L'Aisne avec DSK

31 décembre 2010

Liberté, fidélité, créativité.

Bonsoir à toutes et à tous.


Mes voeux politiques, je les adresse forcément aux miens, à la gauche locale : je lui souhaite liberté, fidélité et créativité.

Liberté, parce que c'est la première qualité d'un socialiste : être un homme libre, rebelle quand il le faut. Et la liberté commence chez soi, dans la tête : libérons-nous de nos préjugés, de nos rancunes et rancoeurs. Libérons-nous de la logique sclérosante d'appareil, de l'opportunisme et du sectarisme qui ont hélas partie liée. Nous sommes trop souvent prisonniers de nous-mêmes, de nos habitudes, de notre confort idéologique. Ségolène Royal, à la présidentielle, a commencé à nous en libérer. Martine Aubry, à la tête du Parti, nous a fait bouger, en instaurant la procédure des primaires ou le principe de non cumul des mandats. Demain peut-être, pour la présidentielle, si nous le désignons, Dominique Strauss-Kahn poursuivra ce travail de rénovation. Je souhaite qu'en 2011 cette évolution se poursuive, s'accélère, que les socialistes saint-quentinois en soient aussi les partenaires et acteurs.

Fidélité, parce qu'il n'y a pas d'action politique sans continuité ni cohérence. Restons ce que nous sommes : des partisans du socialisme réformiste, ouverts à nos alliés traditionnels, radicaux, écologistes, communistes, républicains citoyens et tous ceux qui voudront bien nous rejoindre, notamment les centristes. Mais refusons les alliances contradictoires et renégates avec les extrêmes, qui nous discréditent politiquement et nous sanctionnent électoralement. Nos camarades révolutionnaires sont fréquentables dans la rue, dans les luttes, pas au pouvoir, ni nationalement, ni localement. Eux-mêmes en conviennent en ne cessant de critiquer notre action gouvernementale ou régionale, en se bornant à être nos compagnons de grève et de manif. Pourquoi pas à Saint-Quentin aussi ?

Créativité, parce que l'action publique ne consiste pas seulement à dire mais à faire. A Saint-Quentin, les socialistes doivent agir, créer l'événement, retenir l'attention, susciter l'intérêt, provoquer le désir. En politique comme dans la vie, mieux vaut faire envie que pitié, sauf à être continuellement des témoins, des spectateurs, des loosers. Sachons inventer, innover, surprendre aussi, ne pas se contenter de répéter ce qui s'est toujours fait (ou pas fait !). Comment ? En organisant des réunions publiques, en étant présents dans la presse, en rencontrant les Saint-Quentinois, en investissant le milieu associatif ... Les idées ne manquent pas ! Tout ça n'a rien d'exceptionnel, est tout à fait à notre portée. Lâchons les pantoufles pour les baskets !

Liberté, fidélité, créativité : bonne année !

2011, tout est possible.

Bonjour à toutes et à tous.


Tentative de rétrospective hier, tentation de prospective aujourd'hui : ça peut paraître plus compliqué (on ne sait pas de quoi demain sera fait), c'est en réalité plus simple, car les situations sont prévisibles, probables, du moins hypothétiques. Pour la gauche (parce que je m'intéresse assez peu à l'avenir de la droite), il y aura trois grands rendez-vous à ne pas rater :

1- D'abord bien sûr les élections cantonales de mars : le canton Saint-Quentin Nord est gagnable, le Centre sera plus difficile à prendre. Un nouvel échec, deux défaites confirmeraient, après treize ans de mauvais résultats, notre incapacité à nous implanter dans cette ville pourtant de gauche, à mobiliser notre électorat, à faire surgir de nos rangs des candidatures attractives. Ce serait un coup dur qui obligerait à des révisions radicales d'hommes, d'alliances et de stratégie, si on ne veut pas laisser Saint-Quentin à la droite pendant plusieurs décennies (cela se voit hélas à d'autres endroits).

2- Ensuite, il va falloir que nous choisissions, dans l'année qui vient, assez rapidement, notre candidate à la législative de 2012, la circonscription étant réservée à une femme. Anne Ferreira avait été candidate à la candidature la dernière fois, mais la section lui avait préféré Odette Grzegrzulka. Tentera-t-elle à nouveau sa chance ? Prendra-t-elle le risque d'être battue alors qu'elle avait annoncé dans la presse cet été qu'elle pensait se présenter comme tête de liste aux municipales de 2014 ? Un échec deux ans avant, face à Pascale Gruny qui l'avait déjà battue aux européennes, ne serait pas de bon présage, d'autant face à un Xavier Bertrand qui ne se laissera pas abattre facilement.

Sinon qui ? Une autre socialiste issue de la section ? Pourquoi pas, surtout si la logique des rapports de forces pousse à se compter, ce que je déplore mais ce qui est depuis trois ans la réalité. Pourquoi pas aussi une personnalité issue de la société civile, option qui aurait sans doute ma préférence, parce que plus apte à nous faire gagner. Pourquoi pas enfin le parachutage d'une personnalité nationale, comme nous l'avions fait avec Odette. Je n'y suis pas fondamentalement hostile, il faut y réfléchir calmement, mais quelque chose m'insupporte dans cette solution : c'est admettre que la section d'une grande ville, la deuxième de Picardie, n'a pas dans ses rangs une militante suffisamment volontaire et compétente pour mener ce combat, ce qui est tout de même navrant.

3- 2011, ce sera aussi la préparation des primaires socialistes, qui seront plus qu'une question d'organisation : un test de maturité politique. Le temps de l'arrière-salle de café ou deux ou trois pioupious veillaient une boîte à chaussures fendue est révolu. Dans une ville de l'importance de Saint-Quentin, il faudra nécessairement s'ouvrir aux forces vives de la gauche pour mettre en place ce dispositif pas simple. L'esprit clanique ou les méthodes d'appareil ne suffiront pas. Le contact direct avec notre électorat, nos sympathisants (qui prendront alors des responsabilités), fera évoluer les mentalités dans le bon sens, celui d'un parti ouvert, rassembleur, populaire, non plus réservé aux mêmes milieux socio-professionnels, quand ce n'est pas familiaux.

Enfin, si DSK est le candidat et le gagnant des primaires, l'impact sera énorme, à l'extérieur mais aussi à l'intérieur du parti. Ce choix permettra de clarifier bien des situations, notamment à Saint-Quentin.

Je ne sais pas si 2011 sera politiquement, dans notre ville, une bonne année pour le Parti socialiste, mais c'est possible et j'y crois.


Bonne journée.

30 décembre 2010

2010, rien de neuf.

Bonsoir à toutes et à tous.


Chaque année, à cette date, je consacre un billet à la rétrospective des événements politiques à Saint-Quentin. Sauf qu'en 2010, je ne vois pas grand-chose à dire, ce qui est embêtant quand on aime comme moi la politique, y compris locale. J'ai beau chercher, je ne trouve pas, ou pas beaucoup. Peut-être des faits m'ont échappé ou que j'ai oublié ... Mais ça m'étonnerait. En forçant, en allant au fond du tiroir, on peut quand même en tirer quelque chose :

D'abord, à droite, il y a eu le passage de relais entre Pierre André et Xavier Bertrand. Mais c'était programmé. Et quand Pascale Gruny redevient députée parce que Xavier Bertrand redevient ministre, c'est du déjà vu il y a quelques années. La droite cultive la continuité. Même pour les cantonales à venir, elle se donne des candidats sans surprise, dont on disait pourtant qu'elle voulait se débarrasser : les sortants Colette Blériot et Jérôme Lavrilleux.

A gauche, même calme plat, sous des apparences pourtant complètement différentes, puisque les deux précédents candidats aux cantonales, Anne Ferreira et moi, ne sont pas reconduits, de gré ou de force. Une étrange théorie est publiquement défendue : celle des "nouvelles têtes". Je ne pensais pas que la mienne était si ancienne que ça, mais tout le monde n'a pas la même perception du temps. Et puis, comme une tête ne rajeunit pas, je m'inquiète un peu pour les prochaines échéances. A moins que la théorie des "nouvelles têtes" ne devienne d'ici là caduque.

Pas nouveau en revanche nos résultats aux élections régionales ; ils sont bons et confirment une loi invariable depuis que j'habite ici : Saint-Quentin est une ville de gauche qui vote à gauche quand l'élection n'est pas locale (régionales et présidentielles) mais à droite quand le scrutin est de proximité (municipales et cantonales). Espérons qu'en mars prochain cette règle ne se vérifie pas. C'est sur cet espoir que je terminerais cette rétrospective un peu désolante par sa pauvreté. Qui sait, il y aura peut-être des surprises et de bonnes nouvelles l'an prochain ?


Bonne soirée.

L'année des lapsus.

Bonjour à toutes et à tous.


C'est le temps des rétrospectives. Dans la presse, on récapitule les événements de l'année, on cherche l'essentiel, on tire des leçons. J'ai été surpris par ce que Le Parisien de lundi retenait de 2010, à la une : "l'année de tous les lapsus". A l'intérieur, sur deux pleines pages, les lapsus des hommes et femmes politiques étaient évoqués et analysés, avec au top l'inflation-fellation de Rachida Dati. Surpris parce que les lapsus des personnages publics ont toujours existé, mais avant on n'en faisait pas tout un plat. Aujourd'hui, la moindre langue qui fourche déclenche une pléthore de commentaires. Pourquoi ?

1- D'abord parce que notre époque cultive le rire, la dérision, beaucoup plus qu'autrefois, où la politique était une activité sérieuse, grave même, presque sacerdotale. Le lapsus, c'est la peau de banane sur laquelle on glisse, c'est le gag garanti, c'est le comique facile.

2- Ensuite parce que la psychologie a largement pris le pas sur l'idéologie. On croit moins aux idées qu'aux personnes. Or, une idée, il suffit d'y réfléchir pour savoir ce qu'on en pense. Mais une personne ? C'est difficile, le soupçon d'insincérité plane plus ou moins... Comment y remédier ? En se focalisant sur les lapsus, censés être révélateurs, puisque chacun a entendu parler de Freud. Sauf que c'est pipeau, guère freudien, mais visiblement ça marche.

