Chaud La Rochelle.
Désolé pour le silence d'hier, j'ai été totalement pris par le trajet et l'ouverture de l'université du PS. A La Rochelle, il fait chaud, très chaud, mais ce n'est pas ce que vous croyez, seulement le soleil. L'atmosphère humaine, elle, est calme et studieuse. L'université, c'est surtout deux temps politiquement forts, significatifs. Le vendredi soir et le samedi en fin de matinée, c'est-à-dire les réunions des principaux courants, un peu partout en ville, et le discours du premier secrétaire. A la limite, on peut se passer du reste, sauf quand on est nouvel adhérent et qu'on veut se former, ou qu'on est comme moi accro aux débats politiques.
Hier soir, nous étions, strauss-kahniens et amis de Montebourg, dans une salle bondée et surchauffée, pour décider de la suite et de l'avenir de notre démarche en vue du congrès. Beaucoup d'interrogations (c'est normal) et quelques certitudes:
- La motion, on y va, elle sera déposée, à partir de la contribution et de quelques idées non négociables parce que fondamentalement rénovatrices: l'organisation de conventions thématiques, la préparation des primaires.
- Cette motion sera initialement portée par les courants Moscovici, Montebourg et Aubry, avec vocation à s'élargir à la Ligne claire et au Pôle écologiste. Mais il n'y a pas d'exclusive, notamment à l'égard de Laurent Fabius.
- Le candidat qui a notre "préférence" pour devenir premier secrétaire du Parti est Pierre Moscovici, puisqu'il est le porteur de la contribution et qu'il a été le premier à se déclarer. Mais ce n'est pas un "préalable".
De toutes les interventions, celle qui a retenu mon attention a été l'analyse de Jean-Paul Huchon. Ce rocardien historique n'a pas suivi ses camarades les plus proches auprès de Delanoë. A propos des fabiusiens, qu'il a longtemps combattus, il a montré combien se présentait pour nous une opportunité historique. Ce sont eux qui viennent vers nous, sur une ligne globalement social-démocrate. Avec eux, nous avons la possibilité très sérieuse d'obtenir la majorité. Sans eux, ce sera très difficile, pour ne pas dire hors de portée. Et la conséquence en serait le renforcement de l'aile gauche. Car Laurent, ne pouvant exister en se tournant vers sa droite, s'adressera alors, faute de mieux, sur sa gauche.
En s'ouvrant éventuellement aux fabiusiens, en partant avant tout des idées, avec Moscovici ou Aubry (les personnes sont importantes mais secondaires), les sociaux-démocrates du Parti peuvent être, pour la première fois dans son histoire, l'origine et le pivot d'une majorité. Les strauss-kahniens ont cette responsabilité. Sachons la saisir, le sort du PS en sera transformé, le congrès de Reims sauvé d'une bataille entre présidentiables, l'avenir redeviendra alors un peu plus clément pour la gauche.
Bonne fin d'après-midi.