gaffe, c'est Nadine Morano : un beau dérapage, pas contrôlé. C'est normal : le débat sur l'identité nationale ne peut produire que ça, et ce n'est pas terminé !

L'endroit choisi était déjà mal choisi : Charmes, une localité que personne ne connaît, mais qui est pourtant connu pour avoir vu naître le père du nationalisme français, Maurice Barrès. Il existe certes pire comme patronage, mais celui-là n'est tout de même pas ce qui se fait de mieux en matière politique (du point de vue littéraire, ça se discute ...). L'illustre maître des lieux aura très mal inspiré la secrétaire d'Etat. On lui demande comment l'Islam peut s'intégrer à la République ? Elle répond par une connerie : un jeune musulman ne doit pas porter sa casquette à l'envers ni parler verlan !

Il ne me semble pas que l'Islam se distingue par le port de la casquette et le langage jeune. Je crois même comprendre que ses manifestations les plus intégristes ont de tout autres signes de reconnaissance et de ralliement. Et puis, nonobstant l'appartenance religieuse, en quoi la façon de mettre son couvre-chef et de parler sont-elles en rapport avec l'identité nationale ? Si ce dernier concept doit dicter nos comportement vestimentaires et nos tics de langage, ça devient très inquiétant (béret basque, baguette sous le bras et langage châtié pour tout le monde ?). D'autant que la déformation des phrases et les accoutrements de tête ne datent pas d'aujourd'hui, ont toujours existé.

Nadine Morano n'est ni raciste, ni idiote. Alors qu'est-ce qui lui prend ? Elle se plie à un exercice, l'impossible et périlleux débat sur l'identité nationale, qui est condamné à partir en vrille. En disant ce qu'elle a dit, elle se range du côté d'une exaspération que nous connaissons bien autour de nous, qu'un homme politique digne de ce nom ne devrait pas relayer. Car ce faisant, il lui donne une forme de légitimité. Si Morano le dit, beaucoup d'autres se croiront autorisés à le penser et à l'exprimer. Et eux, je ne suis pas certain qu'ils ne soient ni racistes, ni stupides. En République, l'intolérance est inacceptable. Les serviteurs de l'Etat doivent se montrer vigilants et intransigeants sur ce point. Surtout en temps de verglas.


Bon après-midi.

14 décembre 2009

Un être insignifiant.

Bonsoir à toutes et à tous.

Faire la une du Nouvel Observateur, c'est une consécration. Beaucoup en rêvent, car c'est entrer un peu dans la gloire. La semaine dernière, Cohn-Bendit a eu, sans surprise, cet honneur. Cette semaine, c'est ... Eric Besson. L'homme qui monte dans la Sarkozie, c'est donc lui !

Ne vous attendez pas à ce que je crache sur mon ex-camarade. Ce n'est pas dans mes façons de faire. Ni de le qualifier de "traître", un vocable qui appartient à la culture stalinienne, qui n'est évidemment pas la mienne (cette insulte est généralement utilisée par ceux qui ont beaucoup trahi). Non, je veux observer l'homme froidement, décrire ce qu'il est avec détachement, sans ressentiment : un être insignifiant.

Au PS, il faisait partie de ceux que j'appelle, dans mon langage, les petits hommes gris, mi-apparatchik, mi-arriviste. Au plus haut de la hiérarchie socialiste, membre de la direction nationale, il ne faisait pas parler de lui. Ceux qui ne disent jamais rien, ce sont en politique les plus dangereux. Ils attendent leur heure, n'importe laquelle pourvu qu'elle sonne. Besson était un dirigeant terne, insipide, inconnu, un homme de l'ombre.

Ce type de psychologie n'est pas ce qu'on croit. Car moins on existe, plus on se montre fanatique. Les faibles sont ainsi, prêts à faire le coup de force, sur un coup de tête. Quand il a fallu attaquer Sarkozy, Besson s'est exécuté, toujours aux ordres, à la solde de ses maîtres du moment, en l'occurrence les socialistes. Petit mercenaire, il a publié un méchant texte contre le candidat de l'UMP, à la limite de la xénophobie. Voilà l'homme.