3- Enfin parce que les technologies modernes démultiplient le lapsus, via internet, le mettent en spectacle, le reproduisent jusqu'à l'obsession. Avant, le lapsus était ponctuel, on était gêné ou on souriait sur l'instant, et puis on passait à autre chose.

L'intérêt nouveau que porte notre société aux lapsus est un mauvais signe pour notre vie politique. Cette valorisation de la dérision, de la psychologie et de la technologie, sans lesquelles le lapsus resterait anecdotique, insignifiant et indifférent, a de quoi nous inquiéter. Un peu comme nous inquiètent toujours, au niveau individuel cette fois, ces gens qui en politique ne savent parler que des coucheries supposées des uns et des autres, ragots généralement sans fondement, pure projection des fantasmes et des frustrations de celles et ceux qui colportent complaisamment ces rumeurs de caleçon et de caniveau.


Bonne gratinée,
oh pardon,
bonne matinée.

29 décembre 2010

Qu'est-ce qui vous agace ?

Bonsoir à toutes et à tous.


Les sondages sont de plus en plus surprenants. Dans le magazine VSD à paraître demain, on a demandé aux Français qui les agaçait. En politique, c'est d'abord Ségolène Royal. Y avait-il 17 millions de citoyens agacés en 2007 ? Parmi les personnalités du spectacle vient en tête Carla Bruni. Bizarre : être l'épouse de quelqu'un d'agaçant ne fait pas de soi quelqu'un d'agaçant. En sport, Ribéry et Domenech ont été retenus, j'en entends beaucoup parler mais je ne les connais pas.

A la télé, c'est Benjamin Castaldi qui agace. Benji est pourtant gentil. Enfin, le couple qui décroche le pompon de l'agacement : BHL et Arielle Dombasle. Injuste et normal à la fois : quand on est riche, beau, intelligent et puissant, on agace. Arielle, je la trouve rigolote, très second degré, et son philosophe de mari n'est pas l'homme le plus inintéressant de France. Ce qui agace, n'est-ce pas ce qu'on jalouse ?

Si j'avais eu à répondre à ce sondage, mes choix auraient été tout différents. En politique, c'est Rachida Dati qui m'agace : une arriviste sans scrupule, une manipulatrice hors pair, même à droite elle agace ! Dans le monde du spectacle, je pointe et je tire Francis Lalanne, avec ses cuissardes de bonne femme, chevalier sans cheval ni épée, au discours échevelé et aux cheveux aussi long qu'un discours, ami de Pierre Lambert et d'Antoine Waechter. Agacant non ?

En sport, Philippe Candeloro m'agace. D'abord parce que tout ce qui patine m'agace. Ensuite parce que sa chevelure ressemble un peu à celle de Lalanne. Enfin parce qu'il veut être marrant et qu'il ne me fait pas rire. Et c'est très agaçant. A la télé, c'est Mireille Dumas, une dinde pomponnée qui sourit tout le temps et dont les émissions ne nous apprennent strictement rien. Le couple très agaçant, ce sont, depuis mon enfance, les frères Bogdanoff, des soi-disant scientifiques à la drôle de gueule, qui me font penser à des extra-terrestres.

Mais à Saint-Quentin, qui m'agace grave ? A droite, Colette Blériot et Alain Gibout : l'une parce qu'elle sourit tout le temps et avec tout le monde, ce qui me fait penser à Mireille Dumas ; l'autre parce qu'il dit régulièrement qu'il ne fait pas de politique alors qu'il a les deux pieds dans la politique ( comme si on le surprenait en plein coït et qu'il se défendait de faire l'amour). C'est agaçant, à la fin !

Et à gauche ? Bin oui, y'en a qui m'agacent aussi, c'est inévitable : les deux conseillers municipaux Berlemont et Mousset, l'une et l'autre parce qu'ils m'ont piqué ma place, Carole aux cantonales et Franck aux municipales. Mettez-vous à ma place (c'est le cas de le dire !), ça agace. En plus, la première est enseignante, comme moi, mais dans le lycée privé et catholique Saint-Jean La-Croix, juste en face de l'établissement public, Henri-Martin, où j'exerce, préférée par mes camarades alors que je suis président de la Fédération des Oeuvres Laïques de l'Aisne ! C'est plus qu'agaçant, c'est carrément humiliant. Quant au second, représentant du NPA, il porte le même nom que moi alors qu'il pouvait très bien s'appeler Dupont ou Martin. Peut-être que certains me confondent avec lui, alors que je suis social-démocrate et pas trotskyste ! Vous comprenez que je puisse être agacé ?

Bon, il faut raison garder : l'agacement est un défaut, pas une vertu. On a toujours tort d'être agacé, même s'il y a des gens très agaçants. Car ce n'est pas une attitude de sage. A la rigueur, on peut admettre que des choses nous agacent, mais pas des êtres humains : un moustique qui nous réveille en pleine nuit, une porte qui grince, un moteur qui ne démarre pas. Et encore faudrait-il apprendre à les supporter. Le bon côté de l'agacement, c'est qu'il nous apprend quelque chose sur nous-même : dis-moi ce qui t'agace, je te dirais qui tu es.

Pour finir, je crois qu'il faut que chacun d'entre nous se demande s'il n'est pas quelque part agaçant. Je suis à peu près certain d'agacer des gens à Saint-Quentin. Je me dis même parfois que la rédaction de ce blog, depuis quatre ans, doit en agacer plus d'un. Mais je suis bon prince : si vous étiez nombreux à me dire d'arrêter, je crois que je le ferais. J'aime convaincre, je n'aime pas agacer. Mon problème, c'est que vous êtes nombreux, oui, mais à me lire et à me dire de continuer. Je ne sais donc pas comment faire. Ça aussi, c'est agaçant.


Bonne et agaçante soirée.

28 décembre 2010

445 kilomètres.

Bonsoir à toutes et à tous.


Quatre jours que je n'ai pas touché à un clavier d'ordinateur, essentiellement à votre détriment. Je m'en excuse auprès de vous. Qu'est-ce qui m'arrive ? Je ne sais pas, la faute à la neige peut-être, puisqu'elle est ces derniers temps à l'origine de tous nos malheurs. A moins qu'on ne m'ait jeté un sort. Ces choses-là arrivent quand on séjourne dans le Berry.

Pourtant, à Saint-Amand Montrond, il n'y a pas grand-chose à faire, sinon regarder les oiseaux passer. Alors je fais quoi ? Je fais mon bourgeois, je m'installe dans le café "La Rotonde", je prends un crème, j'étale un journal devant moi, je jette des coups d'oeil sur la clientèle, je me lève et je passe devant les tables comme si j'étais important, je cherche à me faire voir.

En vérité, je ne connais personne, je ne représente rien et je ne suis pas du tout bourgeois. Mais c'est un rare plaisir auquel je me livre, deux fois par an, et jamais à Saint-Quentin. Du temps d'Odette, oui : on se croyait fort, on pensait que notre avenir se jouait à la terrasse du Carillon (l'équivalent de la Rotonde), on avait tort mais on ne le savait pas encore. La branlée électorale de 2001 nous a mis du plomb dans l'aile mais aussi dans la tête.

Il paraît que la distance donne du recul et que c'est la définition de l'intelligence. Peut-être. En tout cas, je me trouve en ce moment à 445 kilomètres de Saint-Quentin, à vol de train, de gare à gare (c'est écrit sur mon billet SNCF). Et je pense à quoi ? A ces cafés bourgeois que sont la Rotonde et le Carillon ! J'ai trouvé leur point commun, qui les distingue du bistrot populaire : ce sont des aquariums où l'on vient autant pour boire que voir et surtout être vu. J'ai connu ça moi aussi, je viens de vous le dire. Et dans un aquarium, avec la loupiote juste derrière, les poissons les plus moches paraissent jolis. Il y a même quelques requins, qu'on reconnaît à leur sourire.

La terrasse du Carillon comme celle de la Rotonde, c'est le pandémonium de toutes nos illusions (faites comme moi, allez chercher dans le dictionnaire ce que ça signifie si vous ne savez pas). On fait le tour, on sourit, on salue, on discutaille, on a la tête qui tourne sans avoir bu une goutte d'alcool, on livre une confidence à un journaliste qui est là par hasard, on se croit le maître du monde parce que le patron vient vous serrer la main. En vérité, on joue mais on a déjà perdu.

Quel élu de la majorité municipale passe un peu de son temps à la terrasse du Carillon ? Aucun, parce qu'ils ont le pouvoir et que ça leur suffit. Si, quand même, il y a deux exceptions à la règle : Freddy et Grandin, qu'on voit parfois, mais ce sont de grands enfants, qui ont l'un et l'autre de naïves ambitions. Bertrand aussi, mais lui c'est différent : où qu'il soit, jusque dans un bordel, on justifiera et pardonnera sa présence, on la verra comme un travail, une mission, un service à la population, pas un loisir, une oisiveté, une recherche de reconnaissance. C'est le privilège des vainqueurs : on leur accorde tout. Avec les battus, on ne laisse rien passer. C'est terrible, c'est injuste mais c'est ainsi.

Quelle est la leçon de mes méditations berrichonnes, à 445 kilomètres de Saint-Quentin ? Qu'il ne faut pas se la jouer sérieusement à la terrasse du Carillon comme je me la joue pour rire à la terrasse de la Rotonde. La politique est aussi une question d'image et il y a des images qui tuent, en même temps qu'elles procurent une très agréable et dangereuse illusion.


Bonne soirée.

24 décembre 2010

DSK y croit-il ?


En cette veille de Noël, il est permis de rêver. DSK croit-il au Père Noël ? Moi oui, et vous aussi j'espère ! La politique, par bien des côtés, est un jeu d'enfants. Je vous quitte pour quelques jours, rejoignant mon Berry natal. A moins que le Père Noël ne dispose sur mon chemin de quoi communiquer avec vous. Ce n'est pas impossible. Et si vous vous ennuyez à ne plus lire "L'Aisne avec DSK", jetez donc un oeil sur ce récent numéro du Nouvel Observateur (en vignette). Croire au Père Noël, c'est du sérieux !

Bonnes fêtes,
à plus tard,
ou à mardi prochain.

23 décembre 2010

Les nouveaux opposants.

Bonjour à toutes et à tous.