Bien sûr, il n'est pas le seul, ils sont nombreux en politique, les petits hommes gris. Ce sont des créatures qui ne vivent que dans l'ombre d'une autre, en quelque sorte sous perfusion : ils suivent, ils attendent, ils patientent, motus et bouche cousue, cirant les pompes à tout ce qui a un bout de pouvoir. Que Besson ait rallié Sarkozy, ça ne me choque pas, c'est son droit, on peut changer, avoir ses raisons. Le problème, c'est que Besson n'a aucune raison. Si, une seule : avoir à tout prix un bout de pouvoir.

Les autres, de gauche, qui ont rejoint la droite ne sont pas insignifiants : Kouchner est populaire et actif, Hirsch est engagé et convaincu, Bockel, à force de représenter l'aile droite du PS, a fini par franchir le pas. Besson, lui, n'est rien, ne fait rien. C'est pourquoi, au gouvernement, il s'est très vite rempli de l'idéologie de la créature qui le nourrit : chasse aux immigrés, débat sur l'identité nationale. Besson n'existe que par rapport à autrui, hier la gauche, aujourd'hui la droite, demain quoi ou qui ? C'est un ectoplasme. Un être insignifiant.


Bonne soirée.

13 décembre 2009

Un bon départ.

Bonsoir à toutes et à tous.

Le week-end a été politiquement pépère. Seul événement, samedi : le lancement de la campagne régionale des socialistes à Tours. Nous avons adopté nos listes, et nous sommes les premiers ! Mieux vaut avoir dans ces choses-là une longueur d'avance. Martine trace sa route. Je ne regrette vraiment pas d'avoir fait ce choix à Reims. Elle a donné les grandes lignes du programme : la social-écologie et l'entreprise. Évidemment, tout ça plaît beaucoup au social-démocrate que je suis.

L'habileté d'Aubry (il en faut en politique) aura été de s'allier avec l'aile gauche, d'utiliser une partie de sa rhétorique tout en plaçant le Parti sur les rails de la social-démo. Chapeau ! DSK n'aurait pas pu faire mieux, étant trop marqué à "droite". J'en reste à ma première intuition, partagée avec mes camarades strauss-kahniens : Aubry à Solférino, Strauss à l'Elysée ! Tout, vraiment tout ces derniers temps confirme cette conviction d'il y a deux ans environ.

Je crois comme Aubry qu'on peut garder la plupart des régions conquises. Sarkozy s'enfonce dans l'impopularité, la droite est à la peine, Bertrand à la tête de l'UMP rame, la prévision n'est donc pas invraisemblable. Certes nos alliés sont un peu remuants. Duflot rêve de conquérir dix régions pour les Verts. Laissons-la rêver, ça n'a jamais fait de mal à personne. PRG et MRC sont à nos côtés, très bien. Le PCF a pris son autonomie dans sa stratégie de Front de Gauche, mais il reviendra à la raison quand il s'agira de discuter sérieusement, c'est à dire de penser aux places éligibles. Le NPA se marginalise, il ne peut plus grand chose contre nous. Non, ces régionales, je les sens bien venir. A nous maintenant de relayer dans nos régions et fédérations l'esprit de Tours.


Bonne soirée.

Freeze.

Décidément, je ne sors pas ce dimanche des anglicismes. Mais là encore, actualité oblige. Ça s'est passé hier après-midi à Saint-Quentin et ça s'appelle un freeze. C'est quoi ? Une flash mob avec des goodies. Vous n'y comprenez rien ? Lisez le journal du lycée Henri-Martin, Wanted, vous comprendrez tout : Elise Mondot, l'organisatrice, vous explique. Il s'agit de rester immobile pendant cinq minutes dans un endroit public assez fréquenté, en l'occurrence chez nous la place de l'Hôtel de Ville et alentours.

Bizarre, bizarre. Et ça sert à quoi ? Elise répond : "émerveiller le public, notamment les plus petits (...) pour montrer qu'il faudrait plus d'activités pour les jeunes à Saint-Quentin". J'ai compris ! C'est ce qu'on appelait dans ma jeunesse une manif. Sauf que dans un freeze, on ne bouge pas, on ne crie pas et on ne brandit rien. C'est une forme de revendication tendance. Pourquoi pas. Mais je doute un peu (c'est ce qui arrive souvent quand on cesse d'être jeune pour commencer à devenir vieux).

D'abord je ne me sens pas "émerveillé" par quelqu'un qui se transforme en statue. Tout juste étonné. Ensuite je ne vois pas quel sens donner à une telle posture (qui comprend la signification de la revendication ?). Enfin faire distribuer des goodies (des petits cadeaux) par la municipalité à laquelle on demande plus d'activités pour les jeunes, c'est étrange, un peu comme si un patron faisait des présents à ses salariés grévistes.

Surtout, je vois dans ce freeze quelque chose de très contemporain, de très actuel : le refus de l'engagement est compensé, presque excusé par des simili-manifs, des pseudo-mobilisations qui ont l'avantage d'être amusantes (l'engagement est sérieux), très brèves (l'engagement est durable) et peu impliquant, assez vagues (l'engagement est précis). Finalement, ça me fait penser à cette ancienne formule de l'armée : engagez-vous, ça n'engage à rien !

Et puis, je ne m'imagine pas participer à un freeze : immobile cinq minutes devant la Maison de la Presse, j'aurais l'air d'un con ! Je rattache cette vogue au lip dub que j'ai décrit ce matin, ainsi qu'au cri que pousse la mouvance gauchisante de Saint-Quentin chaque mardi en fin d'après-midi autour de la fontaine du Carillon (le font-ils toujours d'ailleurs ?) C'est cool, c'est top, c'est juste trop bon, pour reprendre les termes en vigueur, mais ça ne me dit rien, ça ne m'emballe pas.

Résultat hier ? 300 personnes s'étaient engagées sur Facebook à participer et il y en a eu ... 30 présentes. On voit à quel point l'internet est aussi une illusion. Mais rien de surprenant : un engagement qui n'en est pas vraiment un ne peut susciter que des promesses fantaisistes. On constate là aussi les limites de la communication. Je souhaite cependant à Elise de ne pas se décourager, de recommencer, de s'obstiner. A Saint-Quentin, nous savons bien qu'il n'est pas toujours facile de mettre en place des activités publiques qui réussissent immédiatement. Il y faut du temps, beaucoup de temps.

Quant à moi, sauf à me laisser convaincre (ce qu'il ne faut jamais exclure), j'en reste à mes bons vieux modes d'expression : l'affiche, la banderole, le tract et la réunion publique. Mais c'est peut-être parce que je suis déjà, malgré mon âge, un vieux con (ça aussi, ce n'est pas à exclure).


Bon après-midi.

Lip dub.

Bonjour à toutes et à tous.

J'en parle ou j'en parle pas ? Allez j'en parle ! C'est dimanche, il fait tristounet sur Saint-Quentin, autant rigoler un peu. Et puis, pendant deux jours, la France entière en a parlé. Alors pourquoi pas moi ? J'ai certes un peu de retard, aujourd'hui c'est le coma artificiel de Johnny qui fait causer. Tout passe si vite ! Mes détracteurs vont encore me reprocher de faire dans l'anecdotique. Mais est-ce ma faute si la société est comme elle est ? Je suis bien obligé de la prendre tel quel !

Je ne connaissais pas l'expression, je ne l'avais jamais entendu ni lu. Lip dub, c'est ça. A première vue, ce n'est pas terriblement novateur : un groupe qui chante en play-back pour vous donner la pêche. Ça me ferait presque penser aux émissions des Carpentier dans les années 70. Il paraît que c'est tendance, je trouve ça plutôt ringard. Mais bon je ne suis pas un spécialiste ni même un amateur.