En politique, les opposants ne sont pas toujours ceux qu'on croit ou qu'on attend. Prenez Saint-Quentin : depuis quelques temps, de nouveaux opposants ont surgi, quatre au moins :


- Yves Daudigny : le président du Conseil Général de l'Aisne s'invite de plus en plus souvent dans les séances du Conseil Municipal ou dans les colonnes de la presse locale. En matière de fiscalité, il est en passe de devenir le premier opposant à Xavier Bertrand et Pierre André. Quel dommage qu'il ne soit pas notre candidat aux cantonales ! Mais il est déjà pris sur Marle ... La rumeur annonce un grand débat public dans la ville entre Bertrand et lui. Oh oui !


- Jean-Marie Barré : c'est un modeste adjoint au maire d'Homblières, longtemps directeur des services à la Municipalité de Saint-Quentin. Modeste mais pas rien ! Surtout depuis que sa main s'est levée, solitaire, pour voter contre le budget présenté par le Conseil d'agglomération, qui jusqu'alors suscitait une unanimité sans faille au sein de ce que Pierre André lui-même a qualifié de "chambre d'enregistrement". Un seul, ce n'est pas beaucoup, mais quelque chose ne sera plus comme avant.

- Jérôme Lavrilleux : il est bien sûr de droite, mais c'est à l'intérieur de son propre camp qu'on découvre parfois les pires (ou les meilleurs) opposants. Son ami saint-quentinois et copéiste lui-aussi, Bastien Millot, souligne dans le Courrier Picard d'hier combien il est "assez original et même invraisemblable" de trouver à Saint-Quentin un conseiller général qui soit le bras droit du rival n°1 de Xavier Bertrand et qui n'a pas l'air de trop s'en faire pour sa réélection.

- Vincent Savelli : c'est un nouvel opposant assez ancien, de quelques années déjà, qui s'est assagi ces derniers mois, mais qui n'a peut-être pas abandonné son rêve secret, constituer une troisième liste, entre gauche et droite, aux prochaines élections municipales. Pierre André et Xavier Bertrand ont beau n'avoir pas été ingrats avec lui, cet homme-là aime trop la politique pour décrocher, ne plus jouer aucun rôle.

Un signe ? Il a tenu à participer aux neuf repas offerts par la Municipalité à nos seniors dans le Palais de Fervaques, deux en tant que convive (chaque élu y a droit) et les autres en tant que visiteur. Quelqu'un qui choisit de saluer personnellement 4 000 personnes est quelqu'un qui a quelque chose en tête. Et c'est dans ce genre de manifestation qu'on repère les ambitions politiques ... ou les absences d'ambition. Savelli se range à coup sûr dans la première catégorie.


Bonne journée.

22 décembre 2010

La crèche de la gare.


Bonsoir à toutes et à tous.


J'ai retiré ce matin, en gare de Saint-Quentin, un aller et retour pour le Berry, où je vais passer quelques jours à partir de vendredi. Observant les décorations de Noël près des guichets, mon sang de laïque n'a fait qu'un tour : une jolie petite crèche entre sapin et Père Noël (voir vignette) ! Est-il normal que figure dans un espace public un symbole religieux ? Évidemment non. Si j'avais à protester, la jurisprudence serait de mon côté et la SNCF devrait renoncer à sa crèche. Un service public doit demeurer strictement neutre. Une affiche du Parti socialiste serait tout aussi répréhensible.

Pourtant, je ne suis pas choqué et je n'interviendrai pas, alors que j'y aurais droit, que mes responsabilités associatives pourraient m'y conduire. Pourquoi cette abstention, moi qui suis si prompt à intervenir ? Parce que je ne pense pas qu'il y ait fondamentalement atteinte à la laïcité. Formellement oui, et la prudence des agents SNCF aurait été souhaitable ; mais fondamentalement non, et je vous explique pourquoi :

Il y a atteinte à la laïcité lorsqu'une opinion religieuse, politique ou autre, fait l'objet de prosélytisme dans un espace public où doit s'exercer au contraire la neutralité des opinions, parce que toutes les opinions s'y retrouvent, méritent le respect, et qu'aucune ne doit y être privilégiée, ostensiblement ou discrètement. Une école, un hôpital, une gare entrent dans cette catégorie. Mais aux guichets de Saint-Quentin, les agents pratiquent-ils une forme explicite ou implicite de prosélytisme ? Expriment-ils, plus simplement, une option religieuse en installant une crèche ? Je ne crois pas.

D'abord parce que cette crèche est plus un élément de folklore que de foi, de décor que de religion, de tradition que de confession. J'ai des amis laïques, athées de surcroît, qui ne considèrent pas comme contradictoire ou attentatoire à la liberté de conscience de leurs invités d'installer chez eux une crèche pour leurs enfants. Il est vrai que nous sommes alors dans l'espace privé, où chacun fait ce qu'il veut.
Mais l'intention n'est pas fondamentalement différente dans l'espace public, en l'occurrence la gare de Saint-Quentin : la crèche est plus ludique que militante, c'est une crèche de Noël plus qu'une crèche chrétienne, quoi qu'elle le soit aussi mais pas d'abord ni essentiellement. La preuve manifeste, c'est qu'elle est plantée entre le sapin et le Père Noël, qui n'ont rien de chrétien, ce qui révèle une finalité esthétique et pas cléricale.

Enfin, les passants restent indifférents, ne se sentent pas agressés ni embrigadés par ce tableau aux dimensions modestes, surtout la crèche. Sa présence ne fera pas un chrétien de plus ! N'allons donc pas chercher des problèmes là où il n'y en a pas, là où une intervention laïque, sans doute juste en théorie, serait en pratique mal comprise. Car la vie n'est pas faite que de belles théories, même laïques, et laissons nos amis de la SNCF fêter Noël en paix.

En revanche, portons à la connaissance de nos concitoyens et dénonçons vigoureusement une véritable atteinte à la laïcité : l'amendement du sénateur UMP Carle, qui accorde 4 millions d'euros supplémentaires à l'enseignement privé, soit 250 postes, au moment où l'enseignement public en perd 13 767 et voit chuter le nombre de candidats aux concours. Même le ministre de l'Education Nationale s'est opposé à cet amendement. Avec Copé et quelques autres, nous assistons à une certaine radicalisation de l'UMP qui se retourne aussi contre la laïcité. Voilà qui me semble autrement plus grave que la crèche en gare de Saint-Quentin. Parole de laïque !


Bonne soirée.

21 décembre 2010

Sale temps.

Bonsoir à toutes et à tous.


L'année se termine et je trouve qu'il fait un sale temps. Non, je ne parle pas de la neige et du froid, dont je me contrefous. C'est la démocratie et son corollaire, la politique, qui traverse une bourrasque. Hier matin, sur France-Inter, j'écoutais le sympathique et populaire Eddy Mitchell et je suis tombé à la renverse : il traite notre vie politique de "clownesque", avoue qu'il ne vote que depuis 2002 (pour s'opposer à Le Pen, et ça c'est bien) et que son suffrage est toujours "contre". On fait évidemment mieux en matière de civisme, n'est-ce pas Monsieur Eddy ?

Mais ce n'est rien à côté de l'affaire du médicament Mediator (quel nom !), qui offre une fois de plus l'occasion de jeter injustement en pâture la classe politique, en l'occurrence les ministres de la Santé de droite et de gauche. Tout ça parce que la médecine n'est pas un savoir absolu qui peut répondre à tout, parce qu'aussi l'industrie pharmaceutique joue un rôle trop important dans notre système sanitaire, parce qu'enfin nos mentalités ont transformé le rapport au médicament, qui devient de confort et de consommation. Mais n'en profitons pas pour jeter lâchement la pierre aux politiques, s'il vous plaît.

Depuis hier, il y a cette affaire du traitement de faveur pour les députés, qui échapperont à la prison en cas de fausse déclaration sur leurs ressources financières. Et tout ça parce que Copé veut faire son malin et délimiter son territoire, faire la nique à Bertrand et aux autres. C'est scandaleux parce qu'un parlementaire doit être exemplaire, parce qu'un élu de la République doit être plus irréprochable que n'importe qui. Un citoyen a des droits, un représentant des citoyens a essentiellement des devoirs. La loi à son égard doit être d'une grande sévérité, car personne n'oblige quelqu'un à se faire élire alors que nous n'avons pas choisi d'être citoyens.

Ma grande crainte, c'est que ce sale temps sur la démocratie et la politique ne serve Le Pen fille. Je l'ai écouté dimanche soir sur RTL : effrayant ! Elle est plus dangereuse que son père précisément parce qu'elle semble moins dangereuse. C'est de la graine de facho, comme toute la famille, et la gauche doit le dire. Le papa avait une gueule d'extrémiste qui ne trompait pas, la fille a le minois agréable et trompeur, mais l'arrogance droitière est la même. Avec en plus la manipulation de thèmes de gauche : la laïcité, la République, l'anticapitalisme. Je crains que tout cela ne fasse des ravages électoraux. Sale temps, vous dis-je.

Puisque mes camarades m'ont offert contre mon gré des grandes vacances politiques pour plusieurs années, je me vois bien me reconvertir dans l'utile combat contre l'extrême droite. C'est d'ailleurs un des rares points que je partage avec la gauche radicale (sauf les lambertistes, qui en restent à dénoncer le seul ennemi de classe) : il est urgent de lutter contre l'extrême droite, d'arracher les milieux populaires à la fatale attraction du Front National. Il faut renverser la situation : le sale temps, ça doit être désormais pour eux !


Bonne soirée.

Salle Antoine Vitez.





Bonjour à toutes et à tous.


Malgré la neige, les vacances et l'animation du Ciné-Philo, j'ai tenu à participer hier soir à l'inauguration de la nouvelle salle Antoine Vitez, magnifiquement rénovée (vignette 1). Une inauguration de plus ? Non, un événement pour notre ville, puisque la fille du metteur en scène, Jeanne Vitez, était présente, que nous célébrons cette année le 20ème anniversaire de sa disparition et que Vitez avec Vilar ont incarné une certaine idée de gauche de la culture (vignette 2).