En revanche, quand ce sont des politiques qui se mettent de la partie, là c'est nouveau. Bien sûr, on a déjà un peu connu ça. Je me souviens de Jospin à la télé chantant "Les feuilles mortes", triste comme un poteau télégraphique. C'était plus proche du massacre que de l'interprétation. Je n'en veux pas à Lionel. On ne peut pas tout être à la fois, grand politique et grand chanteur.

J'en viens à ce que vous savez, le lip dub de l'UMP. Le Medef et les Verts avaient paraît-il précédé. Ce n'est pas une excuse. La droite elle-même en est gênée. Ferry a trouvé "dégoûtant" le fameux clip et Copé en a profité pour enfoncer Bertrand. Le résultat est indéfendable. Darcos et Raffarin jouant aux jeunes, c'est ridicule et tordant. Heureusement que nous savons depuis longtemps que le ridicule n'a jamais tué personne en politique !

Xavier Bertrand, qui intervient tout à la fin, en bon chef qu'il est, a l'air tout à fait à l'aise, dans son élément au milieu des gamins de l'UMP. A Saint-Quentin, il a pris l'habitude des accoutrements et des rôles de composition, ça ne le gêne donc pas plus que ça. N'empêche que le responsable de cette pantalonnade, c'est lui. Car je suppose qu'à l'UMP comme ailleurs, ce sont quand même les vieux qui dirigent et les jeunes qui exécutent. Ce ne sera que sa deuxième gaffe à la tête du parti, après la signature d'un protocole avec le Parti Communiste Chinois. Mais des deux, quelle était la plus grosse bouffonnerie ?


Bonne matinée.

12 décembre 2009

Notoriété.

Bonjour à toutes et à tous.

Il n'y a désormais plus d'élection sans sondage. C'est dommage mais c'est ainsi. Les régionales n'échappent pas à la règle. L'Union s'est intéressé à la notoriété des présidents de région. A première vue, le résultat n'est pas bon pour Claude Gewerc (13% seulement citent son nom). Mais il n'est pas le seul dans cette situation. Sauf que tout ça est bidon. Et je vous explique pourquoi, car la droite va sûrement en faire ses choux gras :

1- La notoriété est une notion très subjective dont on ne peut pas tirer grand-chose de concluant. En général, les citoyens, dans le meilleur des cas, connaissent leur maire, leur député et le président de la République. Après, ça devient fluctuant. C'est normal : pourquoi les Français auraient-ils une connaissance exhaustive du personnel politique ? En revanche, pour les chanteurs, comédiens et sportifs, pas de problème : parce que les noms renvoient alors au divertissement, à la différence de la politique.

2- Entrons dans les subtilités du sondage : si 13% ne citent pas Gewerc, 25% connaissent son nom. Ce qui n'est pas si mal. Même en politique, pour les raisons que je viens d'indiquer, il est normal de ne pas être connu. Dans l'idéal, c'est sans doute regrettable, mais les hommes ne sont pas tous parfaitement des citoyens conscients et responsables. Si Gewerc n'est pas suffisamment connu, c'est moins faute d'efforts de sa part que faute de curiosité de nos concitoyens.

3- Surtout, dans notre société médiatique, la notoriété n'est pas le signe d'une proximité avec les citoyens mais au contraire d'une distance puisqu'elle s'acquiert essentiellement à la télévision. Il est donc logique, dans ses conditions, que Ségolène Royal arrive en tête du classement. Autrefois, il n'y a pas si longtemps, la notoriété avait une valeur politique : on se faisait connaître à force de fréquenter les réunions publiques, les activités associatives, les manifs. Aujourd'hui, elle n'est plus qu'un vedettariat qui n'a pas grand sens.

4- Et même si cela était, qu'est-ce que prouve la notoriété ? Rien du tout. Au contraire, ce sont parfois de mauvaises raisons qui amènent l'opinion à se souvenir de tel ou tel personnage. De même que les gens heureux n'ont pas d'histoire, les bons gestionnaires font moins parler d'eux. Si l'on veut faire parler de soi, il faut créer du conflit. Sinon c'est le calme plat.

5- Une dernière remarque : la région est une entité politique de création récente. Il est normal que les citoyens ne l'identifient pas encore très bien et repèrent mal son premier représentant.


Bonne journée.

11 décembre 2009

XB est moins bon.

Bonjour à toutes et à tous.

Avez-vous remarqué ? Ça remonte à quelque temps déjà : Xavier Bertrand est moins bon, son image passe moins bien. Je ne crois pas être subjectif en le disant, je me garde de prendre mes désirs pour des réalités. Même si, dans le jugement que je porte, il y a une part d'intuition. Mais je peux aussi argumenter. Surtout, je peux donner les raisons de ce déficit chez le patron de l'UMP. J'en vois essentiellement quatre :

1- Bertrand ministre, c'était plus valorisant qu'à la tête d'un appareil politique. Les Français apprécient les serviteurs de l'Etat, ils aiment moins les chefs de parti. Un portefeuille vous donne le prestige du pouvoir. La direction de l'UMP, c'est plus ingrat. Au gouvernement, vous pouvez montrer que vous bossez dans l'intérêt du pays. Dans une organisation politique, vous démontrez simplement votre capacité à préparer les élections, ce qui est tout de même moins grandiose.

2- Dans un ministère, on a sous ses ordres une administration qui vous obéit, des conseillers qui vous admirent et des courtisans qui vous courtisent. Secrétaire général de l'UMP, il faut composer avec d'autres leaders, s'opposer parfois à eux, trancher. Ça résiste, on se fait des ennemis. C'est beaucoup plus compliqué.

3- A la Santé puis au Travail, Bertrand pouvait cultiver une image "droite sociale". A l'UMP, il doit se coltiner tous les problèmes de société, satisfaire son électorat, séduire ses militants. D'où l'image droitière vers laquelle il a glissé depuis quelque temps. Car il est obligé de faire de la politique, il ne peut plus se faire passer pour le bon gars qui travaille et qui se soucie peu des étiquettes politiques.

4- Le côté "chef oui chef "de Xavier Bertrand (dénommé le chouchou) a pu un moment passer, quand le chef en question était au faîte de sa popularité. Aujourd'hui, cette servilité est un inconvénient. Copé, qui cultive l'image contraire, est plus en phase avec la situation.

Ceci dit, que Xavier Bertrand soit moins bon ne veut pas dire qu'il soit mauvais. Il y a encore de la marge avant qu'il ne tombe dans cet état. Et je vois là encore quatre raisons :

a- C'est un homme talentueux, habile, professionnel, qui ne doute de rien et est très ambitieux. Ce sont plutôt des qualités pour qui choisit de faire de la politique.

b- Il dispose à Saint-Quentin d'un enracinement local fort et assuré qui lui donne toute sa crédibilité. Et ce n'est pas la gauche qui en l'état peut l'inquiéter.

c- Xavier Bertrand a l'appui et la confiance du chef de l'Etat. En politique, on ne réussit qu'à l'ombre d'un grand parrain.

d- En tant que chef de l'UMP, il occupe un poste-clé, une position stratégique et cruciale dans le dispositif de la droite.

L'un des espoirs de la gauche, c'est que cette baisse de régime de Xavier Bertrand se poursuive. Mais ne nous faisons pas trop d'illusion : la victoire de la gauche viendra de la gauche, pas des faiblesses de la droite.


Bonne journée.

10 décembre 2009

Dissidences.

Bonsoir à toutes et à tous.

Au PS, quand on n'est pas d'accord ou qu'on n'a pas eu ce qu'on voulait, on s'en va. Soit au PRG, soit au Front de Gauche. Ce n'est pas ma façon de faire : socialiste on le reste, on essaie de faire changer les choses de l'intérieur. Sauf si vos convictions subissent une conversion, ce qui n'est jamais totalement à exclure.