Et puis, je voulais saluer et féliciter Amédée Zapparata et toute son équipe pour leur investissement et le beau résultat de leur travail. Ce n'est pas que la salle Vitez ait été laide auparavant, bien au contraire. Mais ce coup de jeune, cette rénovation des peintures et du design sont du plus bel effet. Amédée, c'est un peu l'âme cachée du théâtre Jean Vilar, qui s'était fait hier très élégant pour l'occasion ! (vignette 3)

Enfin, je n'ai pu m'empêcher de penser à mes activités et de futurs projets, avec la question récurrente : dans quelle salle ? Nous avons à Saint-Quentin le choix mais j'ai mes préférences. Pour une manifestation où le public n'est pas trop nombreux, la salle Antoine Vitez est parfaite. En appréciant hier sa nouvelle allure, j'ai pensé par exemple qu'un Café Philo dans ce cadre ferait merveille (je trouve que la rénovation a mis en valeur le bar (vignette 4) et rendu l'ensemble plus convivial).

A partir de demain jusqu'au 9 janvier, une exposition sur Antoine Vitez sera visitable dans le théâtre. Profitez-en pour jeter un coup d'oeil à la nouvelle salle et faire un coucou à Amédée !


Bonne journée.

20 décembre 2010

Vive la neige !



Bonjour à toutes et à tous.


Il neige donc encore, et toute la journée d'hier sur Saint-Quentin (en vignette, de ma fenêtre). Et tout le monde bien sûr proteste : la neige embête, fait trébucher, paralyse nos voitures, encombre nos trottoirs, fait entrer partout le froid. Le gouvernement a pris la mesure de l'angoisse blanche : il a fait appel à l'armée, a requis les blindés ! Autrefois, le danger c'était le communisme bolchévique ; aujourd'hui, c'est la Sibérie qui s'abat sur notre pays. Les blindés, c'est l'arme suprême avant la bombe atomique, qui sera peut-être un jour chargée de pulvériser en hauteur les flocons.

Mais la faute à qui ? La neige est innocente dans cette affaire ... , blanche comme neige. Les coupables, c'est nous : nous tenons tellement à notre bagnole que nous refusons de l'immobiliser quelques jours ou quelques heures, nous voulons continuer nos petites affaires et gagner des sous malgré les intempéries, nous n'acceptons pas de sacrifier notre confort et notre sécurité, nous détestons attendre, prendre notre mal en patience, nous ne savons plus nous débrouiller par nous-mêmes, nous demandons tout à la société, nous avons livré nos routes aux camions ... La neige n'y est pour rien. Elle n'est qu'un déclencheur, un révélateur de nos tares et insuffisances. Les plus bourgeois d'entre nous ne peuvent plus voir la neige en peinture mais seulement sur les pistes de ski, pendant les vacances d'hiver (et le comble de l'absurdité contemporaine, c'est quand la neige nous empêche d'aller à la neige !).

Pourtant, cette neige, nous devrions l'aimer, nous enthousiasmer quand elle apparaît, comme savent si bien le faire les enfants, qui sont heureux, joyeux à son arrivée. C'est beau, c'est pur la neige : un miracle, un émerveillement. Un Noël sans neige (ce qui est trop souvent le cas), c'est triste. Marcher dans la neige qui craque sous nos pas, c'est un ravissement. Et les batailles de boules de neige qui nous amusent tant, et les bonshommes de neige avec leur nez en carotte et leurs yeux en boulets de charbon ! Vive la neige !

Et puis, la neige est citoyenne. Mais oui ! Dans le bas de la rue Jean Jaurès où j'habite, un très vertueux concours entre voisins s'est spontanément pratiqué durant le week-end. Face à moi, Jean-Claude Grand, président de l'association Traversée qui remplit régulièrement l'auditorium de l'École Nationale de Musique ; sur ma gauche Bernard Delaire, co-fondateur de l'association Quintinus, ami personnel de Xavier Bertrand : je n'ai qu'à bien me tenir. De nous trois, c'est à celui qui aura le plus beau trottoir le plus rapidement. Les armes de ce paradoxal duel à trois : la pelle, le sel, la raclette, la binette, le balai et la ferme volonté, la vigilante attention. La lutte est sans merci parce que notre honneur est en jeu. Imaginez toute la ville se comportant ainsi ! Vivement qu'il neige encore très longtemps pour que le combat continue et que notre vertu soit mise à l'épreuve ...


Bonne et neigeuse journée.

19 décembre 2010

Va chemine va trottine ...

Bonsoir à toutes et tous.




Il n'y a pas de hasard en politique, et tout se joue dans les mots et entre les lignes. Quand deux socialistes éminents quoique différents parlent le même langage, c'est que quelque chose se passe. Jean-Marie Le Guen est un strauss-kahnien historique, parisien et sympathique, médecin de son état, que j'ai connu quand je vivais dans la capitale. Sur BFMTV, à propos de la candidature de DSK, il a eu ce mot d'apparence anodine : "Cela chemine de façon positive". Pas de quoi en faire un plat, si Laurent Fabius, qui n'a jamais été strauss-kahnien de coeur mais fabiusien avant tout, n'avait répondu identiquement à la même question aujourd'hui : "Ça chemine".


Comment alors ne pas songer à la populaire opérette "Véronique" et son chant qui m'est revenu en tête : "De-ci, de-là, cahin-cahin, va chemine va trottine" et caetera. C'est très strauss-kahnien tout ça, et je m'y connais un peu, croyez-moi. Être sûr de soi, prendre ses distances, attendre son heure et se foutre du reste. La candidature Strauss-Kahn, ça vient, lentement mais sûrement. Dans l'Aisne, il faut s'y préparer. Fastoche : il n'y a pour le moment que deux strauss-kahniens, Daudigny et moi. Mais ça ne va pas durer ...


Bonne soirée.

Faust en politique.

Bonjour à toutes et à tous.


C'est la dernière mode politique, celle des pactes. Il y a celui soi-disant passé entre DSK et Aubry, pourtant démenti par notre première secrétaire. Mais les modes ont la vie dure ... Il y aurait aujourd'hui celui conclu lors d'un dîner (ça fait plus chic) entre Nicolas Hulot et Eva Joly, du même tonneau qu'entre socialistes : ne pas se présenter l'un contre l'autre.

Imaginons que la mode se poursuive. Copé et Bertrand pourraient acter un pacte de bonne entente pour la présidentielle de 2017 par exemple. Idem pour Mélenchon et Chassaigne, qui aspirent tous les deux à représenter le Front de Gauche en 2012. A l'extrême droite, en ce moment, ne croyez-vous pas que Gollnisch et la fille Le Pen auraient plutôt intérêt à accorder leurs violons au lieu de se tirer dans les pattes ? Quant à Sarkozy et Fillon, le pacte a peut-être déjà été passé, à l'occasion du remaniement.

Et à Saint-Quentin, un pacte de non agression (parce que ça revient finalement à ça dans tous les cas) ne serait-il pas le bienvenu ? A droite non puisque tout le monde est rangé derrière Bertrand. Mais à gauche, chez les socialistes, l'idée pourrait faire son chemin. S'arranger, comme je le dis souvent, mais pas n'importe comment : politiquement, intelligemment, et pas une transaction de chiffonniers où l'on se répartit à la courte paille des places aussi rares qu'incertaines.

A vrai dire, cette mode du pacte m'inquiète un peu et je n'y crois pas trop. En politique, je sais ce qu'une alliance veut dire, je comprends ce qu'est un accord, je conçois parfaitement un contrat. Mais un pacte, ça ne m'inspire pas trop confiance. Il y a du secret en lui, ses finalités sont inconnues et c'est avec le diable, comme Faust, qu'on signe souvent. Merci bien.

En revanche, je pense qu'il faut dans l'action publique se comporter en civilisés, pas en matamores des rapports de forces. Je ne parlerais donc pas de pacte mais plutôt d'entente cordiale, de gentlemen's agreement, de modus vivendi. Alors oui. Et je crois, j'espère que c'est ce qui se passera entre DSK et Aubry. Et à Saint-Quentin aussi, car la période de Noël est propice aux rêves.


Bon dimanche.

18 décembre 2010

Ma lettre au Père Noël.


Cher Père Noël,


C'est en tant que socialiste saint-quentinois que je m'adresse à toi. J'aimerais beaucoup que tu penses à nous, que tu arrêtes ton traîneau de cadeaux au dessus de notre ville. Nous en avons bien besoin ! Pour la gauche, depuis des années, c'est chaque jour qu'il fait froid et qu'il neige. Père Noël, serais-tu de droite pour ainsi les combler et nous oublier ? Les places, les postes, les mandats, l'influence c'est pour eux, et pour nous les miettes de la bûche glacée ... Ce n'est pas une vie, c'est trop injuste !

C'est pourquoi je compte sur toi, cette année, cher Père Noël, pour nous gâter. Nous serions tellement heureux de remporter les cantons nord et centre de Saint-Quentin ! Tu peux bien faire ce geste : ils ont tout, nous n'avons presque rien, penses-y avant de descendre dans les cheminées. Dans ta hotte, songe aussi à des cadeaux immatériels mais ô combien précieux pour nous : l'enthousiasme, l'énergie et l'espoir qui sont comme l'or, l'encens et la myrrhe que les Rois Mages ont déposé au pied de l'Enfant Jésus.

Et puis, cher Père Noël, peux-tu également prêter un peu d'attention à moi personnellement ? Je ne suis plus un enfant, je ne demande pas une panoplie de Zorro ou une voiture de course. Non, rien de tout ça, même pas un pouvoir, un portefeuille, un strapontin, un titre ou je-ne-sais-quoi, mais un modeste tabouret, une simple chaise, un petit rôle quelque part en politique, quelque chose dont personne ne veut et que tu pourrais ainsi m'offrir. Tu es Père Noël, tu devrais pouvoir me satisfaire ! Je compte sur toi, j'attends avec impatience samedi prochain, j'ai déjà déposé mes souliers au pied du sapin (voir vignette).


Avec mes chaleureuses amitiés,
très cher Père Noël

17 décembre 2010

Les chaussettes de DSK.

Bonsoir à toutes et à tous.


En déclarant aujourd'hui qu'il n'a "pas le temps" de penser à la présidentielle, qu'il se concentre sur son "métier" et pas sur 2012, DSK a introduit une petite révolution dans la tradition politique française. Que l'homme le plus haut placé dans les sondages, donné gagnant et de loin contre Sarkozy, puisse ne pas s'intéresser au scrutin des scrutins est singulier, presque bizarre. Tout autant que Delors, en 1995, renonçant à se présenter à la reine des élections alors que tout le monde l'attendait et l'encourageait.