Je ne sais pas si mon ancien camarade Lécoyer a trouvé son chemin de Damas. Toujours est-il que je l'ai connu socialiste, plutôt rocardien, copain de Vatin, et aujourd'hui partisan de Mélenchon, et pas rien : tête de liste départementale aux régionales ! En compagnie de Potin, que je connais bien aussi, Verte tendance radicale, qui a quitté ce parti parce que le choix de son candidat ne lui convenait pas.

Je ne moque pas, je respecte les parcours de chacun. Je dis simplement que ce ne sont pas les miens, qu'ils ne me viendraient pas à l'esprit. J'ai même une certaine sympathie pour Régis et Marie-Jeanne, des vrais militants, pas opportunistes. Mais leur dissidence ne peut que faire mal au PS, troubler l'opinion. Et pour quel résultat ? Sans doute 5 ou 6%, aucune marge véritable pour négocier au second tour, peut-être aucun élu.

Dissidence aussi côté communiste : Gremetz monte ses propres listes, conduites dans l'Aisne par Jean-Luc Tournay. Là aussi, là surtout, le PS n'est pas épargné. Au moins est-ce clair. Mais ne faut-il pas clarifier à tous les niveaux la situation, rompre par exemple à Saint-Quentin avec les gremetziens ? C'est ce que je demande depuis longtemps, parce que c'est la logique des choses, le simple bon sens, la cohérence politique. Eux ont besoin de nous, mais nous n'avons pas besoin d'eux. J'en reste là, je ne vois pas comment faire autrement. Car une addition de minoritaires ne fera jamais une majorité.

A droite, c'est à peu près carré. Chez nous, c'est trop sinueux. Il va falloir aligner nos positions. Les élections régionales et leurs suites pourraient en être l'occasion.


Bonne soirée.

09 décembre 2009

Le pompier pyromane.

Bonsoir à toutes et à tous.

En publiant une tribune libre dans Le Monde sur l'identité nationale, Nicolas Sarkozy croit pouvoir éteindre le feu qu'il a déclenché. Trop tard. Certains passages, sur la laïcité et la République, ont beau être bien tournés, d'autres inquiètent. Sur la Suisse et le scandaleux résultat de la "votation", aucune condamnation, aucune mise en garde du chef de l'Etat. Au contraire, une forme de justification, en expliquant qu'il faut être à l'écoute des souffrances du peuple. Mais qui souffrent ? Les intolérants qui refusent les minarets ou les citoyens musulmans qui se voient restreindre leur liberté de culte ?

Le feu gagne. 100 députés UMP proposent une loi qui interdirait dans les mairies les drapeaux autres que français. Une vraie folie, une stupide rage cocardière qu'a autorisées le fichu débat sur l'identité nationale. Tout ça parce que des citoyens français d'origine étrangère choisissent de célébrer leur mariage en brandissant leurs couleurs d'origine. Non seulement ça ne me choque pas, mais je m'en réjouis. Que des drapeaux de différents pays se retrouvent et s'assemblent dans la maison de la République, quoi de mieux ? Généralement, c'est sur les champs de bataille que les drapeaux se réunissent, mais pour s'affronter. En tant que socialiste, je suis aussi, un peu, internationaliste !

A notre époque où il n'est question que de "concret", où l'on nous répète que les idéologies ont fait faillite, j'aimerais qu'on en finisse au plus vite avec ce débat abstrait sur ce concept terriblement idéologique qu'est l'identité nationale. Car la libération des pulsions qu'il entraîne est du plus mauvais aloi.


Bonne nuit.

08 décembre 2009

Un conseil pas comme les autres.

Bonjour à toutes et à tous.

Quand le chat n'est pas là, les souris dansent ? Hier, le maire de Saint-Quentin, souffrant, avait laissé la présidence du conseil municipal à sa première adjointe. Et l'atmosphère était différente. D'abord, Monique Ryo n'a pas la poigne de Pierre André. Moins spontanée, moins habituée bien sûr, elle lisait souvent ses notes et persiflait moins l'opposition. Xavier Bertrand, qui n'intervient jamais, a pris la parole à la fin. Olivier Tournay s'est permis de couper à plusieurs reprises le directeur général des services, un peu à la peine dans ses explications. Même Nora, qui est intervenue la première, était plus décontractée, plus prolixe. Le Courrier Picard a pourtant trouvé ce conseil "sans saveur".

Mais est-il bien vrai que Pierre André était absent ? Les micros sifflaient, la sono faiblissait et sur le site de la mairie (j'étais devant mon ordi) la retransmission s'est longuement interrompue, laissant à regarder un écran noir. Et si c'était le fantôme du maire venu tourmenter le conseil ? Plus sérieusement, écoutant Monique Ryo, observant les réactions des uns et des autres, je n'ai pas pu m'empêcher de me poser la question : qu'adviendrait-il de cet équipe, de cette majorité en l'absence prolongée ou définitive de leur leader ? Je ne suis pas certain que la cohésion demeurerait, que les assauts de l'opposition ne finiraient pas porter leurs effets. Mais la question ne se posera jamais, le leadership à droite est assuré : après André, ce sera Bertrand.

De quoi a-t-il été question lors de ce conseil (du moins ce que j'en ai vu hors interruption de l'image) ? Nora (Verts) a reproché à la municipalité "un manque d'imagination" dans la dénomination des rues, uniquement masculine. L'installation des caméras de télé-surveillance a entraîné un vote négatif de l'opposition, en conformité avec son hostilité au dispositif.

La présentation du budget 2 010 a donné l'occasion à la majorité de rappeler les travaux engagés et la stabilité fiscale pour la troisième année consécutive. L'opposition a rétorqué que la fiscalité à Saint-Quentin était plus forte qu'ailleurs, que les salaires n'augmenteraient pas, que ce budget ne répondait pas "aux besoins des classes laborieuses" (LO), que la baisse des dépenses de fonctionnement amputait les fournitures scolaires.

La nouvelle évaluation des agents a fait réagir Olivier Tournay (PCF), qui préfère la note chiffrée à l'entretien, voyant en celui-ci le "retour du subjectif, voire de l'arbitraire". Son explication n'a pas été tendre : variable d'ajustements budgétaires, dégradation des conditions de travail, mise en concurrence des personnels "par la délation". Olivier y va fort ! Ce qui m'embête, c'est que tous les syndicats ne sont pas d'accord sur ce système d'évaluation. Etait-il bien nécessaire alors que les élus prennent parti et appuient la seule CGT ?

Le dernier point était consacré à la charte civique, élaborée avec le monde associatif dans le cadre des 500 ans de l'Hôtel de Ville. Et là, j'ai eu l'impression que l'opposition se lâchait, qu'elle avait trouvé son os à ronger ou son mollet à mordre, sevrée qu'elle est dans d'autres domaines où la critique est moins évidente. Les accusations ont été violentes et cruelles à l'égard du document : "des bons sentiments enfantins", "une comédie", "un monument de niaiseries affligeantes risée de toute la Picardie", "dérisoire et consternante".

Et j'ai gardé le meilleur (c'est à dire le pire) pour la fin : "gentiment totalitaire" (il faut être un grand expert en totalitarisme pour tenir un tel propos !), "du pain et des jeux, les Restaus du Coeur et le Bouffon" (les membres et responsables de ces associations apprécieront sûrement le compliment !). La charte a même été rapprochée du débat sur les minarets et de la situation économique, ce qui est quand même une forme de performance en matière d'amagalme et de confusion !

A vrai dire, cette charte ne méritait pas un tel excès de critiques. Si la municipalité était de gauche, l'empreinte de ce texte aurait été différente. Mais ce n'est qu'un document qui clôt le 500ème anniversaire, qui n'a rien de politique, qui est forcément consensuel, qui a mobilisé des responsables d'associations y compris de gauche, qui n'appelait donc pas cette déferlante de l'opposition. Sa condamnation sans appel, et pour le moins excessive, était malvenue, désobligeante pour les nombreux Saint-Quentinois qui ont travaillé à la rédaction de cette charte (et qui encore une fois n'étaient pas particulièrement de droite) et qui l'ont signée.