C'est que ces choses-là, chez nous, ne se font pas : le pouvoir est une obsession et doit le rester ; et quand on est le meilleur pour s'en emparer, on se présente, quasi automatiquement. Même les nuls, dans notre pays, sont candidats à quelque chose. Le pouvoir apporte son onction, sacralise. Mitterrand soutenait que pour devenir président de la République, il fallait y penser chaque matin en mettant ses chaussettes. Sarkozy en a donné sa version : en se rasant.

N'est-il pas vrai que le miroir est l'interlocuteur privilégié de ces grands ? DSK vient de rompre avec cette obsession du pouvoir. Il prend son temps, fait autre chose, décidera le moment venu et en attendant ne jure de rien. DSK ne tremble pas en enfilant ses chaussettes. Nous changeons d'époque. C'est bien.

Je me réjouis également que Nicolas Hulot n'exclut pas de se présenter à la présidentielle. Il ferait un formidable candidat écologiste, aussi bien peut-être que Cohn-Bendit. Là aussi, c'est une rupture dans la coutume nationale, qui veut qu'un candidat soit issu du sérail, longuement préparé, souffrant pour gagner comme on souffre pour être beau.

Hulot, c'est l'écologie raisonnable. Tant mieux s'il nous débarrasse d'Eva Joly, sectaire, dogmatique, radicale, obscure, moraliste, puritaine. DSK pour le PS, Hulot pour les écolos, ce serait une belle tête d'affiche, un contraste avec les candidatures hystériques du passé.


Bonne soirée.

16 décembre 2010

La sagesse d'Aubry.

Bonsoir à toutes et à tous.


Asticotée hier par des journalistes sur ses intentions pour la présidentielle, Martine Aubry a eu cette phrase très juste : "Il faut avoir envie de gagner et après, avoir l'intelligence, la responsabilité de réfléchir ensemble pour savoir qui est le mieux placé". Je crois que toute la sagesse politique en matière de candidature est dans ce propos, que je décompose ainsi :

1- L'envie de gagner : sans elle, rien n'est possible, il vaut mieux rester chez toi, ne pas faire de politique, ne jamais se présenter. L'action publique est d'abord motivée par le désir.

2- L'intelligence collective : c'est une alchimie à la fois indispensable et très difficile. Être ensemble est simple : n'importe quelle bande d'abrutis en est capable. Mais être intelligemment ensemble, c'est autre chose, c'est pourtant ce qui décide de tout.

3- Le choix du mieux placé : c'est la finalité, c'est une opération délicate, elle fait nécessairement des déçus et un seul heureux. Un candidat ne se désigne pas au pouf pouf ou en comptant sur ses doigts. "Le mieux placé" : notion pas évidente, mais c'est à elle qu'on reconnaît la maturité d'un groupe politique.

Aubry, en ramassant ces trois critères en une seule formule, nous prépare avec sagesse et intelligence à la présidentielle.


Bonne soirée.

15 décembre 2010

Un moment d'hystérie.

Bonsoir à toutes et à tous.


La vie politique française est coutumière du fait : régulièrement, elle s'égare dans des moments d'hystérie, des polémiques irrationnelles dans lesquelles la réflexion le cède aux pulsions. Cet été, c'était sur les roms (dont plus personne ne parle aujourd'hui !). Depuis quelques jours, ce sont les musulmans et leurs prières de rue.

Que l'origine de cette hystérie soit la fille Le Pen devrait inviter chacun à la perplexité et à la retenue. Il est tout de même désolant et même scandaleux de voir un parti d'extrême droite, qui s'agite pour des raisons internes, imposer sa thématique odieuse à notre vie politique. Tout ce qui vient du FN doit être rejeté, disqualifié. On ne joue pas avec ces gens-là, qui ne sont pas républicains.

Quel est le problème ? Des croyants qui n'ont pas de lieux de culte suffisamment grands prient dans la rue. C'est embêtant, mais d'abord et essentiellement pour eux : qui trouverait plaisir à pratiquer sa foi sur la chaussée ? Sinon, ça dérange qui ? En quoi la dévotion est-elle un danger public ? Depuis quand quelques dizaines de musulmans en prosternation dans une rue de Paris sont-ils une menace pour la République ? Non, il faut retrouver son calme, ne pas céder à l'emballement médiatique, refuser l'hystérie ambiante.

Et qu'on ne me parle pas de laïcité ! Depuis quand la fille Le Pen est-elle laïque ? S'il y a un problème, c'est dans la stricte application de l'article 1 de la loi de 1905, portant sur la séparation des églises et de l'Etat : "La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes ..." Les mots sont forts et précis : garantir le libre exercice des cultes. En la circonstance, les musulmans ne disposent pas des moyens d'exercer librement leur culte. Qu'on s'efforce donc de régler ce problème, sans déroger à la loi de 1905 qui interdit tout financement public des cultes, mais qu'on ne s'en prenne pas à la communauté musulmane, qu'on n'instrumentalise pas un fait malheureux pour alimenter la xénophobie et l'hystérie.


Bonne soirée.

14 décembre 2010

Le PS et le logement.


13 décembre 2010

Candidat pour deux.

Bonsoir à toutes et à tous.


Quelques amis et camarades me taquinent, ces derniers temps, sur mes deux voix obtenues lors de la désignation des candidats aux cantonales. Je ne suis pas plus embêté que ça. Je connais la chanson et le système, ni l'une ni l'autre n'entament ma bonne humeur et ma détermination. Si j'osais, je vous dirais même que j'en sors renforcé dans ce que je crois et ce que je veux. La vie ne m'intéresse que dans le défi, la difficulté. Si tout est simple, programmé, sans risque, ce n'est pas excitant. J'ai besoin de sentir une situation me résister. De ce point de vue, je suis gâté, je n'ai pas à me plaindre.

Et puis, je n'arrive pas à me résigner. La passion est plus forte que les obstacles qui s'opposent à elle. J'ai l'habitude, l'expérience, presque l'expertise : à l'époque d'Odette, c'était pire, terrible et tellement stimulant. Par comparaison, aujourd'hui est sympathique, trop gentil, trop facile. Notez bien que je ne m'en réjouis pas. Mon immense regret, c'est de n'avoir jamais été en situation réelle d'affronter la droite. Mon goût du combat me portait à ça. La politique est un monde étrange : elle vous conduit là où l'on ne s'attend pas, où l'on ne veut pas. Mais c'est ainsi, il faut s'y faire.

Tout ça pour vous dire que je vais suivre de près les élections cantonales, surtout Saint-Quentin Nord, qui est prenable. M'inspirant de Mitterrand, excellente référence pour un socialiste, qui répétait dans les années 70 qu'il fallait être "unitaire pour deux" (drôle d'expression), j'ai décidé à mon tour d'être candidat pour deux. De quoi j'me mêle ? me direz-vous. De ce qui me regarde et m'intéresse, c'est-à-dire trois choses que j'aurais mises en pratique si j'avais été candidat, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire :

1- Mener une campagne très politique de soutien au Conseil Général de l'Aisne, en riposte aux attaques constantes de la droite sur la hausse de la taxe foncière, qui sera incontestablement au coeur de la campagne.

2- Mener une campagne contre l'extrême droite, dont le probable candidat local séduira hélas l'électorat populaire et peut nous priver de la victoire (la montée dans les sondages de la fille Le Pen est particulièrement préoccupante pour la gauche, pas seulement pour la droite).

3- Mener une campagne de terrain, je dirais même tout terrain, comme le fait en ce moment l'équipe municipale en visitant les quartiers de la ville. Pour prendre le canton nord, il ne faut pas compter sur un jackpot électoral, où il suffirait d'attendre que les voix tombent mécaniquement pour gagner.

Que la campagne commence !


Bonne soirée.

12 décembre 2010

Le PCF, quelle histoire !


Bonjour à toutes et à tous.


La salle de Verdun, à Saint-Quentin, a un côté années 60-70, un peu vieilli mais toujours là. C'était aussi hier soir son ambiance, une réunion publique comme on n'en fait plus, une fête pour célébrer les 90 ans du PCF. D'emblée, ce qui frappe, ce sont les faucilles et marteaux, en gros, en rouge, sur le devant : ici, on n'a pas peur ni honte de se proclamer communiste. C'est même une fierté. Plus que ça : une façon d'être, une raison de vivre.

Je vais vous dire : depuis quinze ans que je suis au PS, j'en ai vu pas mal, mais jamais un seul camarade pleurer à l'évocation de son Parti, de son histoire, de ses grands hommes et de ses valeurs. Mais hier soir, salle de Verdun, avec les communistes, oui. Et c'est beau, c'est émouvant de se trouver là parmi eux, de voir Jean-Luc Tournay et Georges Varennes, qui ne sont pas des coeurs d'artichaut, retenir leurs larmes, trembler dans la voix quand les anciens, vivants ou disparus, sont cités et honorés.

Et puis, le moment le plus fort, c'est bien sûr quand la salle, pas toujours attentive pendant les discours, se lève, se fige, se concentre pour chanter l'Internationale, poings brandis ou main dans la main levés, signifiant à la fois la révolte et la solidarité. On a beau être comme moi social-démocrate incurable, on a presque envie à cet instant précis, dans cette atmosphère-là, de devenir communiste. Heureusement, je me reprends vite ...

J'ai beaucoup à reprocher aux communistes saint-quentinois, mais chez eux pas de chiqué, de toc, de frime. Ce sont des durs, au bon sens du terme : leur ligne est claire, franche, désintéressée, même si évidemment je la conteste. Qu'est-ce qu'il y a de pire en politique ? L'opportunisme, l'électoralisme, la quête des places, des honneurs, des indemnités. Quoi de plus méprisable que celles et ceux qui changent d'opinion et parfois de parti au gré de leurs intérêts personnels ? Si j'aime (oui j'ose ce mot) Jean-Luc, Corinne et leurs camarades, c'est qu'ils sont totalement étrangers à ça. Mais après, tout nous sépare ...

Le discours de Jean-Luc a été, au sens précis du terme, fabuleux : entendre prononcer les noms de Cachin, Duclos, Thorez a quelque chose de magique. Vous vous souvenez de "Ma France" chantée par Ferrat ? Eh bien c'est un peu ça. On se sent quasiment en dehors du temps à force de voyager dans l'Histoire. Les communistes ont ceci que les socialistes, trop préoccupés par le pouvoir (mais il le faut aussi), n'ont pas : une mémoire.

L'exposition des photos de la section est impressionnante : le car pour Moscou dans les années 50, Jean-Luc Tournay gamin puis fringant séducteur de 24 ans, les luttes sociales permanentes, la rue jamais abandonnée ... Je vais écrire quelque chose de terrible, auquel je ne veux pourtant pas croire : le pouvoir oblige quelque part à se renier. Les communistes saint-quentinois, pour le meilleur et pour le pire, sont restés fidèles à eux-mêmes, dans leurs convictions et leurs amitiés. Même leur sens de la famille, qui n'est pas trop mon truc, force au respect : il exprime la solidarité, la transmission des valeurs, ce n'est pas une vulgaire retape pour gonfler les effectifs d'une section.

J'ai écouté attentivement le vétéran Roger Marié, j'ai observé la relève (pas mal de jeunes dans la salle), j'ai discuté avec un coco sympa venu exprès de Seine-et-Marne, appartenant à la sensibilité de Corinne et Jean-Luc, qu'on peut appeler communistes orthodoxes si l'on veut. J'ai compris que leur préoccupation, c'était l'identité du PCF, leur refus de le voir se diluer dans un Front de Gauche qui sacrifie, à leurs yeux, les fondamentaux.

Pour eux, Mélenchon n'est qu'un social-démocrate de plus, un politicien habile, un révolutionnaire déguisé. Savez-vous pourquoi les communistes saint-quentinois m'aiment bien alors que je suis si loin, si différent de ce qu'ils sont ? Parce qu'ils savent que je ne triche pas, que je ne joue pas à ce que je ne suis pas, que je suis comme eux constant et clair dans ma ligne politique.

Du discours de Jean-Luc, nous n'avons pas su quels seraient leurs candidats aux élections cantonales. Trop tôt. Ce sera en janvier. Comme si l'essentiel n'était pas là, comme si leur ambition était bien supérieure au simple sort d'un conseiller général. Mais quoi ? La révolution, l'émancipation ? "C'est la lutte finale, groupons-nous et demain, l'Internationale sera le genre humain". Je crois que c'est ce refrain qui explique tout, qui a le dernier mot.


Bonne journée, camarades.

11 décembre 2010

Un candidat pour rire ?

Troisième candidature dans le canton de Saint-Quentin Nord : Antonio Ribeiro, passé de l'opposition à la majorité, du MRC à la Gauche Moderne de Boeckel. Le Courrier Picard d'aujourd'hui s'en amuse. Mais il n'y a pas de petits ou de grands candidats. Au final, je suis sûr que Ribeiro ne sera pas plus bête que la moyenne des postulants. Bien sûr, nul ne l'imagine élu ni même faisant un bon score.

Ceci dit, sa présence n'est ni innocente, ni inoffensive. L'innocence et l'inoffensivité n'existent pas en politique. Un candidat de plus, c'est mathématiquement des voix en moins pour les autres candidats. Ribeiro n'est pas connu ? Sans doute, mais il est conseiller municipal, ce qui n'est pas rien. Surtout, il se présente sous l'étiquette "Gauche Moderne". On voit mal des électeurs de droite se laisser séduire par ce label.

Dans un canton où les réserves électorales de la gauche seraient importantes, ce ne serait pas bien grave. Mais dans un canton de droite, toutes les voix de gauche comptent et doivent être mobilisées dès le premier tour. D'autant que le profil très à gauche de la candidature socialiste libère une partie de l'électorat de centre gauche, comme nous l'avions constaté aux élections municipales. Et quand on sait que les candidats vont probablement se multiplier à gauche mais beaucoup moins à droite, qu'une éventuelle présence du FN va fixer une partie de l'électorat populaire, on mesure la difficulté.

Pour qui roule Ribeiro ? Évidemment pour l'UMP. Il est chargé de lui ramener des voix progressistes. Au deuxième tour (s'il y a un deuxième tour), on ne l'imagine pas appeler à voter socialiste. Tout ça est embêtant pour nous. Autre facteur à ne pas négliger : Ribeiro est une figure connue dans la communauté portugaise, la première en nombre sur la ville. Ce n'est pas rien là non plus. Voilà pourquoi cette candidature m'inquiète plus qu'elle ne me fait sourire. Aux dernières cantonales, dans Saint-Quentin Centre, nous avons amèrement constaté qu'une élection pouvait se perdre à quelques voix seulement.


Bon après-midi.

Les trois Fronts.

Bonjour à toutes et à tous.


L'appel de Jean-Michel Baylet à constituer un Front républicain n'a pas beaucoup été relayé alors qu'il me semble être une piste intéressante pour 2012. La classique Union de la Gauche relookée Gauche plurielle a fait son temps. On voit bien que Jean-Luc Mélenchon veut nous tondre la laine sur le dos, que son Front de Gauche est de plus en plus critique envers le Parti socialiste. Si DSK est notre candidat, il est évident que ce sera la cassure. Il faut s'y préparer, envisager autre chose que le traditionnel Front populaire. 1936-1972-1997, un cycle se termine, un nouveau Front se dessine, Baylet l'esquisse.

La question des alliances est fondatrice en politique. Tout part de là. Aucun parti, en premier lieu le PS, ne peut s'opposer et surtout gouverner seul. Il faut des alliés, donc des alliances. Le PCF a fondu comme neige au soleil, l'extrême gauche est anti-réformiste, le PS s'est social-démocratisé ces vingt dernières années : voilà où nous en sommes. Que faut-il faire maintenant, si on ne se contente pas de répéter ce qui s'est fait hier ? Rassembler tous ceux qui critiquent, refusent ou même se distinguent de la politique de Nicolas Sarkozy et de la conservatrice UMP.

Cette opposition commence avec le centre-droit, le vieux parti radical de Borloo et les démocrates-chrétiens de Bayrou. Les uns et les autres ne sont pas ma tasse de thé puisque je suis socialiste. Mais il y a un devoir de rassemblement, à tous les niveaux. Quand Chevènement, Malek Boutih, Baylet et quelques autres de gauche participent au "Dîner de la République" de Borloo, c'est à prendre en compte, ce n'est pas anodin.

Front républicain, la référence est historique : c'est sous cette étiquette que se constitue en 1956, pour les élections législatives, une coalition conduite par Mendès-France, qui va du socialiste Guy Mollet au gaulliste Chaban-Delmas, en vue de trouver une solution à la guerre d'Algérie. C'est finalement de Gaulle et le très conservateur RPF, UMP de l'époque, qui l'emporteront deux ans plus tard.

Front populaire, Front républicain, il y a un troisième et dernier type de front, le moins connu, le moins pratiqué ... à l'exception, cas unique en France, de Saint-Quentin ! Il s'agit du Front unique, encore appelé Front unique ouvrier, d'inspiration trotskyste, qui consiste à rassembler les organisations de gauche sur des bases et au profit de l'extrême gauche. C'est une forme d'union tout à fait singulière, généralement théorique, expérimentée in vivo chez nous, un cas d'école, presque une bizarrerie. A chacun son Front.


Bonne journée.

10 décembre 2010

Putain de météo !

Bonsoir à toutes et à tous.


Ça y est, on y a eu droit, comme chaque hiver où tombe la neige : toutes les tares de notre société - individualisme souverain, confort exacerbé, peur insignifiante, arrogance stupide - sont sorties à gros flocons. Chaussées glissantes, circulation stoppée, routes barrées, véhicules inutilisables, on ne supporte pas, on se plaint, on gueule, on accuse. La gêne est devenue insupportable, la patience n'est plus de mise, l'effort sur soi est refusé. C'était mieux avant ? Je ne sais pas, mais il y a trente ans une telle hystérie n'existait pas.

La société est comme elle est. En revanche, on pourrait attendre des responsables politiques qu'ils donnent l'exemple, ne se laissent pas aller, se montrent pédagogues. Le Premier ministre, en accablant Météo-France, a été particulièrement minable. La météorologie ne sera jamais une science exacte. Ses prévisions sont des probabilités, pas des prédictions. Les spécialistes ont fait leur travail, mais ils ne pouvaient pas, ils ne pourront jamais TOUT prévoir. François Fillon veut plaire, caresser les Français dans le sens du poil, trouver un bouc émissaire : c'est fait, et ce n'est pas joli joli.

Il y en a un qui a dit ce qu'il fallait : Thierry Mariani, secrétaire d'Etat aux Transports, en parlant de crise "légère". Eh oui : il y a tout de même plus important, plus grave dans notre société qu'une journée de relative paralysie de la région parisienne ! En faire une affaire nationale, quasiment une affaire d'Etat, c'est aberrant.

Propos également très justes de Mariani quand il remarque que "Météo-France a fait son travail, la chronologie était correctement prévue, mais l'intensité était différente". Enfin, cette conclusion que les petites têtes devraient apprendre par coeur à défaut de la comprendre : "Il y a des moments où l'Etat ne peut pas tout faire".

Et l'intervention de ma camarade Ségolène ? Elle a fait du Ségolène, à son habitude. On ne peut pas le lui reprocher. Sa marque de fabrique, c'est le dolorisme et le moralisme, la compassion et la culpabilisation, d'où sa popularité. Elle est en phase avec notre époque. C'est un genre, qui n'est pas le mien, mais qui est très en vogue aujourd'hui. Ségo estime que Mariani aurait dû rentrer de Moscou "pour s'occuper des Français qui souffrent". De Fillon, elle attend des "excuses publiques" car "ce n'est pas une pagaille à laquelle nous avons assisté, c'est un chaos". Eh bé !

Est-il permis, dans cette société narcissique et trouillarde, d'espérer un peu de sagesse et un peu de raison ? Je me demande si être révolutionnaire aujourd'hui ce n'est pas ça.


Bonne soirée,
avec ou sans neige.

09 décembre 2010

Oui mon capitaine.

Bonjour à toutes et à tous.