J'ai toujours pensé qu'une opposition ne devait pas faire feu de tout bois, en l'occurrence de n'importe quel texte. Sur le budget, l'opposition a joué son rôle, très bien. Sur l'évaluation des agents, elle s'est engagée plus qu'il n'aurait fallu. Sur la charte, elle a dépassé les bornes, tout en restant fidèle à sa ligne politique radicale. Le magnifique lapsus de L'Aisne Nouvelle résume tout : il est question du "socialiste Michel Aurigny". C'est fait, on ne les distingue plus.


Bonne journée.

07 décembre 2009

La colère des imbéciles.


Bonsoir à toutes et à tous.

Jacques est un lecteur assidu de ce blog. Il lit tout, même les commentaires. Il a bien voulu me confier l'article en vignette, tiré d'un dernier numéro du Nouvel Observateur. Ce faisant, il pensait au déluge d'anonymes qui déversent leurs messages sur le net, et singulièrement sur ce blog. Jacques représente la majorité silencieuse, qui assiste stupéfaite à cette montée des égouts. Cliquez sur l'image, lisez l'article, vous comprendrez tout à "la colère des imbéciles" que dénonce Jean-Claude Guillebaud.


Bonne soirée.

06 décembre 2009

Bravo Malika.

Bonjour à toutes et à tous.

Je sais, ce que je fais n'est pas bien, n'est pas politiquement correct, déplaît profondément aux tristes puritains, qui pensent qu'il ne faut pas féliciter la nouvelle Miss France, que ce spectacle est moralement indigne, humainement dégradant, tout bonnement stupide. Désolé de ne pas adhérer à la pensée unique, au conformisme ambiant. Hier soir, vers minuit, j'étais devant mon téléviseur et je me suis réjouit. Bien sûr les censeurs de l'odieuse et ridicule prestation n'ont pas complètement tort. Mais est-ce si grave, si condamnable que ça de s'adonner au plaisir de suivre les Miss dans leurs péripéties ? Pourquoi en faire tout un plat ?

Je pense même que ce mépris envers Fontenay et ses filles est à sa façon une forme de discrimination (qui paradoxalement croit en dénoncer une autre) : on rabaisse la beauté, on prétend faussement qu'une personne est réduite dans cette élection à son physique. C'est un préjugé. Les Miss pour la plupart poursuivent des études et se préparent à des métiers très qualifiés. Malika est en deuxième année de droit et veut devenir journaliste.

Et puis, le résultat d'hier nous a livré une petite surprise très salutaire. Miss Rhône-Alpes, à en croire les applaudissements que soulevait chacune de ses apparitions, était la mieux placée, et pour cause : très blonde, très mince, elle était le stéréotype attendu. La victoire de Miss Normandie a démenti avec bonheur cette prévision.

Au moment de la proclamation du résultat, je dois vous faire cet aveu un peu bête : j'ai été ému, alors que je suis peu émotif. Pourquoi ? Parce que tout élection m'émeut. Malika était encore plus belle quand elle a triomphé. C'est comme en politique : la défaite enlaidit, rend fou ou bête. La seule vertu, c'est de gagner. C'était la première fois que Miss France était élue par une forme de suffrage universel. Quoi de plus beau que d'être porté par le peuple, même dans ce genre de concours ?

L'élection n'est pas la désignation. Celle-ci n'a rien de grandiose. Dans n'importe quelle élection, il y a quelque chose de magique qui nous dépasse, à travers l'adhésion de la population à une personne (et en politique à un projet). En amour, il y a aussi élection (l'élu de mon coeur), ainsi qu'en religion (le peuple élu, dans la Bible). En politique, c'est le but, la justification de l'action, se faire élire. Depuis onze ans que j'habite à Saint-Quentin, je n'ai jamais pu partager la joie d'une victoire locale. Connaîtrais-je un jour ça ? J'imagine avec tristesse et douleur ce que la droite doit éprouver à chaque fois qu'elle gagne !


Bonne matinée.