Dans le dernier Journal du Dimanche, Martine Aubry s'est présentée en capitaine d'équipe du PS. Très bien. Dans un parti, il faut un leader, et c'est elle, en tant que première secrétaire. La multiplication des candidatures pour les primaires pouvait jeter un doute : il est levé. Et puis, j'apprécie beaucoup que Martine, en annonçant qu'elle attendrait juin pour annoncer ou pas sa candidature à la présidentielle, respecte le calendrier que nous nous sommes donnés. Il sera temps à ce moment-là de faire le point, de voir quelle est la situation et qui est le mieux placé pour aller à la bataille.

Et Ségolène dans tout ça ? Elle a surpris son monde en se déclarant. Mais n'a-t-elle pas toujours fonctionné comme ça ? Et c'est son droit. Elle a déjà été candidate, elle est populaire, elle y va. Normal. Aucun socialiste ne devrait se chagriner de la popularité d'un autre ou d'une autre socialiste. Quand comprendrons-nous que le succès des uns fait le succès des autres ? Quand cesserons-nous de soustraire pour enfin additionner ?

Au niveau local, c'est plus difficile : les ressentiments, l'absence d'ambition, la dimension très personnelle, la réflexion à courte vue, la prégnance du passé attisent les divisions. Mais au niveau national, nous sommes quand même à un autre niveau et sur d'autres enjeux. C'est pourquoi je souhaite bonne chance à Ségolène, même si mon candidat préféré est qui vous savez.

Sur le fond, c'est le dispositif des primaires qui va tout changer. Les inquiétudes et résistances qu'il a déclenchées sont de bon aloi : Aubry et ses amis ont fait tanguer l'appareil, qui sent que les petits pouvoirs vont lui échapper. Moi je m'en réjouis. Il faut que nous passions du Parti socialiste au Parti DES socialistes. Actuellement, dans bien des sections, le recrutement se fait en cercle fermé, par quasi cooptation, quand ce n'est pas par pur copinage ou regroupement familial. Officiellement socialistes, combien le sont réellement, quand leur adhésion a été très amicalement sollicitée pour défendre untel ou unetelle lors d'un vote interne ?

Les primaires mettront un terme à ce scandale. Désormais, ce sont les socialistes, sympathisants, électeurs, qui choisiront le candidat, sans possibilité de manipulation, d'instrumentalisation. C'est ce qui fait ma grande joie, et le formidable espoir de devenir un parti beaucoup plus populaire, beaucoup influent. A tel point de souhaiter que les primaires ne soient pas réservées qu'à la présidentielle mais s'appliquent à toutes nos désignations ! Mais y'en a qui vont avoir chaud aux fesses, et je ne voudrais quand même pas mettre le feu à la maison ...


Bonne journée.

08 décembre 2010

La révolution bouffonne.

Bonsoir à toutes et à tous.


C'était hier la révolution, mais elle est déjà aujourd'hui oubliée. Drôle de pays tout de même, qui s'enthousiasme pendant quelques jours, médias et opinion, pour une opération bidon, celle d'Eric Cantona nous invitant à vider nos comptes en banque afin que s'écroule le système financier. C'était idiot mais ça a marché puisqu'on en a parlé ! Voilà à quoi en est réduite la société du spectacle.

On se serait cru dans un sketch des Guignols, tant il est vrai que l'information se confond désormais avec le divertissement. Cantona lui-même n'a pas fait ce qu'il a demandé de faire : à Albert, on attend toujours sa venue dans l'agence de la BNP. Comme des dizaines de milliers d'internautes qui avaient promis de le suivre et qui eux non plus n'ont rien touché à leurs sous en banque. Et l'épouse du footballeur ne s'est pas privée de tourner dans une pub pour un établissement bancaire. Mais dans cette histoire, en est-on à une bouffonnerie près ?

Il était évident que les Français ne videraient pas leur coffre. Ils tiennent trop à leur argent et au système qui le fait prospérer. L'auraient-ils fait en minorité que le système n'aurait pas été fondamentalement affecté. Tout ça, c'est n'importe quoi. Après la révolution bolchévique, la révolution bouffonne ! Le capitalisme a encore de beaux jours devant lui avec de tels adversaires. Mais le coup a fonctionné, de hauts responsables politiques ont même réagi.

C'est dire à quel point l'esprit public dans notre pays est tombé bien bas. Un pitre est devenu un court instant l'espoir et le recours de ceux qui sont contre le système. C'est très inquiétant. Il existe pourtant des partis politiques qui tiennent des propos critiques à l'égard de ce système économico-bancaire, en premier lieu le Parti socialiste. C'est vers lui qu'il faut prêter toute son attention, pas sur le premier rigolo venu.


Bonne soirée.

07 décembre 2010

Querelle de chiffres.

Bonsoir à toutes et à tous.


Je n'ai pas pu assister hier soir au conseil municipal de Saint-Quentin, étant à Hirson. J'ai lu ce matin les comptes-rendus dans la presse. L'ordre du jour portait sur le budget, avec un débat principal : les impôts locaux, augmentent ou augmentent pas ? L'Aisne Nouvelle évoque "un match de boxe très rhétorique" et le Courrier Picard "un débat sans fin", dans lequel Michel Aurigny (surnommé par le Courrier "monsieur chiffres") et Olivier Tournay ont semble-t-il joué un rôle prépondérant.

Je vous avoue que cette polémique me gave. La querelle de chiffres ne mène nulle part. Les uns et les autres veulent mutuellement se convaincre avec forces démonstrations mathématiques mais personne finalement n'est convaincu, surtout ceux qui sont extérieurs à ce débat et n'y comprennent pas grand-chose. L'impression qui ressort de la lecture de la presse, c'est que chacun a raison, de son point de vue. Ce qui ne m'étonne guère : aux chiffres, on peut faire dire n'importe quoi et principalement ce qu'on veut.

En politique, les choses sont simples : tout repose sur la perception des citoyens. Ce sont les mieux placés pour dire si les impôts locaux augmentent ou pas, puisque ce sont eux qui les paient ! Quant aux responsables politiques et élus, ce qu'on attend d'eux c'est surtout qu'ils nous expliquent à quoi servent les impôts, à quoi ils sont destinés. En soi, l'augmentation fiscale ne me gêne pas, pourvu qu'on la justifie. C'est pourquoi les calculs en la matière sont dérisoires. Ce qui m'intéresse, ce sont les finalités.

Comme lors du dernier conseil municipal, je ne comprends pas pourquoi on glisse du budget de Saint-Quentin à celui du département de l'Aisne, qui n'ont rien à voir. Et puisqu'il faut défendre la politique du Conseil général, faisons-le avec des arguments politiques et pas techniques : pour continuer à financer les associations, pour conserver la gratuité du transport scolaire, pour faire perdurer la politique sociale, pour investir dans le domaine économique, oui la majorité départementale avait besoin de procéder aux choix fiscaux qui ont été les siens. Politiquement, c'est cela, et rien que cela, qui compte, pas de savoir si les propriétaires ont été lésés ou si telle catégorie exemptée de la taxe d'habitation est finalement perdante. La politique, c'est la défense de l'intérêt général, qui doit être clair et lisible par tout citoyen. Au conseil municipal d'hier, il y avait de quoi s'y perdre.


Bonne soirée.

Socialistor encore !

Bonjour à toutes et à tous.


Dans son édition d'hier, à la chronique "Noir sur blanc", L'Aisne Nouvelle me taquine en me retirant le titre de socialistor que je m'étais précédemment attribué (en politique, on n'est jamais si bien servi que par soi-même). La raison : mon échec à l'investiture pour les élections cantonales. Mais est-ce un véritable échec ? A voir de près les résultats, on comprend bien que non. Il n'y a que le suffrage universel qui déshonore, pas une désignation interne à petite échelle.

Et puis, socialistor c'est comme imperator, ce titre qu'on donnait aux généraux romains revenant d'un beau combat : ça se mérite ! Ma bataille, mes lauriers, je les ai : c'était lors des cantonales il y a six ans, quand j'ai obtenu 4207 voix, contre 4599 à mon adversaire de droite, c'est à dire 40,14% contre 43,88%. Si une triangulaire en faveur du candidat du Front National n'avait pris des voix dans l'électorat populaire, j'aurais pu l'emporter, et j'aurais dû cette fois-ci, à la suite de la dynamique précédente.

Vous me ferez sans doute remarquer qu'un bon résultat n'est pas une victoire. Sans doute, mais regardez les résultats des élections strictement locales depuis douze ans : je suis le seul socialiste à se rapprocher aussi près d'une victoire possible contre la droite. En politique, on ne peut pas raisonner dans l'absolu, les jugements sont relatifs, ils procèdent par comparaison. Par conséquent, socialistor je suis, je reste ! D'autres peuvent-ils faire autant et même mieux que moi ? Oui pourquoi pas. C'est en tout cas ce que je leur souhaite. Alors le titre de socialistor leur reviendra. Mais pas avant d'avoir vu leurs résultats !


Bonne journée.

06 décembre 2010

Maintenant la Convention.




05 décembre 2010

Le roi est en slip.

Bonjour à toutes et à tous.


La polémique autour de WikiLeaks a largement dominé la semaine. Un site a-t-il le droit de diffuser des dépêches diplomatiques ? Je n'en sais rien. Moralement, ça se discute. Qui a peur de la vérité ? Politiquement, c'est évidemment inacceptable : la diplomatie repose en grande partie sur le secret.

Mais sur l'internet, on a tous les droits, ou presque. Qui a peur de la liberté ? l'Etat n'existe que parce qu'il y a des secrets d'Etat. Le roi n'est certes pas nu, mais en slip et tricot de peau. Ça la fiche un peu mal pour lui, surtout lorsqu'il s'agit de la première puissance mondiale. Au bout du compte, pour les citoyens, c'est plutôt réjouissant, assez libertaire.

Ce n'est pas tellement cet aspect-là d'ailleurs qui retient mon attention : la plupart des informations diplomatiques se retrouvent dans le journal, leur divulgation n'a pas grand intérêt, dans quelques jours on ne parlera plus de WikiLeaks. Non, ce qui est révélateur, c'est que notre culture politique a changé d'époque : après le monde de l'information (la presse) au XIXème siècle, le monde de la communication aujourd'hui (internet et les médias) brise totalement la notion de secret. Tout se sait, et très rapidement. La politique ne peut plus désormais se nourrir de complots et de secrets, sinon de complots d'opérette et de secrets de polichinelle.

Faut-il s'en désoler ? Je ne crois pas. Après tout, la démocratie c'est aussi la transparence. Qui gagne, en République, à l'opacité, sauf ceux qui sont mal intentionnés, qui ont besoin de se dissimuler ? En politique, mieux vaut jouer cartes sur table et pas dans le dos : c'est tout de même moins favorable à la tricherie.

En même temps, il y a une indécence à tout étaler, une forme d'exhibitionnisme inutile ou calculateur, pas si vertueux que ça. La discrétion et la pudeur sont aussi des qualités, privées et publiques. Il ne faut pas tout dire non plus, car c'est impossible. Le roi en slip, ce n'est pas très digne.

Pour illustrer cette réflexion dominicale, j'évoquerais l'annonce faite hier dans le Courrier Picard des résultats du vote saint-quentinois pour la désignation des candidats socialistes aux cantonales. Ces chiffres n'étaient pas destinés à la presse. C'est la règle, que j'ai constamment respectée pour tout résultat d'un scrutin interne depuis quatre ans que je rédige ce blog : on divulgue bien sûr le nom des gagnants, on donne éventuellement les pourcentages mais pas les détails du vote. Pourquoi ? Parce que c'est une désignation et pas une élection au suffrage universel, que ça ne regarde que le PS et que ça n'apprend rien ou pas grand-chose à la population. Aucune raison donc de communiquer là dessus.

Sauf que la règle n'est pas toujours respectée. Par un souci de transparence ? Au nom de la vérité ? Pas du tout ! Le vice peut se cacher dans la vertu : en l'occurrence, il ne s'agit pas de montrer que certains ont gagné mais qu'un autre a perdu. Je suis en effet la première victime de cette inhabituelle "transparence", tellement mon résultat est peu flatteur.

Est-ce que je crains la dure vérité ? Non, mais je ne veux pas faire figure d'exception, et ce qui vaut pour tout le monde devrait aussi s'appliquer à mon cas. Je m'empresse d'ajouter que les journalistes ne sont pas à incriminer : ils ne font que leur métier. Et puis, WikiLeaks ou ces résultats saint-quentinois, tout sera vite oublié. Mais comprenez-moi : il n'est pas agréable d'être en slip par ce froid.


Bon dimanche.

04 décembre 2010

Les problèmes et leurs solutions.


Bonjour à toutes et à tous.


Inauguration ce matin à Saint-Quentin du Téléthon, sous la neige : nous avions tous les cheveux blancs ! Pour Lionel Josse, c'était sa dernière, puisqu'il va quitter la tête de l'organisation, mais pas son engagement associatif, m'a dit-il. Il n'empêche qu'avec son départ une page se tourne. La relève est assurée, notamment par de jeunes nouvelles bénévoles. Bravo !

Je m'attendais à ce que les conversations portent sur les élections cantonales et la désignation des candidats socialistes. Quand il y a un nombre élevé d'élus et de politiques au mètre carré, on peut s'attendre à ça. Mais là, rien du tout, l'indifférence, comme les flocons fondant sur les manteaux.

Ah si, quand même : Freddy Grzeziczak a évoqué ma défaite comme s'il me présentait ses condoléances. Mort oui ... mais de froid seulement ! Il m'a offert une peluche, peut-être pour me consoler (voir vignette). J'ai accepté. J'espère que personne n'y verra une collusion avec la droite.

Xavier Bertrand a fait une intervention où il était attendu autant en ministre de la Santé qu'en maire de Saint-Quentin. Il a affirmé que le Téléthon n'était pas menacé, que les maladies génétiquement rares devaient compter sur cette manifestation pour financer la recherche, que ce n'était pas un problème de droite ou de gauche.

Oui bien sûr, aucun problème n'est de droite ou de gauche, recherche, emploi ou autres. Mais les solutions tout de même (et je ne pense pas en particulier au Téléthon) sont de droite ou de gauche. C'est pour ça qu'il y a des élections, un choix des citoyens et ce qu'on appelle la démocratie. Je suis bien d'accord qu'il ne faut pas forcer la distinction, qu'il y a des terrains d'entente, que des compromis sont parfois possibles, surtout au niveau local. Mais l'effacement du clivage droite-gauche n'est pas politiquement une bonne chose.


Bonne journée.

PS : je ne pourrai pas être à l'inauguration du marché de Noël, animant un café philo à Guise cet après-midi. Vous me raconterez !

03 décembre 2010

Défaite et victoire.

Bonsoir à toutes et à tous.


Depuis hier soir, vous êtes plusieurs à m'avoir fait parvenir, d'une façon ou d'une autre, des messages de sympathie, d'amitié, de soutien, après avoir appris ma disqualification. Certains parmi vous expriment leur colère, le sentiment d'avoir été trahis, le découragement aussi. Je vous remercie mais je n'en demande pas tant.

Par honnêteté, je dois signaler que j'ai reçu aussi sur ce blog quelques commentaires fort satisfaits de me voir écarté des élections cantonales. Je les ai évidemment supprimés, comme j'ai décidé de le faire depuis quelques mois avec les remarques injurieuses ou vicieuses à mon endroit (mais le fil de purin ne tarit pas).

A vous tous, je dis que nous devons rester nous-mêmes, inspirés par nos seules convictions. Ce qui m'arrive n'a pas à susciter le ressentiment. Je m'y attendais, c'était dans l'ordre des choses : quand on critique la culture d'appareil, l'appareil se venge. Mais nous, nous ne devons pas répondre à la revanche par la revanche. Notre force, c'est d'être au dessus de tout ça. Ne nous plaignons pas : nous avons une ligne politique claire et distincte, une audience dans l'opinion, des relais dans la société saint-quentinoise. L'avenir nous appartient pourvu que nous le saisissions.

Ce serait déchoir que d'adopter les méthodes de ceux qui nous ont rejetés. Nous croyons que la vérité est supérieure aux calculs, que la confiance doit l'emporter sur la crainte, que l'action publique est préférable aux arrangements privés, que la camaraderie n'est pas le copinage. Si nous avons raison, les Saint-Quentinois nous donneront raison. Je peux vous assurer que cette dynamique est déjà en marche. Bien sûr, elle mettra des années avant d'aboutir. Mais de ce point de vue, nous sommes tous logés à la même enseigne. Laissons de côté le regret et la colère, qui égarent. Ayons l'élégance de souhaiter bonne chance à ceux qui veulent nous voir disparaître.

Bien sûr, il faut méditer sur notre défaite. Nous avons sans doute sous-estimé l'impact des rapports de force sur la faiblesse humaine. C'est un tort de penser que l'intelligence d'une situation va tout régler, que la volonté va déplacer les montagnes. L'inertie, la passivité, le conformisme, l'opportunisme sont la règle commune. Mais il n'y a pas à rougir de ce que nous sommes et avons fait. Tout ce qui nous fait mal aujourd'hui sera passé plus vite qu'on ne le croit, rapidement oublié. De nouvelles perspectives s'ouvriront alors.

Il faudra probablement créer une structure souple, légère, réactive qui prépare l'avenir, qui donne à notre sensibilité ce qui lui a jusqu'à maintenant manqué. Si nous avons quelque part péché, c'est par défaut d'organisation. Il faudra y remédier, d'autant que nous en avons médiatiquement les moyens. Il y a un créneau à occuper, une attente à combler. Mais jamais nous ne devons renoncer à ce que nous sommes. Car c'est ce qui fait notre originalité, ce qui nous rend audible. "Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts". Il est bizarre, presque fou de citer cette formule de victoire au lendemain d'une défaite. Mais la défaite n'est peut-être pas ce qu'on croit. En tout cas, vous pourrez toujours compter sur moi.


Bonne soirée.

02 décembre 2010

Aujourd'hui et demain.

Bonsoir à toutes et à tous.


Je ne serai donc pas candidat socialiste à l'élection cantonale de Saint-Quentin Nord. C'était prévisible. Je reste persuadé que mes camarades ont commis une erreur politique, que j'étais le mieux placé pour arracher ce canton à la droite. Je ne leur en veux pas, je souhaite simplement qu'ils retrouvent un jour la sagesse et la raison. Car les résultats ne sont gratifiants pour personne.

Maintenant, ce sont aux électeurs de juger. En politique et en République, eux seuls ont le dernier mot et sont détenteurs de la vérité. Quant à moi, je reste imperturbable : j'en ai vu d'autres et de pires, aujourd'hui n'est qu'une péripétie supplémentaire. L'avantage, c'est que la situation est claire désormais. Je suis décidé plus que jamais à construire une nouvelle alternative à gauche avec toutes celles et ceux qui aspirent à une autre ligne politique, qui devra se concrétiser aux prochaines élections législatives et surtout municipales.

Je termine en souhaitant tous mes voeux de succès à Carole Berlemont, puisque c'est elle que mes camarades ont désignée pour représenter le Parti socialiste dans le scrutin des cantonales.


Bonne nuit.

01 décembre 2010

Simple comme bonjour.



Bonjour à toutes et à tous.


Demain, vote dans les sections pour les candidats aux élections cantonales. Une péripétie après tant d'autres, avant tant d'autres ! On finit par ne plus les compter ... Le résultat chez moi ? Simple comme bonjour. On croit que la politique est une chose compliquée, obscure et mystérieuse. Je pense tout le contraire : c'est simple, clair et attendu, presque convenu, jusqu'à une forme de lassitude.

Si mes camarades savent surmonter leur ressentiment, songer uniquement à l'intérêt du Parti, préparer un avenir sous le signe de l'unité et de la victoire, il n'y aura pas photo, je serai désigné, et de très loin, les doigts dans le nez. Si au contraire la rancoeur personnelle, les intérêts à courte vue, les arrangements entre clans l'emportent, je serai battu, et bien, un coup de pied au cul, deux ou trois voix à tout casser, dans le meilleur des cas.

Au demeurant, je m'en fiche. Car au bout du compte, ce n'est pas moi qui aurai perdu. Le résultat ? Qui peut connaître le résultat d'une élection ? Même les mieux placés ont la trouille de perdre. J'ai bien cependant ma petite idée, mais il faut laisser la démocratie s'exprimer et ne rien dire avant. Le temps des explications viendra assez vite.


Bonne journée.


PS : en vignette, ma profession de foi.